Adieu veaux, vaches, cochons, mules et chevaux
Des pratiques commerciales quelque peu cavalières ! ....

Un cassoulet issu des divers pays de la Communauté Européenne.
À l'heure où le parlement européen va débourser la modique somme de deux millions cinq cents mille euros pour lancer de gentils trolls tresser des louanges de la politique européenne, l'affaire du cassoulet de Castelnaudary vient nous rappeler les bienfaits de la libre circulation des gredins, des brigands et des chenapans en col blanc. Que la toile bruisse de médisance contre un marché unique dévoyé et vendu aux lois du libéralisme sauvage, et les petits lutins viendront défendre la belle idée qui permit ce scandale parmi tant d'autres. Je les invite d'ores et déjà à se faire les dents sur ce billet chevalin ...
Tout commença, il y a bien longtemps de cela, à une époque où l'Europe était bien plus réduite et le tournoi ne se jouait qu'à cinq nations. Walter se fit un nom, Claude et Laurent fondèrent une société qui célébrait la fourchette, une des spécialités des cinq frères, tous joueurs de Rugby devant l'éternel. C'est le cassoulet qui leur mit l'eau à la bouche et un goût prononcé pour l'industrie agroalimentaire.
De fils de cochons en aiguilles de canard, les Spanghéro créèrent une belle société dont la réputation n'était plus à faire. Un nom qui fleure bon la tradition, une région où il fait bon vivre tout en mangeant plus que convenablement, la société prit de l'ampleur et de l'embonpoint. Les Spanghéro vendirent la société qui conserva leur nom afin de garder la confiance des clients.
C'est là que l'affliction remplace la tradition. L'Europe est un grand marché, les gredins se régalent plus sûrement que les pauvres consommateurs si faciles à gruger. La vérité est bien difficile à démêler dans les réseaux complexes des hommes de paille, des intermédiaires inutiles, des prête noms et des officines douteuses. C'est la foire au miracle ! Même dans celle-ci, il y a de nombreuses bouses à la fin du marché ...
Tout se fait dans l'opacité, la complexité de transferts fictifs, de sociétés vitrines. On va chercher de la viande en Roumanie en passant par des intermédiaires chypriotes travaillant pour un commissionnaire hollandais qui agit au nom d'une société française qui transforme la viande au nom de marques diverses et multinationales. J'espère que vous m'avez suivi …
Tout cela naturellement circule de manière réelle ou fictive dans des camions frigorifiques qui ont le droit de rouler, y compris le dimanche, à travers tout ce vaste marché aux alouettes. C'est le grand miracle du libéralisme qui transforme une viande de cheval en bonne chair de bœuf qui sera vendue sous le patronyme de glorieuses bourriques du Quinze de France. Le tout organisé par quelques faisans, des peaux de vache et autres jeunes loups. Seuls les consommateurs et les pauvres employés de la société seront les dindons de la farce.
On découvre ensuite que la viande de cheval est porteuse de produits dopants. Des chevaux de course sur le retour, entraînés par d'anciens cyclistes sans doute. Tout est pourri dans ce monde du fric à faire et des affaires pour le fric facile. De cet écheveau complexe, bien malin celui qui trouvera la vérité. Il est d'ailleurs certain que ce sont les seuls salariés de Castelnaudary qui vont trinquer. Ceux qui tirent les ficelles de la magouille ont depuis longtemps prévu des sorties de secours et d'autres entourloupes pour rester en selle.
L'enquête finira en eau de boudin, il ne faut pas casser la belle mécanique du consumérisme sans frontière. Tout le monde trempe dans la combine, tout le monde profite des bénéfices juteux, personne ne sera inquiété. Des intermédiaires aux sociétés qui ont vendu ce salmigondis à la sauce incertaine, chacun savait bien que les prix étaient trop dérisoires pour être honnêtes. Mais c'est le secret de la réussite, très regardant sur le tarif, « coulant sur la qualité », la devise vaut pour toutes les activités économiques du moment.
Cette affaire est symptomatique du mal profond de ce système, de ses perversions endémiques, de la dilution systématique des responsabilités, de l'opacité et la complexité des réseaux d'approvisionnement, de transformation et de distribution. C'est fondamentalement une économie de type mafieux. Les trolls de l'Europe vont avoir du travail pour nous faire croire le contraire.
Vachement vôtre.
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