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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > La recherche du bonheur est-elle contraire à la raison ?

La recherche du bonheur est-elle contraire à la raison ?

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Emmanuel Kant

Il convient de distinguer entre le bonheur, état de satisfaction complète et de plénitude, le plaisir : bien-être agréable, fragmentaire, essentiellement d'ordre sensible et la joie, "passage d'une perfection moindre à une perfection plus grande" selon Spinoza. La joie est éphémère, alors que le bonheur est durable ou encore la béatitude, bonheur éternel et parfait. 

Le bonheur est un accord entre les aspirations humaines et l'ordre des choses.

L'eudémonisme est une doctrine morale affirmant que le bien suprême et le but de l'action morale est le bonheur.

La raison est la faculté humaine de connaître et de juger, de distinguer le vrai du faux et de régler sa conduite.

La recherche du bonheur est-elle contraire à la raison ?

Si l'on recherche le bonheur, c'est qu'on ne le possède pas. La recherche du bonheur, état de satisfaction complète et de plénitude, accord entre les aspirations humaines et l'ordre des choses, est-elle compatible avec la faculté humaine de connaître et de juger, de distinguer le vrai du faux et de régler sa conduite ?

Nous montrerons dans une première partie que pour les philosophes de l'antiquité, il est raisonnable de chercher le bonheur, puis que le bonheur, notamment pour Emmanuel Kant, n'est pas un concept de la raison, mais un idéal de l'imagination et nous nous demanderons enfin dans quelle mesure il est raisonnable de rechercher le bonheur.

I. Pour les philosophes de l'antiquité, il est raisonnable de chercher le bonheur :

Pour l'eudémonisme antique, le bien suprême et le but de l'action morale est le bonheur.

Pour Aristote, Le bonheur consiste dans la vie contemplative : la pensée, la philosophie. Seul le vieillard, à la fin de sa vie qui a mené une existence authentiquement contemplative peut être dit "heureux". Un instant de bonheur n'est pas le bonheur dit Aristote dans l'Ethique à Nicomaque ; "une hirondelle ne fait pas le printemps." 

Selon Epicure, le bonheur consiste dans la paix de l'âme que rien ne vient troubler (ataraxie). Les Epicuriens distinguent entre trois sortes de désirs : les désirs qui ne sont ni naturels, ni nécessaires comme la recherche des honneurs, les désirs naturels mais non nécessaires comme le fait de boire du vin, les désirs naturels et nécessaires comme boire de l'eau quand on a soif et de manger à sa faim.

Pour les Épicuriens, il existe trois sortes d'êtres vivants en dehors des végétaux : les animaux, les hommes et les dieux. Les animaux éprouvent des besoins, du plaisir et de la crainte, mais ils ne savent rien du bonheur. Les dieux jouissent d'un bonheur parfait car il n'ont besoin de rien, ils vivent dans l'ataraxie, l'absence de troubles.

Les hommes participent à la fois de la condition animale et de la condition divine : ils ont des besoins, éprouvent du plaisir et de la crainte, mais ils aspirent à un état de satisfaction totale et durable qu'ils appellent le bonheur.

Les désirs qui ne sont ni naturels, ni nécessaires doivent être proscrits. Les désirs naturels mais non nécessaires sont tolérés, dans une certaine mesure. Seuls les désirs naturels et nécessaires sont vraiment acceptables et conduisent au bonheur.

Selon les stoïciens, le bonheur consiste à ne pas nous soucier de "ce qui ne dépend pas de nous" et à rester maîtres de ce qui dépend de nous : nos jugements.

Descartes, dans Le Discours de la Méthode, exprime ainsi tout l'esprit du stoïcisme : "Je tâchais à me vaincre, plutôt que la fortune et à changer mes désirs que l'ordre du monde".

II. Le bonheur n'est pas un concept de la raison, mais un idéal de l'imagination.

Pour Kant, le bonheur est une notion subjective et indéfinissable. Chacun se fait une idée de ce qu'est le bonheur et personne ne peut définir exactement en quoi il consiste.

Il en va du bonheur dans les Fondements de la métaphysique des mœurs comme du beau dans la Critique du Jugement : tout le monde s'accorde à trouver que quelque chose ou quelqu'un est beau ou belle, mais personne ne peut expliquer pourquoi : "Le beau est ce qui plaît universellement sans concept". Selon Blaise Pascal, Tous les hommes recherchent le bonheur, mais personne ne peut dire ni ce qu'il est ni comment on peut l'obtenir.

