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La disparition d’Alice Creed de J.Blakeson, un film d’action aux multiples rebondissements

La disparition d’Alice Creed de J.Blakeson se propose de revisiter les codes du film d’enlèvement : l’aspect policier passe au second plan pour laisser la place à un jeu de spéculation sur la nature des relations des trois protagonistes, les deux ravisseurs (Martin Compston et Eddie Marsan) et leur victime (Gemma Arterton). le tout en un huis-clos étouffant. Un film à mi-chemin entre thriller psychologique et film d’action.
 
Avec La disparition d’Alice Creed, J.Blakeson revisite le genre du film d’enlèvement : loin des gyrophares et des courses-poursuites, le film se concentre sur le huis-clos entre les trois protagonistes, deux hommes (Martin Compston et Eddie Marsan) et une femme (Gemma Arterton).
 
Un film d’action prenant qui flirte avec le thriller psychologique, mais qui auquel il manque un petit je ne sais quoi.
 
Fortement intriguée par la la bande-annonce dépouillée du film La disparition d’Alice Creed présentée en France, et j’applaudis à ce choix, car ce procédé aiguise l’intérêt et prépare efficacement le terrain au film, qui affiche une volonté de perdre le spectateur dans les méandres d’un scénario à rebondissements.
Y sont présentés les préparatifs de l’enlèvement, qui sont aussi les cinq premières minutes du film. On suit deux individus dans l’achat de fournitures nécessaires à l’exécution de leur plan, et le méticuleux aménagement de la pièce où sera détenue la victime…
 
Qui sont-ils, quel est la nature du crime qu’ils se préparent à commettre ? Pourquoi cette housse sur le matelas, quel sort est réservé à la victime ? Les questions sont nombreuses à la vue de ces images, et l’on envisage le pire.
 
Une fois le décor prêt, il ne reste plus qu’à faire entrer les personnages en scène et laisser place à l’action.
 
Huis-clos pour une tension extrême
 
Avec La disparition d’Alice Creed, J.Blakeson place la relation qui unit provisoirement les trois protagonistes, deux hommes et une femme, au cœur du film.
 
Huis-clos oblige, le film se déroule essentiellement dans l’appartement où Alice Creed est séquestrée, le spectateur est confiné tout comme l’est la jeune victime, et le monde extérieur s‘efface.
 
Le corps au centre de toutes les attentions
 
Longtemps le personnage d’Alice Creed (Gemma Arterton) restera mystérieux : son nom ne sera que rarement prononcé au cours du film, voire jamais.
 
Elle est ainsi réduite à sa plus simple expression, à sa matérialité, bâillonnée, le visage masqué par un sac, guère plus qu’un corps entravé, qui se cabre et qui geint.
 
Le corps est livré aux ravisseurs, et ainsi aux regards du spectateur, et l’on scrute la superbe jeune fille, au maquillage un peu trop appuyé et aux ongles rouge, afin de comprendre son secret : qui peut-elle^être ? La cocotte d’un homme important, ou peut-être la maîtresse d’un mafieux, ou simplement une jeune fille anonyme et sans histoires ?
 
Simple marionnette manipulée par les mains expertes des deux hommes jusque dans les détails les plus triviaux, et le réalisateur se joue de l’ambiguïté de la situation et la tension sexuelle est à son comble lorsque laissé seul, Danny, que l’on sent tiraillé, pénètre dans la chambre d’Alice Creed. L’on est alors placé dans un état de vulnérabilité semblable à celle de la victime au corps agité de tremblements paniques.
 
Deux hommes et une femme pour un film rusé
 
Face à elle, le beau gosse (Martin Compston) et son comparse au regard inquiétant (Eddie Marsan). Concentrée sur des faits bruts, la première partie du film ne révèle rien du lien qui unit ces deux hommes : sont-ils père et fils ? Différentes hypothèses, subtilement suggérées par un mot ou un regard, nous lancent sur différentes pistes, afin de mieux égarer le spectateur.
 
A trop vouloir surprendre l’on en oublie le spectateur.
 
Mais J.Blakeson fait tout pour brouiller les pistes et vous mener là où vous n’imaginiez pas aller.
 
L’action rebondit sans cesse, et à chaque scène les enjeux se reconfigurent : le réalisateur lève lentement le voile sur le mystère de cet enlèvement, mais les méandres et revirements du scénario pourront vous paraître trop délibérés : le film devient un jeu qui évolue au gré d’une volonté facétieuse et puérile. 
 
Le sort des personnages, s’il continue de maintenir en haleine, ne prend plus aux tripes, tant tout ceci finit par devenir virtuel. Cela donne le sentiment de voir des marionnettes souples qui n’offrent aucune résistance au réalisateur.
 
Mais peut-être ne serez pas sensible à cela, et finalement je ne me suis pas ennuyée, et j’ai frémi avec l’innocente Gemma.
 
Un bon film mais sans plus
 
J’ajouterai encore que j’ai apprécié le choix des acteurs, Gemma Arterton était particulièrement convaincante, et le film est bien filmé, économe en dialogues, il n’est jamais poussif.
 
Mais manque un tout petit quelque chose, un chouïa de véracité, deux doigts de simplicité,...

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2 réactions à cet article    


  • _Ulysse_ _Ulysse_ 12 juillet 2010 10:58

    J’ai vu le film ce WE et je ne suis pas d’accords sur les rebondissements, il n’y en a pas tant que ça ! Et, au contraire de beaucoup de thrillers ils sont assez crédibles.

    [SPOIL]
    Ce que vous prenez pour des rebondissements ne reflète que les hésitations des personnages.
    Du jeune en particulier. Creed ne souhaite que s’échapper et ment pour ce faire.
    [/SPOIL]

    Je trouve au contraire qu’il y a très peu de rebondissements en gros 1 et des doutes sur les intentions réelles des personnages.

    J’ai vu beaucoup de triller ou c’était rebondissement sur rebondissement chacun toujours moins crédible que le précédent. Là ce n’est pas le cas.

    Le film est très bien fait en particulier les 30 première minutes, ça s’essouffle un peu après.
    Film de qualité bien qu’au budget très réduit, j’ai apprécié. Les voitures n’explosent pas toujours et les gens ne meurent pas instantanément quand ils sont bléssés.


    • Tailleur d'Images Tailleur d’Images 14 juillet 2010 12:15

      Bonjour Ulysse,

      votre remarque est intéressante, vous trouvez que les rebondissements sont « assez crédibles » au regard de ce qui se fait désormais dans le genre au cinéma, et j’ai bien envie de rebondir là-dessus (si vous me permettez ce petit trait d’humour) :

      en effet, c’est une question de perspective, puisque la mode est à la surenchère, recours facile pour les scénaristes peu talentueux. De ce fait, l’on en vient à ne plus faire la nuance entre ce qui est crédible et improbable, et qui fait la finesse d’un scénario.
      (ok, compte aussi beaucoup la façon d’amener la chose : un bon conteur saura nous faire avaler des sornettes et en redemander !)

      On peut donc être d’accord avec le fait qu’il n’y a pas tant de rebondissements : je reviens sur le procédé de Blakeson qui fait que c’est surtout le point de vue du spectateur qui est amené sans cesse à se réajuster, puisque Blakeson dévoile les ressorts de son intrigue au fur et à mesure.
      le problème vient du contenu : j’ai vraiment eu le sentiment que le réalisateur, dans le but de nous égarer sur de fausses pistes, s’est amusé à enchaîner des propositions que je juge puériles. Combiné à la fin improbable (selon moi) et longuette, cela dessert le film.

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