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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > L’autonomie, une clé vers la sortie de crise

L’autonomie, une clé vers la sortie de crise

A l'heure ou tous nos systèmes s'écroulent, une piste intéressante à suivre est sans nul doute celle de développer une véritable autonomie pour chacun. Les questions peuvent être : et si le système bancaire s'effondrait, comment pourrais je payer mes achats, et si les supermarchés n'étaient plus ravitaillés, de quelle manière pourrais-je continuer de me nourrir ?...
Or, nos sociétés occidentales sont construites à l'inverse de ce modèle d’autonomie. On dépend, dans la pyramide où nous nous trouvons, des personnes qui sont situées au dessus de nous. Beaucoup pensent que le gouvernement et les différents services sociaux nous protègent.

La panique sur les marchés financiers et la crise économique nous montrent de manière criante qu'il nous faut complètement et sur tous les plans reprendre notre destin en main et notre autonomie. Certains hommes politiques affirment très justement que nos états ne pourront être souverains seulement à la condition où ils puissent rembourser leurs dettes et redevenir autonome. Ce qui s'applique à l'échelle macro des états s'applique bien sur à l'échelle des individus.
Les états et les grandes structures sociales et économiques qui sont sensés nous gouverner et faire les choses à notre place pour nous « soulager » deviendront peut être de l'histoire ancienne. Des « amis » qui en fait nous déresponsabilisent complètement. Quelle société avons nous donc bâti ? Puisque aujourd’hui dans les faits, on sait que dorénavant les politiques des gouvernements sont soumises au bon vouloir des agences de notation et des marchés financiers qui eux-mêmes sont soumis à la « rumeur ». Nos bases sont donc extrêmement fragiles, c'est un euphémisme. Le retour à la « réalité » risque d'être difficile pour les idéalistes d'un tel système.

Pourtant, peut-être serait-il plus sage de revenir à une échelle de vie plus communautaire où la dimension humaine ne serait plus niée et où les besoins de chacun pourraient être satisfaits grâce à l'autonomie individuelle et la solidarité de proximité du groupe qui en découle. Les leçons que nous donne actuellement la planète « finance » sont intéressantes : lorsqu'une économie est à ce point déconnectée du réel, et qu'en échange de tel bien ou service, nous n'ayons plus une monnaie qui reflète réellement, jeux de spéculation faisant, la réalité de la transaction accomplie, alors tout le monde devient entièrement esclave, pieds et poings liés au système.

La route est longue. Au delà de l'économie, nous sommes, autant sur le plan de la santé, de l'énergie, de l'alimentation, que de la spiritualité...complètement dépendants. La vie en petites communautés pourrait renverser la balance et faire en sorte que chacun se responsabilise et s'autonomise, dans un grand élan de confiance partagée. Les médecins, les chefs d'entreprise, les prêtres…sont tous dans la fonction qu'ils représentent des « intermédiaires » dont nous dépendons et dont nous croyons qu'ils sont indispensables à notre survie, d'autant plus que quelques-uns sont largement assis sur leur pouvoir, plus ou moins inconsciemment, et pensent qu'ils peuvent « sauver » ceux qui sont en dessous d'eux.
Or, peut être que désormais, chaque individu à la possibilité d'aller « à la source » pour retrouver son pouvoir individuel et ne plus dépendre du pouvoir des autres. Encore faut-il que cela s'organise autour de petits groupes qui auront assimilé l'impasse des différentes formes de pouvoir, et qui voudront construire un monde centré sur l'autonomie et la responsabilité individuelle.
La question de l’autonomie est une question récurrente dans le domaine du handicap. Mais à y regarder de plus près, ne sommes nous pas tous dans une situation plus ou moins avancée de handicap dans notre rapport avec la Vie ?
Vous trouvez cela surprenant ?
Et pourtant…

En Occident nous avons relégué notre pouvoir alimentaire à des institutions et à de grands conglomérats privés dont l’unique mission est de dégager du profit. L’homme moderne et citadin, coupé de la réalité naturelle, abandonne son pouvoir au supermarché du quartier. Il va faire ses courses et tout lui semble à disposition, sans souvent qu’il comprenne le travail de la terre et de l’homme pour en faire sortir ces denrées lorsqu’elles sont naturelles. "L’Homo Economicus", dans la foi qu’il a dans son argent, pense qu’il pourra toujours tout échanger grâce à ce moyen. On lui « facilite la vie » en lui mettant tout à disposition dans ces supermarchés, et maintenant, coupure fondamentale avec la réalité vivante, on lui propose de faire ses achats par écrans interposés, sans voir les produits réels, et de venir se faire remplir le coffre de sa voiture avec les aliments ainsi achetés. Ce qu’on peut dire : cette façon de faire est à l'opposée d’une vraie perception de la réalité puisque le consommateur final ne perçoit plus ce qui le relie à la Terre et à sa Vie, mais, à l’image d’un robot, vient chercher sa ration quotidienne.

