Le Barnabite du mégabit
Tout rentre dans l’ordre …
Les Barnabites sont les clercs réguliers de Saint-Paul. Appelés par le bon roi Henri IV en 1608, ils fondèrent des collèges pour favoriser l’enseignement par le truchement de cette noble institution. En voilà assez pour que l’espace d’une semaine, je fasse pénitence et retraite hors de la toile en compagnie de ces charmants compagnons. C’est une excellente nouvelle pour ceux qui sont exaspérés par ma coupable assuétude. Les mégabits n’auront plus à digérer mes élucubrations insanes et ma logorrhée scabreuse.
Tout finit par rentrer dans l’ordre même le Bonimenteur. Les vœux de silence n’ayant jamais été mon fort, je vous fais don de mon absence, une semaine seulement, afin de supporter cette première phase en douceur. Les paliers de décompressions sont nécessaires sur la vague comme au creux de celle-ci. Sage précaution, ajouteront les lecteurs séculiers qui profiteront de l’aubaine pour aller se faire prendre ailleurs dans d’autres filets qui sont les rets du net…
L’amour des pauvres anime mes nouveaux coreligionnaires d’un ordre qui mérite que je m’y arrête. Dans cette affirmation, il y a bien entendu un mystère. Comment un ordre peut recevoir en son sein, un adepte du désordre ? Sans doute parce que je n’ai pas à démontrer mon penchant pour pourfendre les riches et honorer les plus humbles. Voilà bien un préalable à ma soudaine reconversion.
Mes nouveaux collègues sont appelés Barnabites parce que le centre de leurs activités se tenait à l’origine dans le cloître de l’église Saint-Barnabé de Milan. Barnabé, si bien chanté par un de mes modèles, l’inusable Fernandel qui a trouvé sa place dans la paradis des humoristes. Ajoutons encore que le fondateur de la congrégation, un certain Antoine-Marie Zaccaria fonda conjointement l’ordre des sœurs angéliques de Saint-Paul, j’espère bien faire fi du vœu de chasteté durant cette semaine de désintoxication.
Des sœurs Angéliques pour un mauvais diable de mon espèce en pleine période d’Halloween, voilà une perspective capable de rendre plus agréable cette retraite volontaire pour un maître queux en mal de petit plat à mitonner. Il me vient des envies de missionnaire pour démontrer à ces pieuses dames que les voies du seigneur ne sont pas toutes impénétrables ; que Dieu me pardonne ce blasphème !
C’est donc le cœur léger et l’âme sereine que je m’apprête à prendre la clef des chants liturgiques, délaissant sa consœur 4 G, qui, tel un fil à la patte, me relie habituellement à ce monde de misère. Prendre de la distance à défaut de hauteur, voilà ce qui emporte en ce moment, à l’heure d’un jugement, dernier de son espèce.
Je me fais Barnabite non pas pour sa consonne finale, j’ai passé l’âge de telles pensées perverses, mais bien pour trouver dans la prière les ressources de la rédemption. Je dois prier Freluquet et ses amis, notre échevin et ses coquins, les malins de Loire et leurs admirateurs, les adorateurs du Dieu pognon et leurs comptables de me pardonner toutes les médisances accumulées au fil des pages.
Mon débit est si grand qu’il me faudra boire le calice jusqu’à la dernière goutte pourvu que le vin de messe soit issu de nos vignobles. Je ne peux tout de même pas sacrifier à ce rite essentiel en reniant mes convictions profondes. Je souhaite que vous me fassiez au moins crédit sur ce dernier point, seule valeur stable dans mes agissements erratiques.
La toile se déchire pour moi le temps d’une parenthèse sans point de suspension. Je m’accroche à cette idée qu’à mon retour, vous m’ouvrirez à nouveau vos écrans si le cœur vous en dit. Bon repos à tous et que des esprits moins malsains vous accompagnent durant mon absence. Vous risquez de vous désintoxiquer, c’est donc que j’étais toxique !
Barnabitement vôtre.
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