Tout ce qui me fait suer
Pour en finir avec l'été !

L'occasion de dresser une liste …
Bientôt une semaine que je transpire à grosses gouttes. Je fuis toute activité, je me cache à l'ombre, je recherche vainement le frais sans prendre de la hauteur de vue. Je joue la stratégie de l'évitement pour fuir le moindre effort. Pourtant, je dois vous livrer mon billet quotidien même si je vais ainsi importuner monsieur Dupont et tant d'autres de mes macérations glandulaires. L'occasion est belle de tenter de dresser une liste exhaustive de tout ce qui me fait suer pour le plaisir sans doute de partager un peu de sudation avant que de me perdre en chemin.
Vous l'aurez compris, la chaleur est en tête de liste. J'ai au moins la satisfaction de mettre mes glandes sudoripares en cohérence avec mon état d'esprit. Je plains ceux pour qui c'est l'hiver qui provoque ce genre de réaction, ils se font des sueurs froides, plus redoutables encore que celles qui m'indisposent aujourd'hui. En commençant ce billet par des considérations de type météorologique, je donne en plein dans le truisme de saison.
Viennent sans doute immédiatement après les contraintes et les formulaires administratifs. J'en ai même une telle aversion que je cherche toujours le moyen de me défiler de cette purge indigeste. J'ai fort heureusement une compagne qui se charge de la corvée à ma place. Elle a pris le relais de membres de ma famille ce qui fait de moi un parfait assisté. Je suis à ce point handicapé de la chose que jamais de mon existence pourtant déjà longue je n'ai rempli une déclaration d'impôt. J'ignore donc le prix de la sueur !
Vous le savez sans doute, le bricolage arrive en bonne position dans cette liste de mes incompétences crasses, de mes rejets absolus et de mes évitements bien commodes. Je fuis comme la peste l'usage du moindre outil, j'évite ainsi de transpirer au déchiffrage d'un mode d'emploi ou à la lecture d'un schéma de montage. Ikea n'a jamais eu ma visite et il ne me viendrait jamais à l'esprit d'acheter quoi que ce soit en kit. Je ne gagne pas ma pitance à la sueur de mon front.
Les querelles, les disputes, les batailles Picrocholines, les controverses ne sont pas mon fort. Je hais cette manière de se retrouver en guerre contre son voisin ou son prochain. J'aime trouver un terrain d'entente, un compromis qui satisfasse chacun ou bien je préfère abandonner les lieux avant qu'ils ne soient champs de ruine et de consternation. Rien n'est pire pour moi que la sueur de l'affront ! À celle-là je préfère le sang de la vigne et j'en redemande toujours une larme. Churchill peut me promettre de la sueur, du sang et des larmes, je me contenterai de quelques rasades !
Si je mouille ma chemise, c'est non pas de produire des efforts physiques considérables mais bien de chercher chaque jour un sujet à traiter. Il faut admettre que depuis longtemps, je prends prétexte à n'importe quoi pour écrire un billet qui ne sera pas une perle. Il faut admettre l'évidence, si je sue du sang, ce n'est pas un sang d'encre. Je me contente du clavier pour produire ces réflexions oiseuses et quelques peu désolantes.
Alors, constatant une fois encore que la sueur qui me coule du front, par un étrange chemin finit sa course dans le dos, je déplore tout comme vous d'avoir perdu le fil de mon sujet initial. La langue m'a fourché, j'ai perdu la tête à vouloir transpirer à grosses goutes sur un tel sujet. Je vous abandonne donc sur cet aveu de faiblesse. J'espère que vous saurez passer l'éponge. Il n'y a pas que la sueur qui exsude, la bave tout autant !
J'en bave des ronds de chapeau à remplir mon contrat, à atteindre le bas de la page. Pardonnez moi ce délayage honteux, à force d'évoquer les liquides intimes, les sécrétions impudiques, je risque l'excrétion et la mise à l'index. Ce serait surprenant, je ne transpire jamais des doigts !
Ce texte sent la sueur et pas la meilleure. Il est laborieux, tout ce que je déteste en somme. Je transpire une dernière fois, l'ultime effort avant d'atteindre le point final qui sera au bout de l'épreuve. J'aurai alors le droit de prendre une bonne douche. Ce billet finit en eau de boudin, une petite sœur de la sueur sans doute et c'est justement ce qui me fait suer par dessus tout, les jours où je n'ai pas d'inspiration. Mais comme disent tous ceux qui écrivent : « C'est un peu de talent et beaucoup de transpiration ! ». Faute de l'un je vous noie dans l'autre …
Sudoralement vôtre.
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