Voteriez-vous pour moi si j’étais séropositif ?
C’est une affiche installée à côté du bureau qui m’a fait sursauter : François Bayrou dont le portrait était barré du texte suivant : « Voteriez-vous pour moi si j’étais séropositif ? »
Ayant entendu parler d’un rendez-vous annulé entre des malades du VIH et le candidat centriste, je me suis demandé s’il ne s’agissait pas d’un « règlement de comptes » ?
En fin de compte, mon étonnement a été de courte de durée en me rendant sur le site Web indiqué sur l’affiche.
Explications :
La campagne "Voteriez-vous pour moi si j’étais séropositif(ve) ?"
Déclinaison de la campagne de lutte contre les discriminations, "c’est le sida qu’il faut exclure, pas les séropositifs » autour des élections présidentielles 2007. Contexte : en novembre 2006, AIDES lançait une campagne d’envergure dévoilant Sébastien Cauet, Claire Chazal, Didier Drogba, Jean-Pierre Foucault, Johnny Hallyday, Muriel Robin et Laurent Ruquier, n’hésitant pas à mettre en jeu leur popularité pour susciter un changement de comportement face à la discrimination des personnes séropositives dans notre société.
L’idée était simple et percutante : Remettrions-nous en cause leur talent s’ils étaient séropositifs ? Cette fois-ci la démarche est un peu différente. AIDES souhaite rebondir sur l’actualité des élections présidentielles pour impliquer les candidats et donc le futur président sur une meilleure prise en charge des personnes séropositives et plus globalement la place dans la société des malades touchés par des pathologies lourdes.
Concept : afin d’interpeller les candidats mais également le grand public, TBWA\PARIS a mis en scène ces personnalités politiques reprenant les codes de leurs propres campagnes avec cette accroche incisive : « Voteriez-vous pour moi si j’étais séropositif(ve) ? »
Le portrait et les déclarations de huit des candidats y figurent. A noter l’affiche de Nicolas Sarkozy sur laquelle le slogan est différent : « Voteriez-vous pour moi, même si j’en ai rien à cirer du sida ? »
Polémique, provocation ?
Si les mots sont lourds de sens, il faut avouer que cette campagne d’AIDES frappe fort et juste.
Je laisse à chacun la découverte des témoignages et déclarations de candidats sur cette maladie qui continue à progresser quotidiennement en regrettant, une fois de plus, qu’aucun candidat en position de gagner ne propose que le budget de l’Etat prenne en charge le coût de la recherche médicale !
Car, si les experts sont nombreux à se bousculer pour nous expliquer que l’avenir de la France passe par la recherche et les technologies de pointe, on est consterné de constater que, combattre la mort ne fait toujours pas partie des challenges du futur et que la politique de la sébile est encore la règle pour les chercheurs.
Sources
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