Une passerelle en suspens
Seuls les anges passent sur la Sange
Le lien qui manque tant …
Mon pays d'en-France revient au galop et je franchis le pas par un petit sujet qui semble-t-il fait autant polémique que défaut tout en soulevant des flots de questions. Prenant le parti de la dérision, je soulève le débat en prenant le parti d’en rire. Puisse faire ainsi bouger les lignes et ne pas attendre la saint Glinglin pour pouvoir franchir à nouveau les douves du château !
Si l'habit ne fait pas le moine, sa passerelle ouvrait la cité aux prêtres ainsi qu'aux visiteurs du château, assurant ainsi un lien tout autant qu'un pont, permettant aux visiteurs occasionnels de la forteresse de pousser leur pas vers une ville et des commerçants qui ne demandent qu'à les accueillir. Sans elle, le détour incite les moins aventureux à reprendre leur voiture pour aller poursuivre plus loin, leur découverte des trésors ligériens.
La passerelle en bois qui enjambe les douves du château fut ainsi une porte ouverte vers un cœur de ville qui ne demandait qu'à battre dans les cœurs des touristes. Depuis que sa vétusté a contraint les autorités à la condamner, le flot des curieux poussant plus loin leur visite s'est tari pour le plus grand dam des autochtones.
Mon village d'en-France aurait tendance à s'assoupir à l'ombre de sa forteresse. Le lien que la passerelle avait tissé manque cruellement et chacun de s'interroger sur ce qui retarde les travaux. Il est évident que ce passage est non seulement vital pour l'économie locale mais de plus si plaisant que ne rien faire relève du crime de lèse baronnie.
Pourquoi diantre, ce dossier demeure-t-il en suspens ? Faut-il se jeter à l'eau pour obtenir la réponse à ce mystère qui indispose les gens de bonne volonté ? N'y aurait-il pas l'expression du blocage d'un seigneur nostalgique du droit féodal du péage ? Il est certes plus facile de bâtir des châteaux en Espagne qu'une passerelle sur les douves.
En attendant que le maître de lieux se décide à lancer un trait d'union entre touristes et villageois, de part et d’autre, se dresse une frontière infranchissable qui creuse un océan d'incompréhension dans la modeste retenue de la petite rivière Sange. En espérant que s'ouvrent les vannes qui font obstruction, le promeneur circonspect aimerait bien retrouver le chemin du bout du Monde.
N'est pire moine que celui qui feint de nous donner le bon dieu sans confession. Si Sully vaut bien une messe pour aller de Maurice le bon chrétien au parpaillot Maximilien, gageons que les clefs du paradis ouvraient plus aisément cette simple passerelle sans qu'il soit besoin de recourir aux services du passeur sur le Styx.
Voilà prose qui devrait réveiller celui qui fait obstruction pour peu qu'il lise cette modeste supplique. Si faire action publique c'est jeter un pont entre les humains, c'est aussi magnifique occasion de mettre en évidence ce précepte tout en rêvant à de plus hautes fonctions. Dieu ou bien un mauvais diable lui rendront au centuple.
Que le maître de céans ne s'offusque pas. Se vouer à la vie publique, c'est s'exposer aux critiques et aux griefs. Ici, le pamphlet prend la place des habituelles querelles. S'il se sent offensé, nous livrerons un duel sous la forme d'une joute, sous le pont rénové. Je lui accorde le bénéfice de l'offense.
À contre-emploi.
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