Selon Kant, le bonheur est un concept indéterminé". "Indéterminé" est le contraire de "déterminé". Un concept déterminé est un concept qui correspond à un phénomène précis que Kant appelle une "intuition". Pour qu'il y ait connaissance vraie, il faut la réunion dans l'entendement d'un concept et d'une intuition : "les intuitions sans concepts sont vides, les concepts sans intuitions sont aveugles". Par exemple le concept de chien dans l'entendement, mais le concept de chien n'aboie pas, et quelque chose dans la réalité qui correspond à ce concept et qui aboie.

Dans la Critique de la Raison pure, Kant distingue entre l'entendement, la raison et l'imagination. Le concept de "chien" est un concept de l'entendement dans la mesure où il peut s'appliquer à une intuition sensible, à un phénomène. Il en est autrement du concept de "Dieu", d'âme, d'immortalité ou de liberté qui sont des concepts de la raison pure ou encore du concept de centaure, de chimère ou de chien à trois têtes comme Cerbère, le gardien des Enfers, qui sont des concepts de l'imagination.

Le bonheur n'est pas un concept de l'entendement : un chien, un cheval, un homme..., ni un concept de la raison pure : Dieu, la liberté, l'âme..., ni un concept de la raison pratique : l'honnêteté, le courage, mais un idéal de l'imagination : on ne peut pas définir précisément le bonheur, ni comment y parvenir mais on aspire à être heureux.

Kant montre que le concept de "bonheur" enveloppe un paradoxe : "tous les éléments qui font partie du concept du bonheur sont dans leur ensemble empiriques : la richesse, la santé, une longue vie, la connaissance..., c'est-à-dire qu'ils doivent être empruntés à l'expérience, et forment cependant un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future est nécessaire.

"Les éléments qui font partie du bonheur sont dans leur ensemble empiriques, c'est-à-dire qu'ils doivent être empruntés à l'expérience". Or nous avons l'expérience du passé et du présent, mais nous ne pouvons absolument pas préjuger de l'avenir.

Selon Aristote, dans l'Ethique à Nicomaque, pas plus qu'une hirondelle ne fait le printemps, un moment de bonheur ne fait le bonheur. Si l'on considère le bonheur comme un état intense, parfait et durable, à la différence du plaisir et de la joie, rien ni personne ne peut me garantir que cet état durera toujours. 

Par ailleurs, si le bonheur était un concept de la raison, je saurais toujours ce qu'il convient de faire pour être heureux. "Or il est impossible qu'un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut véritablement".

Contrairement aux Anciens, Kant ne tient pas pour plausible l'association en ce monde du bonheur et de la vertu. Nous ne devons pas, selon Kant, faire le bien dans l'espoir d'obtenir une récompense dans ce monde ou dans l'autre, mais uniquement par devoir et par respect pour la loi morale.

Nous ne pouvons que constater que la vertu est rarement récompensée dans le monde présent. Nous pouvons seulement espérer qu'elle le sera dans le monde futur, puisque les réalités transcendantales de la raison pure : les noumènes : Dieu, la liberté, l'âme, l'immortalité, la béatitude... ne relèvent pas du savoir, mais de la foi.

Imaginons que des journalistes organisent un "micro-trottoir" sur le thème du bonheur en demandant à des passants pris au hasard quelle idée ils se font du bonheur.

Le premier - ou la première - répondra peut-être que le bonheur consiste à être à l'abri du besoin, le second à être en bonne santé, le troisième à savoir beaucoup de choses et le dernier à jouir d'une longue vie. Kant va s'attacher, comme Socrate, à critiquer ces définitions du bonheur qui, selon lui, relèvent davantage de l'opinion (doxa) que d'un savoir véritable (épistémè).

Selon Kant, ni la richesse, ni la santé, ni une longue vie, ni la connaissance ne suffisent à définir le bonheur car la richesse engendre l'inquiétude, une longue vie peut être une vie de souffrance, la bonne santé peut nous conduire à commettre des excès et la connaissance engendre une lucidité qui peut nous empêcher d'être heureux. "Il nous est donc impossible de déterminer avec une entière certitude d'après quelque principe ce qui nous rendrait véritablement heureux".

