Satprem, La Légende de l’Avenir
Bernard Enginger (1923-2007) est mieux connu sous le nom de Satprem qui signifie en sanscrit l’amour du Vrai (« Sat » évoque la vérité, le réel, l’existence, tandis que « Prem » signifie l’amour, l’affection, la communion) est un auteur méconnu du grand public et dont la pensée profonde mérite d’être partagée.
Dès sa jeunesse, il ressent une soif insatiable de comprendre le sens caché derrière les apparences, mais c’est à la suite de son internement au camp de concentration de Mauthausen pendant la seconde guerre mondiale que sa quête prend une dimension plus radicale… Lorsque tout disparaît, que reste-t-il… quel sens peut-on trouver en cette incarnation humaine, alors que génocides, guerres et massacres semblent le lot commun de l’espèce…
Sa quête le mènera jusqu’en Inde où il rencontrera Sri Aurobindo et Mira Alfassa (plus connu comme Mère et à l’origine de la communauté d’Auroville), pour se faire le relais de leurs visions profondes de la Vie et de la conscience… Satprem a notamment retranscrit et publié ses nombreux entretiens avec mère, ainsi que ses propres travaux, mêlant toujours un langage épuré et infiniment poétique à des considérations profondes et assez inhabituelles au sein de nos corpus philosophiques occidentaux.
Chez Satprem, comme chez Sri Aurobindo, on peut apprécier le partage d’une sagesse du cœur, de l’intuition (nul doute pour eux que la conscience précède la manifestation matérielle de celle-ci) à travers un langage précis et une dialectique exigeante, propre à satisfaire nos intellects occidentaux.
Comme la plupart des livres partagés sur ce blog, La Légende de l’Avenir est une invitation au Beau, au bien et au Vrai… Après quelques extraits choisis, je partage également le lien vers une interview radiophonique de Satprem… Sinon, je recommande également vivement Les Mémoires d’un Patagonien… j’en publierai peut-être mes notes ultérieurement sur ce blog…
- Mais il n’y a pas de Maladie ! il n’y a pas de cancer, il n’y a pas de mort, il n’y a pas d’extinction des espèces – il y a une éternelle Espèce qui cherche son chemin joli, à travers la vie, à travers la mort, à travers les soleils et les ténèbres, pour trouver sa vraie géographie et sa grande Ourse sans compas et sans âge. Sa vraie Vie sans mort et sans murs.
- Car la vieille Nature nous rattrape au tournant et sa Mort veille à endiguer toutes nos « merveilles » et à démentir ou falsifier toutes nos découvertes et nos conquêtes : elle cherche toujours son chemin joli.
- Quelques fois on ose dire : il n’y a pas de « connaissance », il n’y a que des re-connaissances : ce quelque chose qui jaillit soudain et c’est ça.
- Il y a une Enigme au fond d’un homme comme au fond des millions d’années et nous sommes peut-être dans la préhistoire d’une grande Histoire pas encore née.
- Aujourd’hui nous ne marchons pas sur le Sens, nous marchons sur des mots qui ont perdu leur sens.
- « O Voyants de la Vérité
tissez l’œuvre inviolable
DEVENEZ L’ETRE HUMAIN,
créez la race divine,
aiguisez les lances de lumière,
taillez le chemin
vers ce qui est immortel. »
- Malraux : « Transformer en conscience une expérience aussi large que possible. »
- Mais si l’on arrive à un point nul et vide dans la vie, qui ressemble à la mort de tout ce qui avait fait notre vie, étrangement il y a un chant qui surgit, comme si, toujours, ce chant avait porté toutes nos vies et toutes nos peines, et ce Vide s’emplit d’un Plein jamais connu, comme un océan qui se précipite dans un trou. C’était la mort ; et subitement c’est la Vie toujours, mais une vie si neuve qu’elle est comme une première vie au monde jaillie des siècles qui furent seulement de la mort vivante.
- Sri Aurobindo : « Les cieux au-delà sont grands et merveilleux, mais plus grands encore et plus merveilleux les cieux qui sont en toi. C’est cet Eden qui attend l’ouvrier divin. »
- Sri Aurobindo : « Dans chaque particule, CHAQUE ATOME, chaque molécule, chaque cellule de la Matière vivent et œuvrent, inconnues, toute l’omniscience de l’Eternel et toute l’omnipotence de l’Infini. »
- Mère : « Une loi quelconque est simplement un équilibre établi par la Nature, c’est une stabilisation de forces. Mais ce n’est qu’un sillon dans lequel la Nature a pris l’habitude de travailler pour obtenir certains résultats. Si vous changez de conscience, le sillon change aussi, nécessairement. »
- Mère : « La mort est la plus enracinée de toutes les habitudes. »
- Notre Science voudrait nous faire croire que nous sommes le produit triomphant d’une longue évolution des squelettes, l’ultime produit « intelligent », enfin, de toutes ces vieilles bêtes et ces millions d’années (…) Le résultat n’est pas trop fameux : le pays des hommes est devenu le pays des assassins et les « grands » leaders du monde, pomponnés et photogéniques, démocratiques et humanitaires, sont les premiers terroristes, fournisseurs de bombes et autres ingéniosités téléguidées qui nous sautent à la figure ici et là – les affaires sont les affaires.
- Le cœur des hommes est très malade.
- Sri Aurobindo : ‘’La fin d’un stade d’évolution est marquée par une puissante recrudescence des éléments qui doivent sortir de l’Evolution. »
- « Lorsqu’un homme doit renoncer à ce qui faisait sa joie, je tiens qu’il ne vit plus ; ce n’est plus, à mes yeux, qu’un cadavre qui marche. » Ainsi parlait le Messager dans Antigone.
- Sri Aurobindo : « La vie humaine est déchirée de n’avoir pas su marier la Terre et les Cieux. »
- Sri Aurobindo : « Notre humanité est le point de rencontre du conscient fini et de l’Infini, devenir cet Infini de plus en plus dans cette naissance physique elle-même, tel est notre privilège. »
- Mme de Staël : « Les païens ont divinisé la vie, et les chrétiens ont divinisé la mort. »
- L’Evidence est sans mot, elle pourrait chanter peut-être comme ce vieux condamné sur une place d’appel dans les camps de la mort tandis que cet abîme de Tendresse s’ouvrait sous ses pieds.
- Sri Aurobindo : « Dans chaque particule, CHAQUE ATOME, chaque molécule, chaque cellule de la Matière vivent et œuvrent, inconnues, toute l’omniscience de l’Eternel et toute l’omnipotence de l’Infini. »
- Sri Aurobindo :
« Je sais, ô Dieu
Qu’un jour poindra enfin
Où l’homme se réveillera et,
Laissant ses jouets de boue,
Prendra dans ses mains
Le soleil et les étoiles
Et remodèlera les apparences,
Les lois et les formules d’antan. »
- Tagore : « Sans nous , qu’est-ce que le Seigneur aurait à aimer, seul dans son paradis ! C’est ainsi qu’il fit ces millions de créatures pour avoir la joie d’aimer… innombrablement. »
Source : https://unmultiple.wordpress.com/2024/04/11/satprem-la-legende-de-lavenir/
Satprem - L’aventurier de l’intérieur | Interview de Jacques Chancel
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