Dans les pays du Tiers Monde à qui on a bien souvent imposé une agriculture spécialisée afin de faire tourner l’économie globale, les cultures vivrières sont parfois réduites à néant, ce qui freine du même coup, dans un autre ordre, leurs habitants à rentrer dans une véritable autonomie alimentaire.

Car le point clé est là, les forces du conservatisme actuelles ont vraiment peur d’une chose : que nous nous autonomisions, et ce sur tous les plans : spiritualité, alimentation, santé, logement, accès à la connaissance, énergie…Cette tendance à nous rendre dépendants est rendu explicite par les actions de nombreux lobbys sur la planète dont c’est le véritable fond de commerce.

Pourtant de nombreuses solutions qui rendent leur pouvoir d'autonomie aux individus, semblent littéralement voir le jour. Pour l’alimentation, citons le rôle des AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), qui a pour objectif de permettre aux personnes d'avoir un lien direct et des discussions avec l'agriculteur, sans intermédiaires, et de lui acheter des produits de saison tout en favorisant souvent des cultures biologiques.

En outre, de plus en plus de techniques naturelles et de thérapies en conscience permettent à de nombreux individus d’accéder à un équilibre et à un bon système immunitaire, véritables barrages au maladies en tout genre, en se réappropriant ainsi leur santé. Cet équilibre, une fois retrouvé, peut s’entretenir grâce à des moyens naturels, sans danger et au coût modique. Les médicaments de synthèse, chimiques (et au coût exorbitant pour la sécurité sociale et donc pour la société), certes indispensables en cas de crise grave, annulent les symptômes mais n’éliminent pas la cause du problème en profondeur, qui reviendra si un travail et des changements « en pleine conscience » ne sont pas entamés dans une démarche individuelle.

Pour le logement, en France par exemple, des passionnés de l’habitation recommencent, comme chez les Anciens, à proposer à des personnes de construire leur logement, parfois en coopération avec de futurs voisins ou en famille, en tissant donc des liens d’une grande valeur dans la communauté. Des éco villages naissent ici ou là sur des principes d’autonomie et de solidarité. Mais le chemin est long : en 2011 en France, un peu plus de 100 habitations vivaient sur des principes d'autonomie totale, tant sur le plan énergétique qu'alimentaire.

En ce qui concerne l’énergie : on trouve sur Internet des travaux de chercheurs ayant mis à jour des énergies propres et naturelles à partager.

Toutes ces choses agacent. Le système actuel est basé, pratiquement partout dans le monde, sur un principe de dépendance qui pousse l’économie à tourner à plein régime.

Le nouveau monde à construire devra passer par une réappropriation de son pouvoir personnel sur les principes fondateurs de toute Vie. Sur quoi suis-je vraiment autonome ? S’il y avait un black out du système, comment arriverais-je à vivre ? Voici quelques questions saines à se poser pour retisser des solidarités « vivantes » et essentielles.

Jean-Jacques Crevecoeur nous offre dans les lignes qui suivent sa vision d'un monde qui s'écroule au profit d'une autonomie retrouvée. Dans son refus de mettre de l'énergie dans un combat qui ne ferait qu'alimenter les forces en action, voici ce qu'il nous enseigne :
 
« Car ce combat, comme tous les autres (gaz de schiste, hold-up des pays et des populations par les banques privées, chemtrails, terrorisme d'état, pseudo-réchauffement climatique, etc.), est inutile.
 
Pourquoi ?
 
Parce que toutes ces choses que nous vivons actuellement sont le symptôme de l'ancien monde qui s'effondre. 
>La logique du nucléaire est en train de s'effondrer et ne se relèvera pas.
>La logique pharmaceutique est en train de s’effondrer et ne se relèvera pas.
>La logique agroalimentaire est à bout de souffle et ne se relèvera pas non plus.
>La logique de concentration financière vit ses dernières heures avant une faillite globale et systémique.
Toutes les logiques fondées sur la préservation des intérêts d'un petit nombre au détriment de l'immense majorité des êtres vivants sur cette planète ont fait du monde un monde pourri.
 
