Freluquet a la langue qui fourche

Nous sommes tous des procureurs…
Voilà curieuse saillie qui tombe à plat en pleine pandémie. Notre Grand Méprisant de la République qui sans doute ne sait pas ce qu’il veut comme tout bon capricieux, habitué qu’il a toujours été de ne pas croiser l’odieux chemin de la frustration, nous déclare tout de go qu’il ne supporte pas de voir en chacun de nous un procureur en personne, un censeur ou bien un sinistre individu qui ne renonce pas à son droit à la critique.
C’est curieux que ce personnage si prompt à user d’un mot savant issu du grec ou du latin n’ait pas vérifier l’étymologie de ce terme dont il prétend nous accabler. Le Procurator est celui qui prend soin de l’autre, qui cherche à le soigner, le préserver des dérives inévitables de l’existence. Reprocher à son peuple en pleine pandémie de vouloir agir de la sorte c’est d’un seul coup mettre à bas les gestes barrières et la formule désormais célèbre : « Prenez soin de vous ! ».
Est-ce un signe de lassitude devant une situation qui le dépasse ? On peut s’interroger tandis que notre seigneur et maître y perd son latin en dépit des excellentes leçons de sa chère professeur d’alors. Qu’entend-il alors par ce Procureur qui peut se décliner de bien d’autres manières ? Serions-nous de vilains partisans de la curée ? Il est possible que ce hautain monarque estime que les immondices sont le propre d’un peuple qu’il a toujours exécré. Nous prier de prendre la fourche pour retirer les immondices de nos propos est néanmoins fort risqué. Bien des têtes se sont retrouvées au bout d’un tel instrument !
Craint-il au contraire que nous le dépossédions de sa fonction, que nous nommions des curateurs ou des curatrices pour prendre en main le destin financier d’une nation qui file tout droit vers la faillite ? L’homme se satisfera aisément de nous faire payer l’addition tandis qu’il ne cesse de dépasser le budget pour ses petits besoins personnels. La curatelle serait-elle la dernière menace qui pèse sur ce panier percé ? On peut légitimement lui réclamer des comptes.
Redoute-t-il encore ces procureurs qui exécutent une sentence ? Qu’il patiente un peu, les quarante-six millions de citoyens inscrits sur les listes électorales qu’il montre ainsi du doigt, auront bientôt cette possibilité de décider de son sort et éventuellement de glisser les cendres de son mandat dans une urne funéraire. Voilà sans aucun doute des procureurs qu’il craint comme la peste ou bien le covid.
À moins que ce personnage branché, qui tourne résolument le dos à la lampe à huile se plaigne de nos curations sur la toile, ces requêtes que nous saisissons pour aller découvrir sur les réseaux sociaux les dernières frasques de cette curieuse majorité, adepte du mensonge, de la tromperie et de bien des turpitudes. Son désir de censurer nos libertés s’exprimerait-il ainsi dans sa volonté de toujours plus nous contrôler ? Il est certain que grande est la tentation de l’absolutisme chez ce petit homme énervé.
À titre personnel et en dehors de toute source étymologique c’est surtout le préfixe PRO qui me dérange dans la diatribe de notre Monarque. Lui qui depuis le début agit comme un bleu, un amateur, un béotien de la chose publique qui découvre les grandeurs et les déceptions d’une fonction qu’il a investi à la hussarde sans la moindre formation, ni la plus petite expérience du mandat électif. Car tout mandat suppose le respect de ceux qui vous l’ont confié pour un temps donné, une notion qui échappe totalement à ce triste sire.
Son élection allant de soi puisqu’il avait déclaré sa victoire dès le soir du premier tour, ce petit monsieur juge nulle et non avenue toute critique émanant de ce peuple qu’il a aboli dès son intronisation. Alors nous continuerons à curer les écuries de ce pouvoir du mépris, de la morgue, de la suffisance et du mensonge avec un bâillon sur la goule et la menace de sanctions toujours plus fortes promises par les zélateurs de cette ploutocratie pitoyable.
Procuratellement sien.
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