Didier déchante …
Avec un micro, il s'y prend comme un pied !
À fond la forme …
L'actualité nous contraint parfois à prendre en considération un monde qui ne devrait rester que dans le cadre du Loisir. Je veux nommer le sport, particulièrement le football qui n'a de cesse de tirer la couverture médiatique à lui. Je ne sais quel sera le résultat du match qui semble préoccuper le microcosme journalistique et j'avoue ne plus me sentir concerné par cette armée de mercenaires stupides, incultes et mal élevés.
Ne revenons pas sur le parcours qui a conduit ces gosses sans enfance, à ce niveau. Ils ont tout sacrifié pour gagner leur place au soleil , ont été privés d'études, de leur famille, de leur adolescence, pour sortir gagnants d'un terrible panier de crabes. Ils se pensent des hommes, eux qui ne sont que numéros manipulés par des requins plus redoutables encore …
Alors, ne soyons pas surpris par leurs comportements. Ils n'ont pas les clefs de la vie, ils n'en savent rien ou presque. L'argent n'est chez eux qu'illusion d'une existence fictive. Ils ignorent tout du monde réel, incapables de mesurer l'écart qui existe entre leur vie en culotte courte et celle des gens ordinaires, assez fous pour faire de ces garnements gâtés, leurs idoles et leurs modèles.
Inévitable est la rupture, tant les conditions de la dichotomie sont réunies depuis le départ. À ce processus, il faut ajouter l'incroyable entrain de leur chef de bande, l'entraîneur charismatique et jovial : Didier Deschamps. Chacune de ses interventions publiques est un modèle d'enthousiasme feint, de conviction claironnée, d'envolée lyrique. L'encéphalogramme plat est à l'ordre du jour avec ce monsieur qui doit répondre à longueur de journée à des questions ineptes.
Chaque fois, je m'interroge. Comment ce personnage d'apparence creuse peut -il insuffler le moindre souffle à ces joueurs si défaillants, eux aussi, en terme d'émotion. ? Je croyais naïvement en la dimension épique de la geste sportive, je pensais que le discours transcende les énergies et je découvre avec consternation, que dans ce monde délirant, il n'en est rien .
Je me force à écouter la conférence de presse de ce virtuose du verbe. Je constate alors l'inanité de ses commentaires, je mesure l'enthousiasme délirant de ce pauvre garçon à qui l'on demande d'être chef de meute. Il y a manifestement une erreur de casting puisque c'est par la communication que passe l'essentiel de son rôle. Effectivement, il y a là toutes les raisons de la catastrophe annoncée pour cette équipe ingérable. Un entraîneur aussi peu entraînant, il fallait le trouver !
En découvrant la violence des commentaires émanant d'anciens entraîneurs, de champions à la retraite, je comprends clairement que l'ensemble du système est condamné à l'échec. Jamais les radios ou les télévisons n'ont autant commenté l'activité sportive de haut niveau. Les experts se disputent le micro avec les consultants, les supporters exigent leur part d'antenne et quelques joueurs viennent ajouter leur grain de sel à cette belle cacophonie sans intérêt. J'ai moi aussi la faiblesse, je l'avoue, d' y adjoindre en ce moment , ma contribution inutile !
La parole a supplanté l'action. Le sport, ça se pratique, ça se regarde éventuellement quand il devient spectacle ; ce qui ne semble pas être le cas depuis fort longtemps, pour notre pauvre équipe de France de football. La propension actuelle à faire, du verbiage sportif, un enjeu fort pour gagner des parts de marché, contribue à placer davantage encore, ce pauvre Deschamps et ses semblables, dans l'œil du cyclone.
Comment sortir de cette situation inextricable, paradigme d'une société qui n'est plus désormais que dans l'analyse alambiquée des déclarations, des situations et des supputations ? On retrouve le même phénomène en matière politique. La platitude est la règle, le vide est la forme essentielle, l'intelligence a disparu des médias. Parler est essentiel à condition que ce soit pour ne rien dire !
Entraîneur ou ministre, banquier ou chef d'entreprise, vedette du cinéma ou de la chanson, l'habitude est désormais prise de ne tenir que des propos convenus, de se renfermer dans une forme de communication calibrée, sécurisée par des conseillers de la communication. Et tout ça, pour ne plus jamais rien dire d'intéressant, de sincère, de fort, de vibrant. Ce monde est vraiment délirant, bavard et pourtant... si silencieux sur le fond. Les tribuns et les orateurs n'ont plus leur place. Le discours est désormais un savant mélange de platitudes débitées sans conviction.
Communicativement vôtre.
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