Le piège dans lequel je me suis pris moi-même fut de croire que ce monde était mon monde. Je croyais que je faisais partie de ce monde, alors qu'il n'en est rien. Je ne partage aucune des valeurs de ce monde-là ; un monde fondé sur l'individualisme, sur la cupidité, sur l'indifférence, sur le cynisme, sur la méchanceté, sur le mensonge, sur la violence, sur l'inconscience. Je ne partage aucune de ces valeurs. Pourtant, je reconnais qu'il y a en moi des zones d'individualisme, de cupidité, de cynisme, de méchanceté, de mensonge, de violence et d'inconscience. Et c'est pour cela qu'un monde pareil peut encore tenir debout, malgré son extrême fragilité. 
 
Depuis que je suis sorti du combat, en janvier 2010, je ne me pose qu'une seule question : COMMENT CRÉER ENSEMBLE UNE MEILLEURE VIE ? 
Autrement dit, et si nous laissions ce vieux monde s'effondrer tranquillement, en souhaitant même que les choses s'accélèrent ? Et si nous investissions réellement nos énergies à créer un autre monde. NOTRE monde, celui qui correspond à ce à quoi nous aspirons de tout cœur… Un monde où nous mettrions la conscience au cœur de nos vies, un monde où nous pourrions reconnaître les parts de lumière comme les parts d'ombre qui se trouvent en chacun de nous. Un monde où le respect de la vie, de la nature, de la conscience serait la préoccupation centrale. »

En réalité tout coopère à l’émergence d’une société équilibrée composée elle-même de gens équilibrés…
Des forces du « mal » nous laisseraient entrevoir le pire avec un Internet hyper contrôlé, une nourriture dénaturée, une spiritualité hors d’atteinte dogmatisée et versée en direction de sauveurs « extérieurs », une économie qui ne produit que chômage et pauvreté.
Et si…
Et si tout cela concourrait à créer « du neuf » en repartant sur de nouvelles bases , parce qu'on a reporté cette tâche à toujours plus tard et que finalement ce sont encore les souffrances qui poussent de nombreux individus à réellement changer.
Et si…
Et si la communication entre les êtres trouvait d’autres voies que celles aujourd’hui généralement connues…
Et si le processus de donner vie à sa propre nourriture nous poussait encore plus vers l’autonomie…
Et si la spiritualité n’était plus réservée seulement à quelques initiés et sauveurs, mais intériorisée au plus profond de chacun ?
Et si le travail imposé (étymologiquement vient de « Tripalium », instrument de torture du moyen âge) n’était plus la norme et que d’autres sources de revenus puissent voir le jour en adéquation avec les projets intimes et l’être de chacun…

Et si…il n’existait plus de règles sociales spécifiques et que chacun puissent s’épanouir, dans son être profond symbolisé par son équilibre Féminin/Masculin, ouverture vers tous les possibles.

Et si…ces soit disant « forces du mal » n’étaient là que pour nous faire prendre conscience qu’il est maintenant vraiment temps pour chacun de changer, et que finalement...rien n’est à combattre puisque le combat laisse toujours des perdants. Alors qu’en réalité en ce monde il y a, puisque nous sommes ici tous différents dans notre essence, une place unique pour chacun.

Simplement à nous de nous en souvenir en reprenant les rênes de la connaissance de soi.
 
****************************************************************************************************
Ce texte est extrait de l'ouvrage "Techno-illusion : du mirage numérique aux solutions intérieures" téléchargeable gratuitement (en Licence Creative Commons) à l'adresse :
http://technoillusion.byethost24.com/


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7 réactions à cet article    


  • al.terre.natif 1er juin 2012 13:35

    Merci pour ce texte ! Je penses que c’est effectivement l’essence des démarches à entreprendre : viser l’autonomie sans forcement l’atteindre, mais y être confronté, travailler dans ce sens est une très bonne chose. Sans parler de blackout, juste pour arrêter de s’agiter dans des directions contraires, et essayer de rechercher un peu d’équilibre et de cohérence.

