Le cahier d’écolier
Il y a 4 ans déjà ... Fin
Le violon d'Ingres de Georges.
Quand Georges et Josette eurent terminé de me raconter les faits marquants de deux existences parsemées de difficultés, je voyais bien qu'un petit secret faisait briller les yeux de Josette et rosir les joues de notre ami Georges.
Ils avaient manifestement envie de me montrer quelque chose. C'était destiné à l'ami que j'étais devenu, bien sûr, mais surtout à l'instituteur que je me plais à rester. Je n'ai jamais goûté, en effet, l'appellation ronflante et dénuée de crédibilité de « Professeur des écoles ! ». Quand on me demande mon métier, je revendique toujours ce merveilleux titre que « de beaux et grands esprits », sans aucun doute, ont relégué pour toujours.
Depuis que nos décideurs ont débaptisé nos maîtres, je crois bien qu'ils ont destitué l'éducation nationale mais pour mes deux interlocuteurs, la fonction était encore auréolée de la gloire d'antan. Georges voulut voir quelques-uns de mes écrits. Sur la table de cuisine, je sortis mon ordinateur et lui fis lire des textes à ma façon.
Georges ne cessait de répéter : « Ah, vous, vous savez écrire ! ». Il dissimulait ainsi une belle coquetterie. Josette, n'y tenant plus, m'apporta alors un grand cahier d'écolier sur lequel, depuis toujours, Georges conservait précieusement ses dix-neuf chansons, scrupuleusement numérotées.
Une petite écriture serrée, presque pas penchée. Les espaces se perdaient entre les mots qui semblaient se presser les uns contre les autres pour se tenir au chaud. Une plume d'encre noire avait tracé, sans fautes ni ratures, le bien le plus précieux de cette vie.
J'avoue avoir eu beaucoup de mal à déchiffrer cette écriture dense, appliquée au-delà du possible. Il y avait là, le jardin secret d'un Georges qui aurait rêvé d'embrasser une autre carrière. Il avait chanté lors des radios -crochets populaires à l'époque.
Il connut même quelques heures de gloire en se produisant à Cahors et même à l'hôtel Méridien de notre lointaine capitale. Josette reprenait en chœur les couplets et les refrains que m'offrait l'auteur. Elle était et restera toujours la plus fervente admiratrice de son chanteur de mari !
J'eus l'autorisation, après bien des réticences, il me semble, de vous offrir un couplet et un refrain de notre parolier discret. Josette ne veut pas voir piller le trésor de son époux. Je lui certifiai que je n'en ferais d'autre usage que de vous offrir ce cadeau. Soyez, vous aussi, garants de ce don.
Le Lot
Le Lot, la terre des merveilles
À chaque pas, un nouveau décor
Chaque jour, une joie nouvelle
Et nous t'aimons toujours très fort
Cahors est notre Capitale
Gambetta, le bon vin, le pont Valentré
À deux pas Figeac, ville médiévale
Sous ton ciel, Champollion y est né
*C'est le pays de notre enfance*
*Ici est notre destinée*
*C'est sous ce ciel, celui de France*
*C'est dans ce Lot si envié*
*Lorsque vient le temps des vacances*
*Tant de touristes, oh oui, sont là*
*Pour nous prouver qu'on a de la chance*
*De vivre dans le Lot, croyez-moi.*
Respectueusement leur.
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