Le grand oral du professeur

Crise de régime.
Le professeur vedette de la crise du Covid19 était convoqué pour examen clinique devant la commission d’enquête de notre chambre des députés, celle qui n’est pas équipée de lits médicalisés. L’audition eut les honneurs des caméras de télévision, preuve que le secret médical n’est pas toujours respecté. Car le grand homme s’est penché sur un immense corps malade, celui de notre système de santé et de son organe de contrôle : l’État.
Les différents micro-organismes de la cellule d’investigation ont interrogé, selon leurs sensibilités propres et leur capacité à fabriquer des anticorps pour combattre les travers du corps social. Seules les mitochondries favorables au gouvernement ont montré des signes de rejet vis à vis de ce formidable globule blanc capable de combattre le méchant virus.
Si les cellules grises ont écouté sagement le réquisitoire contre le pouvoir et ses dérives délirantes, la présidente en chef, sorte de thyroïde énervée, goûtait fort peu la charge virale que ce docteur a administré contre les experts en expertise en suspensions, les crypto-influenceurs et le conseil de conseil de santé. Il est vrai que les grimaces de la dame ne devaient pas être filmées durant une retransmission qui avait pris la précaution de s’accorder une bonne minute de décalage pour parer à toute surtension.
Le ministre de la santé et ses conseillers ont dû beaucoup tousser et même parfois s’étrangler quand leurs miasmes ont été mis sur le devant de la scène. Heureusement, le professeur nous a épargné les analyses d’urine et surtout les résultats des coprocultures pratiquées sur ces gens qui n’ont pas toujours les fesses propres. Durant cette crise, le ver était dans les selles …
Plus la démonstration à charge avançait plus nous avions le sentiment d’assister à une autopsie d’un corps vérolé, pourri jusqu’au bulbe rachidien. C’est hélas de l’État français dont il était ici question tout comme le système international de la pharmacopée. Le pognon est la seule motivation d’une corporation capable de toutes les bassesses pour faire du fric sur la santé de la population mondiale.
Pour parvenir à ce but délétère, il convient de mettre sous perfusion les décideurs à tous les niveaux possibles. Une bonne dose de glucose en intra-bancaire permet des conversions miracles tandis que quelques transfusions de sang frais dans des banques suisses, redonnent vitalité et crédibilité à un traitement sans effet. Ils peuvent même truquer les résultats des analyses pour parvenir à leurs fins.
Dans un monde ordinaire, l’exposé du professeur Raoult aurait entrainé la démission immédiate de tout ce joli monde, du moins à l’échelon national. Mais nous ne sommes plus en Démocratie, la République est tenue par les gredins, les tordus, les corrompus. Il n’est rien à espérer de la mise à nue des dysfonctionnements majeurs d’une crise de la honte. Le Président en personne trempe dans le liquide lymphatique, profitant par un phénomène d’osmose de bien des avantages secrets.
Pour nous rassurer sur les mesures barrières, tout du long de sa longue audition, mettant en exergue devant les caméras de télévision leur rôle et leur utilité, le docte personnage n’eut de cesse de se mettre la main dans les cheveux, se grattant parfois le nez et allant même jusqu’à se tirer, non les vers du nez, mais un amas de exopolymères qui devait l’importuner, démontrant ainsi son indépendance d’esprit tout autant que son anticonformisme. Rassurés, ses admirateurs et les téléspectateurs purent se dirent alors que les masques pouvaient tomber, il n’y avait plus de loup dans la bergerie.
Nous sortons groggy de ces trois heures de mise à nue de nos organes politiques. Des horreurs ont été dites sans que rien ne se passe véritablement. Nos chers membres de la commission encaissent sans broncher ces vérités qui ne sont pas bonnes à dire. Seuls les quelques sourires retenus du gentil barbu placé derrière la vedette du jour, vient attester l’idée que nous avions tous : « Tout ceci n’est qu’une farce sans conséquence. Il ne se passera rien. Tout est bordé et le père Ubu peut continuer à gouverner son Royaume de pacotille ! »
Apothicairement leur.
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