Alerte enlèvement : plus de nouvelles du virus H1N1

Tandis que les vacanciers se pavanent en bermuda, les médias se transforment en triangle des Bermudes car on constate la disparition du virus grippal H1N1. Ce phénomène relève de l’étrange et défie les lois de la virologie. Comment un virus peut-il disparaître ainsi ? La décence républicaine impose que l’on lance une alerte enlèvement afin de recueillir rapidement des informations permettant de retrouver quelques traces du virus H1N1. Car il est impossible, sauf intervention du surnaturel, qu’un virus disparaisse après seulement un passage sur cette terre. Le facteur viral sonne frappe toujours deux fois, comme le dit ce vieux dicton des épidémiologistes ! Et nous savons à quel point les populations ont été sonnées voici un an par l’annonce de cette menace pandémique. Il n’était même plus question de chercher le virus puisque c’est le virus qui nous a cherché et qui a trouvé dans les bureaux de l’OMS et des ministères de la santé du répondant, alors que les médias se sont emparés de l’affaire et qu’en ce mois d’août 2010, les hôpitaux avaient comme hôtes inhabituels les envoyés spéciaux des grandes chaînes de télévision et de radios. L’AFP diffusait son quota de nouvelles portant sur les cas d’infection virale, les quelques décès et les journalistes se pressaient pour prendre des nouvelles de la santé de quelques ados affublés de masque dans les centres de vacances. Sitôt la jeunesse rentrée au bercail des chères études, les mêmes journalistes se pressaient pour interroger le proviseur et parfois le préfet pour connaître l’étendue de la propagation grippale. Le tocsin était sonné. Course contre la mort montre car il fallait disposer des vaccins au plus vite. Roselyne sur le pont, tenant le gouvernail de l’invincible armada de médecins et infirmières réquisitionnés pour vacciner la France entière et puis… pschitt !
La pandémie n’a pas été aussi foudroyante qu’annoncée et ceux qui ont manigancé cette peur doivent maintenant répondre devant des enquêteurs. Ce sont les seules nouvelles du front H1N1. Les médias livrent quelques informations sur ceux qui ont été en contact bureaucratique avec le virus mais de la grippe H1N1, nous n’avons plus aucune nouvelle alors que l’hiver a largement commencé dans l’hémisphère sud. Qui a enlevé le virus ? Les médias sont muets sur ce sujet. Heureusement, Google, le site qui enregistre tout et sait tout sur tout, a permis à votre serviteur d’enquêter. Il se trouve que le laboratoire Novartis livrera à l’automne 40 millions vaccins anti-grippaux aux autorités américaines, avec une immunité prévue pour la grippe saisonnière mais aussi la grippe H1N1 de 2010 qui devient saisonnière à son tour. Ouf, la rationalité scientifique est sauvée. Les notables de la santé ont le souci de protéger les citoyens face à un virus qui n’a pas disparu et qui selon un papier publié il y a deux mois aurait muté, quoi de plus naturel en somme. Les médecins du NIH ne sont pas des kamikazes allant au devant des commissions d’enquête et savent bien que la grippe reviendra. Certes le virus H1N1 n’est pas vraiment dangereux mais il aurait occasionné quelques troubles psychiques s’il s’avérait qu’il ait vraiment disparu. Un vieux dicton réunionnais connu des étudiants de médecine dit que la grippe ne doit pas devenir une histoire de dengue !
La rationalité scientifique est donc préservée. Quelques recherches supplémentaires offrent des données sur ce virus H1N1 qui aurait été détecté quelques dizaines de fois chez des patients grippés au Paraguay ou à l’île Maurice. Ouf, nous sommes sauvés. Il n’y a pas de phénomène surnaturel sur cette terre, à part la résurrection de Michaël Jackson qui va sortir un nouvel album. De beaux profits en perspective pour l’industrie du disque. Et aussi pour les laboratoires pharmaceutiques grâce à dame nature qui tous les deux ou trois ans, sort une nouvelle version du virus grippal et notamment l’année dernière où H1N1 était devenu le tube de l’été 2009 ! Cette année 2010, c’est juste une rediffusion. Le virus est présent dans l’hémisphère austral et ne semble pas être plus méchant que l’année dernière. La seule différence, c’est ce silence médiatique. Et on les comprend, ces chefs de rédaction. Ils ne sont pas prêts à mettre le H1N1 à la une après avoir été quelque peu ridiculisés par le cours des événements. Pour sûr, ces médiarques sont vaccinés contre quelques éruptions littéraires narrant l’épopée du virus. Et puis, parler de la grippe serait du mauvais goût. Les vacances des Français sont déjà gâchées par la baisse du pouvoir d’achat, la débâcle des Bleus qui ont été pris en grippe après leur prestation dans l’hémisphère austral et surtout, la perspective d’une rentrée plus que morose avec la rigueur et les retraites.
Pas d’inquiétude à avoir, la grippe n’a pas disparu. Elle est juste séquestrée dans l’actualité et vu que pour l’instant, des tas de nouvelles sont prêtes pour les unes des radios, télés et journaux, eh bien la grippe H1N1 attendra d’être dans l’actualité. Je précise que les informations sont faites d’actualités et de nouvelles. Par nouvelle, j’entends quelque chose de nouveau, comme les incendies en Russie, les médailles en athlétisme, le mariage de Monseigneur le prince Albert. L’actualité, c’est ce qui arrive avec le temps. Comme la canicule et les bouchons en été et donc, l’automne réservera une place pour la grippe H1N1. Si la rentrée n’est pas trop chaude, nous aurons certainement des polémiques sur la nécessité et l’intérêt de se faire vacciner mais pas de panique, cela se fera dans le cadre de la médecine en ville, comme du reste toutes les années lorsque les vieux vont se faire piquer pour ne pas chopper la grippe. Gageons que cette fois, les autorités de la santé sauront jouer de parcimonie et de modération. Pas plus tard que ces derniers jours, les Pays-Bas ont annoncé avoir détruit plus de dix millions de doses qui n’ont pas été utilisées.
11 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON