Ça va d’aller
Nous venons de changer de générique pour les Coulisses du Pouvoir "La remontada. Nous sommes contre. Cela n'est jamais arrivé. Une page se tourne. Plutôt vers la droite. Tous au boulot ..
A droite d'accord, mais pas d'extrême droite.
Je suis sur agoravox.fr depuis à peu près au moment de sa naissance. Ils m'ont invité. Après avoir beaucoup hésité, j'y suis entré dans la cage aux fauves par une petite porte ou par la grande fenêtre après le démarrage du blog "Réflexions du Miroir". Cela m'a permis d'étudier les envies, les manies, les ressemblances et les dissemblances entre l'esprit belge et l'esprit français.
Si nous parlons la même langue, nous ne la prononçons pas de la même façon. Nous avons des belgicismes.
Notre humour n'est pas le même. Nous avons l'autodérision comme agent liant.
En France, il y a une tendance de dérision des affaires publiques par les élections en oubliant le miroir comme réflecteur sur le passé pour inventer l'avenir.
Alors souvent, je me suis chargé, en tant qu'ambassadeur, d'aller à contre-courant sur ce que j'ai appelé AVOX avec majuscule parce que les minuscules ne seraient pas appropriées.
Devenus maîtres des compromis en Belgique, nous sommes en un décalage avancé par rapport à quelques principes bien ancrés dans les esprit et lvotre ADN français de la 5ème république. Le PS a été viré à plusieurs niveaux dans notre pays après une longue période de stagnation.
La débauche de gauchismes avec le wokisme et de droitismes a été convertie dans ce billet "Woke de là" que je terminais par une version spéciale avec d'autres paroles d'une chanson de celles de McSolar "Woke de là".La fête nationale française, c'était le dimanche 14 juillet. J'ai regardé votre fête au cours de la soirée à la téloche.
Ce 21 juillet, exactement une semaine après, c'est notre fête nationale et j'imagine qu'aucun Français n'aura regardé. Vous avez beaucoup de chaines françaises mais vous ne regardez qu'elles et ça c'est peut-être une lacune
Le 20 juillet, la veille de la Fête nationale belge, depuis 2003, sur la place du Jeu de Balles à Bruxelles, c'est la fête populaire dont j'ai parlé lors d'une balade en 2022 dans "Le bazar kitch marollien avec Arno".
Ce vendredi, un invité en parlait
Nous avons un roi des Belges mais qui n'est pas roi de Belgique, pour créer un ciment.
Je ne sais si vous sentez la nuance alors que vous avez un président jupitérien.
Le discours du roi de cette année est très politique malgré son obligation de neutralité. Il a bien compris les modifications de stratégies à prendre. Cela ne vous intéresse pas, mais cela éclaire la situation.
L'année passée, j'avais écrit un reportage pour les "Dix ans de règne de Philippe"
Cette année, ce sera une répétition et je n'en ferai pas. Ce samedi, j'ai été sur les lieux pour les préparatifs de cette fête mais sans plus.
Ne tergiversons pas.
Un déficit abyssal et une dette galopante, même un gouvernail alternatif en France dans votre ADN, sans coalitions "à la belge" que Sébastien Vincini définit comme "une arnaque grand angle ou une trahison de l'expression des urnes", Dans un sacré lâcher de psychopathes dans l'atmosphère, cela devient un exercice de haute voltige sans compromis.
Le Français a une étiquette de chauvin.
Le Belge, une étiquette de dikkeneks. Il suffit de voir le film avec ce titre pour le comprendre.
C'est dit, OK ? On n'y revient pas. Passons à autre chose.
Un livre papier cela vous dit encore quelque chose entre deux prises de drogue sur smartphone ?
"Quand la peur gouverne tout" de Carine Azzopardi, ça vous dit dans la catégorie "Eté léger" de ce billet ?
Il faut s'y habituer, tout change, tout évolue même si on procrastine comme le rappelle le philosophe Matthieu Pelletier, on avance....
Mon billet sur l'histoire des JO de 1896 à 1924, je savais que s'il y avait des lecteurs, aucun commentaire suivrait. Sur mon site, je l'avais complété jusqu'en 1936. et deux autres billets sur mon site suivront sur le même sujet historique jusqu'en 2024.
Les années passent à grande vitesse.
Les Européens dont les Français, ont gardé une vision faussée de ce qu'ils sont de ce côté de l'Atlantique.
Là-bas, on aime les gouvernements forts. Il faut du charisme de la trempe de Trump pour devenir président même quand on y déconne sans réfléchir. Les conneries les plus folles passent souvent inaperçues dans un meeting.
J'avais prédit que Trump allait être président en 2016 dans "Trump-moi ça ?" et en 2024 Re-Trump moi cela ?. Après la tentative d'assassinat ratée, c'est devenu un Messie pour plus de 50% d'Américains.
- Un Américain, quand quelque chose ne marche pas, il ne réajuste pas son tir par quelques degrés, il vire sans vergogne dans l'autre direction à 180°.
- Les Américains sont des testeurs nés. Ils ont le principe d'essais et d'erreurs dans le sang. Ils transitent entre les essais, les erreurs pour apporter les corrections dans des boucles sans fin et une panoplie de versions américaines pour ne pas faire du surplace.
- On sort du rang par tous les moyens imaginables sinon c'est la descente aux enfers en suivant la "Divine comédie".
Coup de théâtre après la publication de ce billet.
Dimanche soir à 20:00 heure locale à Bruxelles, Joe Biden jette l'éponge.
Les Démocrates le lui demandaient depuis plusieurs jours.
C'est fait. Joe Biden avait pourtant déclaré qu'il ne chercherait pas à obtenir un deuxième mandat et laisserai sa colistière Kamala Harris prendre le relais
.
La course à la présidence est relancée.
Pourquoi l'a-t-il tout de même tenté de se représenter ?
Le pouvoir du premier mandat l'avait-il grisé ?
Il devrait s'expliquer ce mercedi soir.
L'âge est déterminant dans une présidence américaine.
Pour faire ressentir les changements, je vais retourner à l'âge de mes 20 ans, le 30 août 1967 dans un discussion dans un caberdouche entre quatre copains, étudiants du même âge, Jean-Pierre, Christian, Alain et Guy, se retrouvent dans un café. C'est le tour de Jean-Pierre à avoir 20 ans, ce 30 août 1967.
L'actualité défile avec la musique du juke-box avant de partir à une boum.
Jean-Pierre entre sur scène avec des fleurs dans les longs cheveux, style hippie. La lumière s'allume.
- Tous ensemble : "Happy birthday to you. From good friends and true. From old friends and new. May good luck go with you. And happiness too".
- Jean-Pierre : Merci les gars. On voit que vous avez pris de la graine en anglais en écoutant les chansons. Pour égaler les Rolling Stones, faudra y mettre un plus grand coup.
- Guy : Excuse ma jalousie. Je suis sûr que Mary a dû t'aider un peu, non ? T'as vraiment un look d'enfer avec tes cheveux longs et les fleurs dans les cheveux. T'es pas un peu rétro avec eux ?
- Jean-Pierre : Et oui, mon Guy, avec Mary, j'ai fait des études en émulsion, en immersion même. Bien intégré. Des études sur le terrain avec un kid de survie minimum pour en jouir sans entraves. Toujours se rappeler de quelques phrases type dans ces cas-là, comme "I love you", "I need you", "I want you". Je t'assure, ces paroles miracles marchent toujours. Rien de rétro.
- Guy : Avec la fleur dans les cheveux et le "Faites l'amour, pas la guerre", en prime, sans doute.
- Jean-Pierre : C'est ça, t'as tout compris et ça aide. Les gonzesses ont plus de cœur que nous. Tu veux que je te donne des techniques d'approches ?
- Guy : Tu me fous les boules avec tes techniques. Là, tu intègres ou tu dérives ? Tu ne va pas me les faire exploser, non ? Tes affaires de cœur, garde-les pour tes soirées avec ta girl-friend. Dans le monde, il n'y a pas que l'amour. La guerre est partout. T'as oublié la Guerre des Six jours ? Le Vietnam, le napalm et le reste ? Tu as oublié l'incendie de l'Innovation, tellement récente dans toutes les mémoires ? C'est pas la joie.
- Jean-Pierre : Là, tu joues au prude, au défaitiste, d'après moi, avec tes maths à la con. C'est qu'il nous fouterait du mouron et l'humeur dans les talons, le Guy ! Mais, tu l'as dit "Fais l'amour, pas la guerre".
- Guy : T'as entendu, ce qui s'est passé avec Janes Mansfield, le sexe symbole, décapitée. Enfin, à condition qu'elle ait eu une tête au dessus de sa poitrine, avant. Moi, je préfère le style Twiggy. Un peu garçonne, ça, je sens être de ma génération.
- Jean-Pierre : Là, tu y vas fort. Mansfield me faisait fantasmer, comme Marilyne, d'ailleurs. Je dois avoir un poster dans ma chambre que je devrai remplacer. Mais par quoi vais-je la remplacer ? Twiggy, c'est pas vraiment mon style. J'espère que tu n'es pas puceau, tout de même et que tu aimes les formes.
- Guy : Essaye Gina Lollobrigida, Sophia Loren ou Brigitte Bardot. Tu n'as que l'embarras du choix. Peut-être même en monokini. Puceau, ça ne te regarde pas. Tiens, une question "politique", t'as pas entendu De Gaulle au Québec ? Pour foutre la merde, il est le premier avec son "Vive le Québec libre". Giscard d'Estaing n'a pas manqué de le moucher en lui pointant dans son collimateur comme "l'exercice solitaire du pouvoir". Ces vieux, ce qu'ils peuvent être cons de s'accrocher à leur petite vie bien au chaud...
- Jean-Pierre : Pas d'accord. Giscard en a déjà envoyé beaucoup de "Oui, mais", mais, au moins, De Gaulle parle de liberté. Chacun a droit d'avoir la sienne comme il le désire, non ?
- Guy : Ouais, mais, il aurait peut-être pu penser dire "Vive les Français, libres", "Vive l'Algérie libre" de son temps. Je sais pas moi, ce genre de conneries que l'on dessert pour attirer les foules. Quand tu envoies n'importe quel Schramme à bord, comme au Congo, tu crois qu'on peut encore parler de liberté avec les armes à la main ? Heureusement, il vient de déposer les armes, mais...
-Alain : Parler de liberté, les armes à la main ? C'est un truc de révolutionnaire et de baroudeur, ça ! Aucune révolution les armes à la main n'a amené la moindre liberté. Des militaires aux commandes pour organiser la paix, non mais, tu rigoles ? La liberté, cela se vit mais ne s'organise pas. Elle doit être acceptée, surtout celle des autres, c'est la plus importante. La tienne vient tout seul par après. Organisation et liberté sont des mots antinomiques. Méfie-toi de la vraie liberté, elle est un culte ou un rêve, cela ne relève d'aucun culte.
- Christian : Même celui de soi ?
- Alain : Surtout, celui-là ! Tu devrais changer de seringue, je crois que t'es dopé grave, mec ! A partir de ta campagne, sans rien connaître de la ville, avec des champs sur les bras, tu finiras au mieux comme Simpson sur le Ventoux. Mort en jaune pour se faire plus de fric, gagner plus de renommée. Voilà à quoi, elle mène ta liberté au "moi-je". Note bien que je ne peux pas te donner tout à fait tort : n'est libre que celui qui a du fric, cela me paraît évident.
- Christian : Campagnard, je suis et resterai, libre. Toi, à la ville, tu ne connais pas la terre. Encore quelques années et tu ne sauras plus d'où sort le lait avant d'entrer dans ta glacière. Et les Indiens d'Amazonie, les Touaregs du désert, les abominables Tibétains des neiges, y sont pas libres, eux ? Le fric, ils ne connaissent pas et vivent apparemment bien.
- Alain : Si, mais, il s'agit là d'une liberté à ne pas savoir qu'en faire. C'est plutôt du règne de l'imbécile heureux. Ce serait bien trop rétrograde d'en arriver là. Faisons confiance à l'organisation du monde moderne, c'est lui l'avenir. Des machines agricoles vont t'aider si t'as le pognon de les payer. Et puis, réfléchis un peu : cela fait bien longtemps qu'il n'y a plus de place sur cette boule pour qu'on aie chacun son Amazonie à soi. Le monde rétrécit, il commence à se faire tout petit. Près de la moitié des humains n'a déjà plus de jardin et ces cons continuent à vouloir vivre empilés les uns sur les autres. Aucune liberté n'existe plus depuis qu'elle empiète sur celle de l'autre. C'est embêtant mais c'est comme ça ! Regarde, on a même coupé le dernier arbre et tu regardes la télé béatement avec papa et maman en mangeant ta soupe.
- Jean-Pierre : Et moi qui croyais que le jour de mon anniversaire, tu allais me foutre la paix avec ta nature, cher Rousseau alias Christian, et toi, Alain, avec ta ville qui sent mauvais. M'avez-vous amené un cadeau au moins !
- Alain : Je pouvais pas. J'ai été en ville à vélo, y'avait aucune place de parking de libre... Ah, si j'avais eu un porte-avions, j'aurais pu faire place nette ...et même fermer le caquet aux flics révolutionnaires ! Putain, la victime, c'est encore une fois, moi ! (rires)
- Christian : Pas de déclarations, Alain. On s'en serait douté... J'ai apporté le fromage de la ferme et le gâteau pour l'anniversaire dans la paix des cœurs. Je suis un pacifiste, moi.
- Guy : Comme au Tonkin, peut-être ?
- Alain : Comme au ton qui, quoi ?
- Guy : C'est fou ce que tu manques de culture, toi. Il n'y a que les références historiques pour justifier ton présent. Encore quelques anniversaires et tu seras tout à fait borné à force de te rappeler le bon vieux temps. Tiens, tu mériterais que je t'envoie par le fond, ne fut-ce que pour t'empêcher de nous mener en galère... Dis-toi bien que seul l'exil peut te sauver. Et le fait est qu'il n'y a plus d'exil nulle part depuis qu'on a inventé la bombe. Mais j'ai foi au progrès, demain on possèdera bien tous la bombe individuelle. Chacun la sienne. Il ne pourront jamais en faire exploser qu'une après autre. La légitime défense, tu comprends ?
- Jean-Pierre : Mais ce serait l'extermination garantie de l'espèce humaine, docteur Folamour ! Que vous êtes en train de me fomenter comme avenir. La marée noire du "Torrey Canyon", c'est pas du cinoche.
- Guy : C'est idiot de voir ce cinoche ainsi. Je commencerai par toi, tiens ! Où est ce que tu te sentirais le mieux, t'es vraiment un socialiste à la manque. Moi, ce qui m'a plu au cinoche dernièrement c'est "Blow up". Tu sais cette histoire de photographe qui part en reportage, prend une photo et qui découvre un meurtre. Alain, n'est-ce pas que c'est dans tes cordes ?
- Alain : Mais, mon beau salaud, dis, ça c'est jouer le jeu des Ricains et des Englishs. JFK est toujours dans ta tête, à mon avis. T'es l'extrémiste inverse. T'es cent pour cent en faute et tu fais semblant d'avoir été agressé pour mieux faire admettre que c'est toi la victime. "Up to you", as-tu déjà écouté ce morceau des Stones ? C'est la face B de Satisfaction, il est passé inaperçu avec ce Mike Jagger qui a toujours voulu être au devant de la scène. Dommage ! Moi, j'irais voir si avec le socialisme ou même le communisme, on va pas pouvoir mieux s'en sortir qu'avec ces jeunes en pantalon en pattes d'éléphant.
- Guy : Des éléphants, maintenant. Tout cela ne nous ramènera pas le Congo. (rires) Mais, t'as raison, Elvis devait en avoir à son mariage, des pattes d'éléphants.
- Jean-Pierre : Le Congo, c'est râpé, Guy. Faudra te faire une raison. Les colonies, c'est de l'histoire ancienne. Un peu de Commonwealth du bout des ongles, mais rien d'autre. Quant au King, il a ses fans incontestables...
- Christian : (il chante) "Et j'entends siffler le train. J'entendrai siffler ce train toute ma vie". Alors, on va le couper, ce gâteau ? J'attrape faim, moi. Alain, vas nous chercher la bouteille dans le frigidaire. Ça s'arrose un anniv de 20 ans.
- Alain : Bien sûr. C'est d'un niaiserie à chier. Tu me fais déraper ici. Tu ne sais pas, Christian, Jean-Pierre, voudrait partir à Katmandou.
- Guy : Katmandou, c'est pas trop ma tasse de thé. T'as pas entendu ce qui se passe dans la Silicone Valley ? La Californie, le Grand Canyon, les grands espaces, j'ai vu des films de là-bas. Cela donne envie de partir, rien qu'à les voir.
- Jean-Pierre : Je crois que t'as vu trop souvent "West Side Story", c'est sorti de l'affiche, je t'informe. T'as pas peur de partir pour le Vietnam comme tu disais, cela canarde ferme là-bas. Si tu pars là-bas, tu devras te faire naturaliser et alors, c'est chez le Viets qu tu devras trouver tes assurances tous risques.
- Guy : J'ai pas dit que je veux prendre la nationalité américaine.
- Christian : Mais t'auras pas le choix, mon gars. C'est compris dans le prix du voyage. Dès que tu vois la Statue de la Liberté, t'es déjà embrigadé. Adieu la liberté et les petites anglaises. Moi, c'est Londres qui m'attire un peu. C'est de là que toute la mode vient, ces derniers temps.
- Guy : T'as peut-être raison. Je vais me renseigner sur les States. Peut-être, qu'astronaute me plairait. S'envoyer en l'air dans la lune ou s'envoyer en l'air, au lit, où est la différence ? Dans, le 5ème Luna Orbiter est un peu à l'étroit, mais je suis sûr qu'on y arrivera à lui mettre une fusée dans l'oeil dans notre lune comme Tintin nous le montrait.
- Christian : Ne rêve pas trop éveiller. La lune, c'est pas encore gagné. Le match entre Russkovs et Amerlocks est loin d'être terminé. Faudra peut-être attendre des années encore pour mettre un pieds sur le sol lunaire comme le voulait Kennedy pour cette décennie. Tu ne te souviens pas de ce qui est arrivé à Komarov à bord de son Soyouz ? T'auras peut-être une famille avec des enfants à t'occuper, avant de t'envoyer en l'air dans les étoiles. Moi, je me vois très bien avec une famille nombreuse. D'ailleurs, il y a anguille sous roche.
- Guy : Toi aussi. Tu veux une famille, des enfants. Je veux bien une épouse, mais des enfants, c'est beaucoup de responsabilités. Je n'envisage pas cela, du moins actuellement. Pour cela, il faut assurer ses arrières, avoir un job longue durée. Si je ne suis pas du tout sûr que les mouvements féministes sont très favorables à cette expansion qui pousse les femmes à rester à la maison, une femme au bureau, c'est pas sûr que cela plaise à toutes non plus.
- Alain : Mais, t'es un terrible machiste, Guy. Tout évolue. On n'arrête pas le progrès. Personnellement, j'aimerais avoir deux enfants mes pas plus. En espérant, qu'ils soient aussi beaux que l'épouse que je choisirai.
- Jean-Pierre : Vous êtes tous des fanas de la famille à ce que j'entends. J'ai dit faire l'amour pas la guerre, cela ne veut pas dire que je veux me farcir toujours la même, ni toutes en parallèles. Je suis un serial-man. Des enfants ? Vous êtes fous ou quoi ? On a la pilule, maintenant. Tu veux un joint pour te remettre à niveau ?
- Alain : Non, merci, je suis assez dingue comme ça. Mais qu'ai-je entendu ? Cela est passé sans tinter à mes oreilles. Christian a des choses à nous révéler. Y a-t-il un polichinelle dans le tiroir avec sa dulcinée ? Sa boniche a dû oublier sa pilule. Alors, raconte. Comment, c'est arrivé.
- Christian : Ça, c'est un secret. Nous sommes sortis. Nous avons dansé lors d'une rencontre dans une surprise party, et...
- Guy : Ça a tourné, a tourné, mais cela n'a pas continué à tourner. Et, ça s'est arrêté.. comme la chanson de Bécaud, peut-être (rires)
- Jean-Pierre : Laissez Christian, tranquille. N'oubliez pas, c'est un futur philosophe et il va vous en foutre plein la vue avec sa philosophie des grands mariages. Je crois que vous ne connaissez pas la philosophie asiatique. Là, on n'oublie tout. On y baise. On y pense et puis on oublie, comme dirait Claude François.
- Guy : Ah, oui ? Mais, c'est aussi très exotique, ton expérience. Cela m'intéresse. Puis, Alain, avec ses études de journalisme, il pourrait en faire de beaux papiers de tout cela. Lui qui aime les voyages.
- Alain : Bel exercice et beaux voyages, en effet. Même si je n'ai pas les mêmes préoccupations. Et si on parlait de sport. Le sport, un truc qui m'intéresse. J'aimerais me spécialiser dans le journalisme de sport. Pour m'amuser, j'ai fait un article quand, le 9 juillet, Billie Jean King a gagné Wimbledon. J'ai eu un certain succès dans un petit journal local. Quant à Roger Pingeon, j'ai essayé de l'approcher quand il avait remporté le Tour de France. J'aurais bien aimé aussi avec Eddy Merckx qui vient de devenir le champion du monde. Oui, reporter sportif, cela me botterait, mais, j'hésite, encore. Correspondant de guerre, aussi, d'ailleurs. Suivre les Six de la guerre du Sinaï pour Paris Match, cela doit être palpitant. Photographier Moshe Dayan dans les tranchées...
- Guy : Six jours, d'accord. Mais tu ne voudrais pas partir au Vietnam, on n'en voit pas la fin de cette guerre-là. T'es pas sûr de revenir, sinon les pieds devant.
-Alain : C'est ce qui construit la gloire, non ? (sourire)
- Guy : Quelle ambition ! Là, tu me fais planer. Et des projets de famille heureuse, tes deux beaux enfants, t'en fait quoi ? Ce sont tes parents qui t'ont appris ce genre de raisonnement à la con avec des héros avec des honneurs à titre posthume à la clé ?
- Alain : Mes vieux laissent-les là où ils sont, si tu veux bien. Je ne mange pas de ce pain-là. Ils ne sont pas d'accords avec mes projets. Je sais. Ils me font ch... Tu sais quelque chose qui les mettrait à roter encore plus après une heure de silence. Un bon Rolling Stone par exemple. "I can get now, satisfaction". C'est pas très socialo, mais je m'en contenterai. Pourquoi pas aussi, le negro ? Mes vieux sont racistes. Comment s'appelle-t-il encore ? Celui qui est guitariste et qui a osé jouer de la guitare avec ses dents, allongé parterre en faisant le grand écart....
- Christian : Tu veux parler de Jimi Hendrix ? Je préfère les Beatles ou les "Shocking Blue" avec Venus, ça fait danser au moins. "Salut les copains", cela commence à m'épuiser. Jean-Pierre ne va pas me contredire, lui qui entonne à tout bout de champs comme une litanie "All you need is love". La guerre entre les Beatles et les Stones, c'est du pipo. Crois-moi sur parole. C'est comme avec les Demoiselles de Rochefort et les Parapluies de Cherbourg. T'as pas pleuré, tout de même ?
- Alain : Oui, Jimi Hendrix. Une véritable star en Angleterre. Il ira loin, ce gars, c'est sûr. Il doit déjà être dans le hit parade. Au sujet des Beatles, j'aurais dû m'en douter. Pleurer ? Tu rigoles ? C'était d'un rose bonbon. Pleurer serait manquer vraiment de punch. Mais t'as pas tout à fait tort, il y en a beaucoup qui l'ont fait dans la salle quand je les ai vue. T'as pas encore entendu le petit nouveau, David Bowie ?
- Jean-Pierre : David Bowie ? Connais pas. Mais, j'en ai rien à cirer de votre punch, de vos idées d'avenir. Vous n'avez pas remarqué que tout coûte plus cher ? Avec ce que me donne mes parents, je ne parviens même plus qu'à m'acheter mes sèches. C'est mon anniversaire. Si vous voulez des fleurs dans les cheveux, je peux vous en prêter. Ca vous empêchera d'avoir des idées courtes et d'écouter vos idées folles...
- Christian : T'as raison, Jean-Pierre. T'as toujours raison, d'ailleurs. Toi, au moins, t'as pas besoin de te déguiser pour ce soir à la surboum costumée. Un peu de cheveux dans les cheveux bien longs, un froque qui sent à cinq mètres à la ronde et une chemise ouverte sur ton poitrail velu et t'es costumé. Moi, je vais prendre le costume de Néron. Je ne sais pas si cela me sied, mais c'est le nom que j'aime bien. Quant à toi, Alain, sors ton appareil photo et ton carnet de notes, avec la casquette et le crayon de l'emploi, je sens que tu vas faire sensation. Reviens avec des photos des toiles de Magritte. Tu vas voir comme elles vont prendre de la valeur depuis qu'il vient juste de mourir. Guy, je le vois bien bardé d'une chemise avec des étoiles et des bretelles pour tenir le pantalon. Tous le monde à la permission de minuit ? Alors, on y va.
Un silence est tombé, presque lourd. Le juke box s'était arrêté à court de piécettes. Les 45 tours se sont succédé sans interrompre la bande des quatre.
Le patron du café, qui a tout entendu, pensant bien faire, ajoute une tune dans son juke-box. La platine va s'installer sous l'aiguille et une voix nasillarde entonne 'On n'a pas tous les jours 20 ans"..
Les quatre se regardent, étonnés.
- Tous ensembles : Mais qui a programmé cette putain de chanson ? C'est d'un ringard...
Jean-Pierre pousse une nouvelle tune dans le bastringue et entonne en attendant : "If you're going to San Francisco. Be sure to Wear Flowers in your Hair".
Avoir une majorité est devenue un luxe et un leurre illusoire mais, faut pas s'inquiéter, ça va d'aller parce que cela doit aller.
Allusion
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