"On ne peut donc pas agir, pour être heureux, d'après des principes déterminés, mais seulement d'après des conseils empiriques". Kant distingue entre "principes" (praecepta) et "conseils" (consilia).

Les principes relèvent de la "raison pratique", ce sont des impératifs catégoriques, ils sont inconditionnels, objectifs et universels, alors que les conseils sont des impératifs hypothétiques ; ils sont soumis à une condition, subjectifs et individuels. 

Les hebdomadaires sont remplis de ce que Kant appelle des "conseils" arrêter de fumer, faire du sport, manger trois fruits par jour, etc.

Du temps de Kant des "conseils empiriques" pour être heureux existaient déjà : par exemple suivre un régime sévère, être économe, être poli, réservé, etc. 

Cependant, ces conseils empiriques, selon Kant, ne peuvent pas représenter des actions de manière objective comme pratiquement nécessaires, mais de façon subjective et contingente. 

Le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d'un être raisonnable, c'est-à-dire d'un être humain est donc, selon Kant, un problème tout à fait insoluble.

III. Dans quelle mesure est-il raisonnable de chercher le bonheur ?

La position de Kant correspond à une rupture dans l'histoire de la morale. Contrairement à ce que pensaient les philosophes de l'antiquité, il est impossible de définir avec précision, autrement que négativement, en quoi consiste le bonheur et d'autre part, on ne peut pas savoir de façon certaine comment y parvenir. Dans ces conditions, on ne voit pas comment le bonheur pourrait être à la source d'une règle de vie objective et universelle.

La pensée du XIXème et du XXème siècle est bien souvent pessimiste. Schopenhauer souligne que la résurgence incessantes des désirs engendre la souffrance : "la vie oscille comme un pendule entre la souffrance et l'ennui."

Freud, au XXème siècle montre dans Malaise dans la civilisation le caractère problématique du bonheur, constamment menacé par le destin, les forces naturelles et la répression exercée par la culture.

Le chrétien considère le monde temporel comme un lieu d'épreuves. Pour Hegel, la conscience du chrétien, déchirée entre son moi empirique et son moi transcendantal, est une conscience malheureuse, bien que J.K. Chesterton ait souligné la tristesse bien plus grande de la sagesse antique, placée sous le signe de la "brièveté de la vie" et de l'apprentissage de la mort.

Nietzsche reprochait aux chrétiens de "ne pas avoir l'air ressuscités" ; le mot "Evangile" veut dire "Bonne Nouvelle" et le message central du christianisme est un message joyeux : la divinisation de l'homme et la résurrection de la chair.

Selon Thomas d'Aquin, il est donc raisonnable, conforme à la raison, de chercher le bonheur, état de satisfaction complète et de plénitude, accord entre les aspirations humaines et l'ordre des choses à condition de ne pas le confondre avec le simple plaisir et de ne pas chercher le bonheur dans les choses finies de "ce monde qui passe".

Si l'on définit le bonheur comme un tout absolu, c'est-à-dire comme l'accord entre mes désirs et l'ordre du monde, il faudrait que le monde soit parfait pour que je puisse être heureux. Les conditions du bonheur ne pourront donc jamais être réunies. Comment puis-je être pleinement heureux si tout le monde ne l'est pas ? 

Il n'est donc pas raisonnable de vouloir connaître un bonheur complet et durable car, comme l'a montré Kant, les conditions d'un tel bonheur ne seront jamais réunies.

On peut, cependant, éprouver de la joie, ce passage, pour Spinoza, d'une perfection moindre à une perfection plus grande. L'esprit est dans la joie quand il considère sa puissance d'agir. La joie accompagne le passage d'une perfection moindre à une perfection plus grande, le ressentiment, la haine, les "passions tristes", le passage à une perfection moindre. Le joie est un affect fondamental, dérivé du désir et opposé à la tristesse ; elle consiste dans la conscience d'un accroissement de la puissance d'exister. Lorsque nous éprouvons de la joie, nous sentons que notre puissance augmente et que nous sommes confortés dans notre être.

Comme la définit Albert Camus dans Noces à Tipasa, La joie est cette "plénitude éphémère" qui naît de l'accord vrai entre un homme et l'existence qu'il mène.

 


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32 réactions à cet article    


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 juin 2023 10:00

     Pour Feud, le bonheur se mesure à l’aune du malheur.


    • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 10:21

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      Tu veux dire à l’aune d’un certain vécu !


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 juin 2023 10:23

      @charlyposte l’enfant qui crie quand on lui retire son jouet, a une certaine idée du bonheur : son jouet.


    • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 10:28

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
      Comme quoi il faut peu de chose pour être en fait pleinement heureux smiley c’est donc bien la suite qui pose problème. smiley


    • Julian Dalrimple-sikes Géronimo howakhan 27 juin 2023 10:01

      Salutations, recherche de bonheur ( imaginaire)= je suis malheureux (réel)= tentative de fuir le réel, ce qui est impossible = démence !! , et « je », isolé de tout par son état dont il ne sait rien de la cause et ne la cherchant même pas en fait ne sachant que faire, imagine un état vers lequel tendre et qui ne serait pas le malheur mais un opposé imaginaire à atteindre absolument, et sans rien comprendre au malheur je me tourne alors vers l’illusion..qui sera ma désormais non vie, le réel a disparu..

      ça donne entre autre la démence surmultiplié aujourd’hui, qui était prévisible, est logique et inévitable

      c’est un peu comme cela que les humains ont perdu des capacités et sont devenus déments il y a des millénaires..

      feu d’artifice sous peu..

       : "Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? Quand on l’approuve et qu’on y souscrit."

      sous titres en français : https://www.youtube.com/watch?v=xvzZ56ZbWy8&t=332s&ab_channel=AfterSkool


      • lecoindubonsens lecoindubonsens 27 juin 2023 10:17

        « La recherche du bonheur est-elle contraire à la raison ? »

        Amusant, dans leurs formulations en 2016, mes réflexions et projet commençaient par :

        Question candide : pourquoi l’homme (terme associant naturellement la femme) est-il sur terre ? quel est son objectif, sa motivation ?


        Dans toute la suite, je tenterai de vous convaincre en expliquant, en argumentant …
        Mais je commencerai par l’exception, je vous impose la réponse à cette question initiale :
        « L’homme est sur terre … pour être heureux ! »


        Ce programme est-il assez motivant pour que la majorité d’entre vous adhère spontanément à ce principe de base fondamental ? Je l’espère !


        Mais pour convaincre les autres, remarquons que personne n’a dit ce que signifie « être heureux »
        Donc pour avoir l’adhésion de tous, la définition est simple :
        « Pour toi, être heureux, c’est … », et tu complètes la phrase avec tout ce qu’il faut pour que tu sois heureux. En toute liberté ! Ça y est, avec cette définition bien peu contraignante, j’ai 100% d’adhésion

        http://lecoindubonsens.free.fr/

        http://lecoindubonsens.unblog.fr/


        • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 10:42

          @lecoindubonsens
          Selon moi l’homme est sur terre pour exister parmi la multitude smiley être heureux est un terme beaucoup trop vaste pour qu’il soit centralisé idiotement au bénéfice des faussaires de la pensée smiley


        • lecoindubonsens lecoindubonsens 27 juin 2023 15:13

          @charlyposte « bonheur terme beaucoup trop vaste pour qu’il soit centralisé »
          DONC nous écrivons la même chose et sommes d’accord puisque j’ai écrit

          «  »« Pour toi, être heureux, c’est … », et tu complètes la phrase avec tout ce qu’il faut pour que tu sois heureux. En toute liberté !

          «  »
          c’est à dire une définition individuelle pour chacun, exactement l’opposé du centralisé smiley
          C’est l’aspect « liberté/responsabilité individuelle maximale » de mes propositions : chacun fait ce qu’il veut tant que cela ne fait de mal à quiconque.


        • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 15:24

          @lecoindubonsens
           smiley


        • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 10:17

          Selon moi, le bonheur n’a pas besoin d’une quelconque publicité mensongère..... LE BONHEUR, ça coule de source à qui veut bien le voir et le vivre smiley


          • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 27 juin 2023 10:34

            ’’La recherche du bonheur est-elle contraire à la raison ?’’
            >
            Qui cherche le bonheur ? En revanche, qui ne cherche pas le plaisir ?
            « Le plaisir est le bonheur des fous, le bonheur est le plaisir des sages. » Jules Barbey d’Aurevilly 
            Cela répond-il à la question posée ?
             
             
             ’’Le bonheur est un accord entre les aspirations humaines et l’ordre des choses. ’’

            >

            « Qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ?  » Albert Camus


            • JPCiron JPCiron 27 juin 2023 12:17

              @Francis, agnotologue

              « Qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ?  » Albert Camus >

              Effectivement.
              Cela peut être de faire ce que l’on pense être son devoir, y compris dans les pires circonstances.
              Cela peut être de pouvoir jouir de ses sens ou de son imaginaire.
              Cela peut être de savoir réduire ses besoins à presque rien
              .....


            • Manuel 235 Manuel 235 27 juin 2023 20:26

              @Francis, agnotologue
               ’’Le bonheur est un accord entre les aspirations humaines et l’ordre des choses.’’

              Ça me fait penser à :
              « Tant que la vie est ascendante, bonheur et instinct sont identiques. » Nietzsche
              La vie est ascendante quant on va vers plus de puissance.

              "Toute méchanceté vient de faiblesse ; l’enfant est méchant que parce qu’il est faible ; rendez-le fort, il sera bon." Rousseau

              Quand on est pas assez « fort » pour faire face à ce qui nous arrive on est malheureux et si ça dure trop on devient méchant.

              Un peu de malheur permet de mieux apprécier le bonheur, tout est une histoire de dosage, comme la musique est une suite d’intervalles consonants et dissonants. 


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 juin 2023 10:46

              « Qu’est-ce que le bonheur sinon le simple accord entre un être et l’existence qu’il mène ?  » Albert Camus. Etre en accord avec soi-même me semble une bonne défintion ;


              • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 10:48

                @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                Je confirme.


              • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 27 juin 2023 11:09

                @charlyposte
                 Aussi. Pas d’illusion malsaine. Il faut profiter de la vie telle qu’elle est et qu’elle vient.
                 Il faut prendre son parti en sachant que les autres se foutent de notre bonheur et de notre malheur.


              • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 27 juin 2023 11:15

                @L’auteur
                Vous parliez d’Aristote, dans l’Ethique à Nicomaque,
                la semaine dernière je parlais de L’Ethique de Spinoza 
                Chacun a sa propre éthique....
                Alors il faut chanter comme Brassens « Les amoureux des bancs publics » 


              • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 10:50

                En fait je n’arrive pas à comprendre pourquoi le malheur des uns fait le bonheur des autres smiley


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 juin 2023 11:07

                  @charlyposte Lire : Malaise dans la civilisation de Freud.


                • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 27 juin 2023 11:07

                  « Le business du bonheur » a été rediffusé hier sur nos antennes

                  Le business du bonheur - L’obsession de notre société - Auvio (rtbf.be)


                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 juin 2023 11:09

                    La recherche de la satisfaction de nos pulsions, nous a conduit à notre malheur actuel : climat, guerre, souffrances économiques...


                    • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 11:16

                      @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                      Visiblement l’empire du fric n’aime pas le bonheur naturel smiley


                    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 juin 2023 11:12

                      Malaise dans la civilisation : Résumé Dans cette œuvre, Freud montre que les pulsions qui animent chaque individu sont en contradiction avec la civilisation. Pour vivre ensemble, les hommes doivent en effet renoncer à certaines pulsions, comme la pulsion d’agressivité, ou au moins contrôler leurs instincts.


                      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 juin 2023 11:20

                        Une étude a démontré que la zone du bonheur dans le cerveau est la même chez les saints (Mère Térésa) que chez un assassin..


                        • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 11:25

                          @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                          Tu veux dire avec la même FOI que celle qui se veut exclusivement religieuse ..... un vaste sujet, un de plus ! smiley


                        • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 12:28

                          Le bonheur est dans le pré avec un suicide par jour smiley à mon avis c’est à cause des jolies cuisses fatales de Karine le Marchand smiley


