Bienvenue au Sarkozistan !
C’est une république. Oui, mais c’est une république qui perd peu à peu son caractère démocratique et qui devient chaque jour davantage une autocratie ! Pourtant, le Sarkozistan n’est pas né sans une volonté du peuple, certes manipulée. Mais les élections sont-elles encore le reflet d’une bonne démocratie ?
L’autocrate ne s’est pas auto proclamé. Il s’est bien fait élire. La démocratie est-elle sauve pour autant ? Ce serait vite conclure. Prenons quelques exemples tout récents.
Premier exemple, la suppression du juge d’instruction. Un pays dont l’indépendance de sa justice est remise en cause par un seul homme qui a le pouvoir de se l’adjuger, est-il encore en démocratie ?
Deuxième exemple : la nomination et la révocation du président des chaînes de télé publiques. Un gouvernant qui décide seul de supprimer la publicité privée (et fait entériner la chose plus tard par le Parlement comme une simple formalité) et de réserver les chaînes publiques à la publicité gouvernementale, est-il garant d’une démocratie digne de ce nom ?
Troisième exemple : la confusion des pouvoirs. La Déclaration de 1789 déclare, dans la suite de Montesquieu, et en son article 16 : "Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution". Le Sarkozistan n’a donc pas de constitution ! Car la démocratie selon ce modèle repose sur un système de séparation des pouvoirs exécutif et législatif (on ajoute souvent judiciaire et aujourd’hui parfois : médiatique). Et c’était bien la peine de faire voter une réforme constitutionnelle si la constitution est bafouée dans son principe.
Mais pour bien comprendre comment est né le Sarkozistan, un petit retour historique s’impose ainsi qu’une analyse de l’arithmétique particulière de son fondateur. Tout est d’abord question d’arithmétique, suivez bien !
Additionner pour diviser :
Sur la base d’un slogan simple, "Ensemble tout devient possible", et de tout un tas de promesses modélisées sur ce principe, le candidat est parvenu à additionner des voix diverses, allant du monde ouvrier et banlieusard au monde des richissimes possédants et jusqu’aux boursicoteurs. Un beau tour de force mais, hélas, "ensemble " n’a jamais voulu dire que le nouveau président serait porteur d’un projet de cohésion nationale. Ce mot signifiait juste : "’je vais additionner "ensemble" vos voix pour l’emporter". Et, sitôt élu, l’autocrate s’est emparé de faits divers dignes de conversations de comptoir, pour diviser son peuple - dont il craint l’expression - selon le vieux principe de Machiavel : diviser pour mieux régner. Et de défaire des choses sur lesquelles tout le monde était pourtant d’accord. Additionner pour diviser, c’est donc la première règle de l’arithmétique du Sarkozistan. Voici la seconde...
Soustraire pour multiplier :
Seconde règle de cette arithmétique très particulière mais à laquelle le bon peuple s’est accoutumé, il s’agit de soustraire pour multiplier. Pour multiplier les cadeaux aux riches amis (paquet fiscal, commission arbitrale pour Tapie, parachute doré pour Bolloré...), il fallait bien enlever ailleurs. Et ce sont alors les franchises médicales, le gel du pouvoir d’achat, la suppression des postes de fonctionnaires, etc. Il a bien fallu soustraire pour multiplier ! Cependant, si l’on soustrait aux pauvres, c’est au nom de vertueux principes comme, par exemple, l’idée de contrepartie. Le chômeur, le pauvre, doivent apporter une contrepartie pour pouvoir continuer de bénéficier des aides publiques ou de solidarité. Mais de contrepartie, il n’est point question pour les colossales aides financières aux banquiers et pour les prodigieux avantages des riches PDG. Des "avantages" qui ne sont pas des "privilèges". Non ! les "privilèges", on ne les trouve que du côté des fonctionnaires, des chômeurs, des RMIstes, des retraités, des...des...des..., c’est par là qu’il faut regarder et non du côté des amis de l’autocrate.
Ainsi va la vie au Sarkozistan...
à suivre ?
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