Je ne suis rien, je fais mon chemin !
Confession d'un Bonimenteur

Récit d'un homme libre
Je ne suis rien, je vais mon propre chemin en dehors des voies tracées, des idées reçues, des comportements imposés, des passages obligatoires ! Je n'appartiens à aucune chapelle, je suis en dehors du système et des comportements dictés. J'avance librement sans avoir à rendre comte à quiconque de mes opinions, de mes actions et de mes pensées. Mais tout cela n'a aucune importance puisque je ne suis rien !
Libre de toute attache, je n'ai ni carte ni affiliation, ni parti ni syndicat, ni groupuscule ni chapelle. Je peux parler de ma place sans devoir rendre compte ni même devoir m'expliquer pour respecter la ligne, la règle ou la doctrine. Cette posture m'interdit le plus souvent le droit à l'expression. Des gens comme moi ne sont pas tolérables, rien ne détermine notre opinion et c'est la raison pour laquelle, il est imprudent de nous laisser la parole.
Pauvre petit instituteur, je travaille en collège sans aucun diplôme universitaire, seul sésame dans ce pays pour exister aux yeux de ceux qui se pensent importants. Pire que tout encore, je m'occupe d'élèves ayant des difficultés, relégués dans des structures d'exception. Mes chers collègues, du haut de tous leurs savoirs, me confondent avec eux. Je ne peux valoir plus puisque je m'occupe de ces pauvres bougres. Éternelle confusion qui rabaisse celui qui voue son existence à ceux qui sont dans la peine !
Au sport ce ne fut guère mieux. Malgré tous mes efforts, je ne pouvais être compétent puisque je n'avais pas évolué en tant que joueur au plus haut niveau. La confusion est la règle, l'image colle à la peau et rares sont ceux qui jugent sur les compétences réelles. L'étiquette est la plus forte, La pertinence se mesure à l'aune du passé. Quoi que vous fassiez aujourd'hui, c'est ce que vous fûtes hier qui détermine votre valeur pour toujours.
Pour la marine de Loire ce n'est pas mieux. Je ne fréquente pas les chapitres, les processions religieuses d'un temps révolu. Je ne fais pas non plus semblant de porter le costume d'antan et si je m'amuse à jouer de l'histoire, je le fais sans me prendre au sérieux, ce qui est, il faut l'avouer parfaitement insupportable quand on se pique de folklore et de tradition ! J'ai beau me dire Bonimenteur, les gens trop sérieux ne peuvent accepter qu'on tourne en dérision leur fond de commerce.
J'écris sans me prendre pour un écrivain. Je ne cherche pas d'éditeur ! Je ne veux pas vendre ma trop modeste prose. J'ai immense respect pour la littérature. Je ne me permets pas d'imaginer que mes mots méritent la postérité du papier. J'offre gracieusement mon billet quotidien sans autre ambition qu'un partage désintéressé. Je ne suis d'ailleurs pas disposé à passer des journées entières à attendre le chaland pour un sourire et une petite dédicace. J'ai de la liberté une bien trop grande idée.
Marcheur, je taille mon chemin en dehors des voies toutes tracées. Je me laisse guider par les gens de rencontre. Mon parcours sera le leur. Ils m'indiqueront la voie à suivre en dehors des guides et des routes obligées. Je ne pourrai dire que j'ai suivi le chemin d'un tel ou la piste sacrée de tous les autres. J'arpente le pays sans avoir besoin d'entrer dans les pas d'illustres prédécesseurs battant la coquille ou le flanc de leur âne.
D'aucune chapelle, d'aucun clan, je n'ai aucune légitimité à donner mon avis. Personne ne viendra m'accorder une médaille, une récompense fictive pour accréditer une quelconque compétence. Je ne suis rien, aspire à le rester. Jamais je ne me grimerai d'une rosette à ma boutonnière, cette marque prétentieuse de ceux qui se sont prosternés pour se distinguer des autres.
C'est fort de toutes ces libertés que j'avance encore la tête haute et la plume hautes, sans avoir commis toutes les bassesses qui jalonnent tant d'autres parcours. Je ne dois rien à personne. Je ne suis rien et j'en suis fier. C'est ce qui me donne cette énergie insensée qui me pousse chaque jour à braver les bien-pensants, les puissants, les importants. Toux ceux qui doivent leur position à des courbettes que jamais je ne ferai.
Vacuitement vôtre.
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