Au bistro ce matin, les flocons s’écrasent sur la vitre pour fondre avant de toucher le sol. La bière de Raoul a un filtre aussi blanc et aussi fin que la couche de neige. Sur sa lèvre supérieure, la mousse reste le temps d’un coup de langue...
- Je l’adore moi ce Sarko.
- Tu déconnes là Raoul ?
- Non, je ne déconne pas, j’adore Nicolas Sarkozy, un point c’est tout !
- Putain de changement, c’est du délire....
- Non Vincent, c’est de l’amour, car ensemble tout est possible... burps !!!
- Tu deviens fou Raoul...
- Absolument pas. J’admire ce mec. Il est capable de donner une tape sur le cul des agriculteurs pour leur montrer qui est le patron. Et ça, respect. Ouais respect...
- Ah ! bon...
- Ouais Monsieur... burps... Au salon de l’agriculture, il a calmé la bête d’entrée de jeu, comme un vrai pro, il tape sur le cul de la vache pour la faire rentrer à l’étable. C’est ce qu’il a fait avec les agriculteurs. Il leur a dit tout de suite qu’ils n’étaient que des petites couilles molles d’assistés qui prenaient du fric entre deux colères...
- Comment ça des petites couilles ?
- Farpaitement des petites couilles... Et moi, je l’aime Nicolas Sarkozy parce qu’il a dit qu’il voulait pas me mentir à moi contribuable français, ça, c’est un mec qui en a....
- Raoul ressaisis toi, mange des cacahouètes pour imbiber ta bière et explique moi en quoi Sarko a tapé sur le cul des agriculteurs... ?
- Il leur a dit texto : “ y a des voies qui ont été utilisées depuis 20 ans, qu’on ne peut plus utiliser, je ne peux pas mentir aux contribuables français. On vous a versé des subventions depuis des années, qu’on n’avait pas le droit de verser, vous avez été condamnés à les rembourser, il a fallu vous aider à les rembourser. C’est pas la voie à choisir....”
- Ah ouais, tu veux dire qu’ils ont reçu du pognon qu’ils avaient pas le droit d’avoir et que l’état à remboursé pour eux...
- Et ouais, au final, ils ont quand même eu du pognon qu’ils n’avaient pas le droit d’avoir.
- Putain, c’est fou comme truc !!!
- René, remets-nous deux bières, s’il te plait...
- Tu sais quoi Raoul, je suis content de pas boire de lait...