Donald Trump et Elon Musk : la politique du cornet

Qui a la frite a aussi la patate.

Un extraordinaire démagogue se lance le temps d'une belle promotion dans la confection de cornets à frites, concurrençant sans vergogne le clown qui sert d'effigie à cette enseigne. Il ne faut pas s'étonner avec le mauvais goût de ce personnage qu'il ait opté pour ce symbole qui colle à merveille à son image. Mais attardons-nous sur le cornet et toutes ces déclinaisons à commencer par celui équipé de pistons.

Notre homme ne donnant pas dans la dentelle eut pu, comme bien de ses collègues, jouer du pipeau. Il a préféré la charge de la cavalerie légère en jouant à plein poumon du cornet à piston tout en tapant du pied avec ses gros sabots. Le piston du reste il en a largement profité avec son mécène et ami Elon Musk. Ces deux-là du reste s'entendent comme larrons en foire et s'en mettent plein le cornet tout autant que dans les fouilles.

Avec ces deux-là, le sort de la planète se jouera sur quelques coups de dés qui naturellement sortiront d'un cornet avant que de rouler sur le tapis vert. La politique vécue comme un jeu de hasard où chacun se hasardera toujours à choisir la pire des stratégies, le plus pernicieux raisonnement pour tirer les marrons du feu. C'est ainsi que la planète tirera ses dernières cartouches pendant que nos deux lascars se gaveront de marrons grillés sortis eux aussi d'un cornet.

Ce qui est le plus surprenant c'est que les électeurs américains ont vu en eux la crème de la crème, ce qui avouons-le nous glace le sang. Je les imagine avec ce fameux cornet en pâte à gaufre, sans nul doute à deux boules et si possible avec une forme de phallus qui exprime au mieux leur distinction naturelle.

Ils ne s'embarrasseront pas d'un cornet auditif pour tendre l'oreille aux murmures d'une Europe qui deviendra parfaitement inaudible à ces deux-là. Bien au contraire, le vacarme assourdissant de ce qu'ils vont mettre en branle de par le vaste Monde risque fort de rendre sourd ceux-là même qui n'avaient rien vu venir, le paradoxe étant naturellement la marque de fabrique de ces guignols de haut vol.

Le cornet leur sied à merveille pourvu qu'ils le retournent et se le fichent sur le sommet d'un crâne qui sonne le creux à la manière d'une capirote ou chapeau chinois. Il se peut ainsi qu'Elon Musk prenne ce couvre-chef pour une fusée, de celle qu'il entend bien lancer dans l'espace pourvu que son cher ami lui donne l'exclusivité de la chose, un juste renvoi d'ascenseur à grande échelle.

Les cornettes seront elles aussi de la fête puisqu'elles seront associées à cette reprise en main de la morale chrétienne. L'avortement n'aura plus sa place dans ce beau pays et on peut même s'interroger sur l'usage du spéculum, une sorte de cornet métallique dont nos deux corniauds machistes n'auront que faire.

Il convient néanmoins de ne jamais spécifier que les cornets en question sont des troncs de cônes. Le risque est grand qu'ils prennent cela pour une insulte tant leur maîtrise de la langue est incertaine. Nous pouvons extrapoler la métaphore géométrique en songeant au triangle qui serait alors qualifié de triangle des Bermudes, zone de grande turbulence dans laquelle va disparaître le peu qui reste de Démocratie de par la Planète.

Le dernier cornet qui me vient à l'esprit à leur propos se confondrait avec un nez qui ne cesse de s'allonger au gré des vérités alternatives si chères à ses cousins américains de Pinocchio. Je vous laisse la possibilité de trouver d'autres usages du cornet. Quant à la corne d'abondance, personne n'attend d'eux qu'elle profite aux plus nombreux. Ils ne serviront que les paires, les milliardaires qui sont toujours plus dans le besoin...