    « Quand le coeur ne fait qu’un avec l’esprit et le geste » (Keny Arkana)


    • Nums Nums 1er juin 2012 13:54

      100% d’accord avec l’article.


      J’envisage depuis 2-3 ans de pouvoir viser à terme une certaine autonomie. D’un point de vue alimentaire, on dit qu’un quart d’hectare suffit à assurer les besoins alimentaires d’une personne. Pour les solutions énergétiques, il y en a pléthore et sans devoir investir dans de coûteux panneaux solaires par exemple.

      Après, reste à quitter notre mode de vie qui est devenu complètement artificiel. On produit des choses ou on prodigue des services dont le fruit que nous récoltons est une liasse de billet, le plus souvent virtuelle, qui nous permet d’aller dans un temple de la consommation, tendre le bras et prendre de la nourriture empoisonnée pour la mettre ensuite dans nos assiettes et qui se retrouvera ensuite dans notre corps.

      On marche sur la tête, on a complètement oublié d’où on vient. On est complètement dépendants du système totalitaire marchand et de tous les produits et services inutiles qu’il nous propose. Quand je dis « nous », il ne s’agit pas nécessairement de moi. En attendant, est-ce que le PC à partir duquel j’écris est vital ?

      Bref,

      « On doit redevenir humains. » (Keny Arkana)

      • Soi Même 1er juin 2012 17:30

        l’Hyper égocentrisme est mortifère, la seule chose est dans la solidarité.


        • Gollum Gollum 1er juin 2012 18:22

          >La logique du nucléaire est en train de s’effondrer et ne se relèvera pas.
          >La logique pharmaceutique est en train de s’effondrer et ne se relèvera pas.
          >La logique agroalimentaire est à bout de souffle et ne se relèvera pas non plus.
          >La logique de concentration financière vit ses dernières heures avant une faillite globale et systémique.


          Bien d’accord avec tout ça... C’est plus globalement la fin de la logique industrielle, qui est elle-même issue de la vision mécaniste de la science officielle réduisant le vivant à de pures machines... et négatrice de l’esprit. Et si on remonte encore plus loin, c’est la fin de la logique d’Aristote, mais cela peu s’en aperçoivent.

          • Frabri 1er juin 2012 19:47

            Pour l’autonomie il y a la « simplicité volontaire »

            http://fr.ekopedia.org/Simplicit%C3%A9_volontaire


            • Tribert Tribert 2 juin 2012 07:35

              Excellent article, que ce soit pour se protéger de chaos avenir, ou bien tout faire pour créer un monde où les chaos n’arriveront pas, la meilleure chose a faire est de créer des communautés humaines auto suffisantes, comme celle de la ferme du collet par exemple :
              http://www.ouvertour.org/lieux-visites/ferme-numero-1


              • Christian Hivert Christian Hivert 27 novembre 2012 10:54

                Une saga des autonomes parisiens dans les années 80, les problématiques étaient les mêmes, cela dure toujours...chantier en construction...
                « Les chevaliers de Reine sont ivres de révoltes, de gloire parfois, de désespoir souvent, la vie leur échappe et ils en perdent un peu en courant.
                Reine et Arthur son amoureux prennent deux chemins différents mais parallèles, leurs illusions, l’un en un monde meilleur et plus juste, l’autre dans une liberté possible, se jouent d’eux à chaque détour.
                Et tous les chevaliers des trottoirs parisiens arpentés et des squats en lutte sont ivres, résolument ivres et en dérive.
                Les Gens Bons de Paris s’en prennent plein la tranche et n’en reviennent pas.
                Tous ces pauvres s’agitent et manifestent, non mais gare, ils veulent les mêmes droits que les Gens Bons n’auront plus.
                Il va falloir encadrer sévèrement tout cela, il faut une association et un responsable aux ordres. »

                Voici donc le livre premier, « Reine », d’une série, « Les chevaliers ivres », qui comptera six autres volumes. Livre disponible en numérique sur amazon à http://www.amazon.fr/Reine-ebook/dp/B009Y6OVQU
                Cela mettra en scène les mêmes personnages et mêmes situations vus sous différents angles, depuis les années 1980 jusqu’ à nos jours. La saga des réprouvés et marginaux plus ou moins politisés n’en n’est qu’à ses balbutiements.

                Le livre II « Destin majeur » depuis le point de vue d’un mineur en fugue est en cours d’écriture.

                Cordialement
                Hivert Christian

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