                          • Étirév 27 juin 2023 14:32

                            La recherche du bonheur est-elle contraire à la raison ?
                            Pour répondre à la question ou pour en comprendre l’explication, il faut d’abord connaitre CECI.
                            NB : Toutes les actions des hommes semblent n’avoir qu’un but ; le bonheur.
                            Qu’est-ce donc que le bonheur ? Quelle en est la base ? Où en est la mesure ?
                            Les philosophes libertaires, qui s’occupent beaucoup de la question, nous répondent : « Le bonheur c’est, pour chaque individu, la faculté de satisfaire librement tous ses besoins physiques, intellectuels, moraux.  » (Sébastien Faure)
                            Or, nous voyons que l’homme, livré à lui-même, c’est-à-dire à l’impulsion de ses instincts, jette l’humanité dans un abîme de douleur. Nous voyons que, non seulement, il fait souffrir les autres, mais qu’il est lui-même victime de sa liberté puisque la première chose qu’il fait c’est d’en abuser.
                            Et comment en abuse-t-il ?
                            En se donnant des jouissances matérielles. Ses sens demandent des satisfactions que sa raison réprouve et c’est cependant à ses sens qu’il obéit.
                            Voyez un homme longtemps réduit à la pauvreté ; que fait-il le jour où, par bonheur, ou par malheur, une somme d’argent vient lui donner le pouvoir de satisfaire ses désirs ?
                            Il se paie un bon dîner d’abord, puis des femmes ensuite : deux intempérances. Par la première, il gâte son estomac et ruine sa santé ; par la seconde, il vide son cerveau et ruine son intelligence.
                            Résultat : La liberté lui a donné un germe de maladie et un germe de folie, sans compter les tourments intermédiaires.
                            Il résulte de ceci que les hommes les plus riches, ceux qui ont, plus que les autres, les moyens de satisfaire pleinement leurs besoins physiques, intellectuels et moraux, ne sont pas les plus heureux, si, à leurs richesses, ils n’ajoutent pas les vraies conditions du bonheur.
                            M. Vanderbilt père, qui fut l’un des hommes les plus riches du monde, avouait, dans une lettre qui fut publiée, les misères de son cœur :
                            « Mes dollars m’écrasent, disait-il, je n’en recueille aucun plaisir, je n’en retire aucun bien. En quoi suis-je plus heureux que mon voisin dans une position modeste ? Il goûte les vraies jouissances de la vie ; elles me sont inconnues. Il peut se fier à ceux qui l’entourent ; moi je ne puis me fier à personne. »
                            Ceci prouve que ce n’est pas ce qu’on a qui fait le bonheur, mais ce qu’on est.
                            Parmi les définitions qui ont été données du bonheur, il en est une que l’on accepte assez généralement, c’est celle ainsi formulée : Le bonheur c’est la joie d’une conscience pure, c’est la pratique habituelle de la vertu, c’est-à-dire tout le contraire de ce que dit Sébastien Faure, puisque la satisfaction de tous les besoins physiques, qu’il réclame, mène au vice et non à la vertu et empêche les besoins intellectuels d’apparaître ; ils se trouvent supprimés par la satisfaction des besoins physiques, qui annulent la vie intellectuelle.
                            Victor Hugo, qui comprenait mieux la nature, a dît, plus justement : « Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent. »


                            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 juin 2023 14:46

                              @Étirév Hier de me trouver dans un magasin à côté d’un SDF, son caddy était rempli à ras bord de canettes de bières..


                            • charlyposte charlyposte 27 juin 2023 14:49

                              @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                              Un caddy de Chimay ou de Jupiler ?


                            • xenozoid Xenozoid 27 juin 2023 15:01

                              @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                              Hier de me trouver dans un magasin à côté d’un SDF, son caddy était rempli à ras bord de canettes de bières..

                              il était pas juif et homo, par hasard ?
                              joke,il recrutait dans les sucursalles de l’emploi belge et la prostitution, tu te rapelles ?


                            • Manuel 235 Manuel 235 27 juin 2023 18:04

                              Quand Spinoza dit : « La joie est le passage de l’homme d’une moindre à une plus grande perfection » Je pense qu’il parle du mental de l’homme (la moindre) et de la source de l’inspiration, car pour pas mal de gens la joie est associé à l’inspiration ou/et à l’intuition.

                              Pour moi le bonheur vient quand on ne l’attend pas et ne dure pas.


                              • Le bonheur ! Pas pour tout le monde .

                                Par une nuit de pleine lune, le 8 décembre 1980, John Lennon fut assassiné par un certain Mark Chapman.

                                Il est peu probable que nous parvenions à savoir un jour si Mark Chapman était victime d’une psychose modèle induite artificiellement, si c’était un assassin dans le style du « candidat manchou » envoyé par le Tavistock, la CIA ou le MI6 pour faire taire un Lennon de plus en plus difficile à contrôler.

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