Liberté, égalité, nique ton parent 1, et nique ton maire qui te marie
Ce titre sera peut-être la nouvelle insulte branchée dans la génération à naitre.
À lire avant ce billet : les nouvelles clauses du contrat entre papa, maman, et la république
Avertissements :
- Le caractère goguenard de cette diatribe risque de heurter la sensibilité des lecteurs trop sérieux.
- Je n’éprouve pas plus d’attirance pour les homophobes que pour les homosexuels.
Le texte officiel du nouveau contrat est ici. Oui je sais, 80 pages de code civil, ça décourage. Mais il faut absolument lire aux moins les 4 premiers articles (sur les 23), pour y apprendre comment les mots père, mère, et quelques autres, sont purement et simplement passés par pertes et profits. Plus de papa, ni de maman, mots interdits, car discriminants, pour ne pas dire homophobes. Les linguistes vont avoir du pain sur la planche.
Jusqu'à ce que je lise ce texte en passe d'être adopté par le parlement, je ne voyais aucune raison de m'opposer à cette promesse électorale, que j'estimais juste, en consacrant plus d'égalité de droit par rapport au PACS. Encore qu'il aurait suffi de modifier le PACS, plutôt que transformer le mariage et la famille en usine à gaz. Après lecture du projet de loi, j'ai changé d'avis, radicalement. Si vous avez eu le courage de lire tout et que vous êtes parents de jeunes enfants nés de votre union, vos cheveux se sont peut-être dressés sur la tête, en prenant conscience de la supercherie : à l'intérieur de l'emballage, le mariage pour tous qu'on s’apprête à nous livrer n'est pas celui qu'on nous a vendu. Pire encore, les déclarations de Mme Dominique Bertinotti, chargée de la famille au ministère des Affaires sociales et de la Santé, sont en contradiction avec le texte final. Orchestrée, ou conséquence de la cacophonie coutumière de la communication interministérielle, cette dichotomie oratoire brouille les informations données au public. Comme disait Coluche : « on ne peut pas dire toute la vérité à la télé, il y a trop de monde qui regarde ».
Ne rêvez plus sur vos futurs arbres généalogiques, et vous pouvez même mettre à la poubelle celui que vous avez dans le tiroir du salon, car il est obsolète. Vous aurez néanmoins le droit d'en faire un nouveau, en remplaçant les mots prohibés par les génériques imposés par la nouvelle loi, baptisée sournoisement « loi du mariage pour tous ».
Avant de lire cette loi (encore discutée à l’instant où j’écris ce billet) je trouvais l'idée sympathique, égalitaire, y tout y tout. Aujourd'hui, je rêve qu'un cataclysme naturel se produise (genre astéroïde qui tombe sur l'Élysée, Matignon, et le palais Bourbon) pour éviter l'adoption de cette loi et le cataclysme social qu'elle va engendrer dans les décennies à venir. Vous me direz : tu ne seras plus là pour en pâtir. Certes, je suis un homme vieilli sous le harnais de la psychanalyse conjugale et familiale, mais j'espère bien voir grandir la génération de mes petits enfants dans un minimum de cohésion sociale. Dans une société civile sans haine entre les hétéros et les homos. Or, cette loi va attiser l'homophobie, par réaction de défense de la part des parents bafoués par une loi pernicieuse. Dix ans après, c’est ce qui se passe en Belgique Question à la une : homoparentalité et homophobie
Vous remarquerez la supercherie et la perfidie linguistique dans le titre de cette loi, pas besoin d'un dessin. Bienvenu dans le monde du déni. Ici, l'accouplement (sexuel) entre un homme et une femme devient .... un duo de personnes transies d’amour. Les mots seront trafiqués pour accoupler ce qui par définition ne l’est pas. Et toute idée d'accouplement (sexuel) est bannie, à cause de l'inégalité que la nature a placée là sur le chemin de la loi, un pseudo accouplement (sexuel) entre deux personnes de même sexe étant infécond. Comment pallier cette intolérable inégalité, autrement qu'en imposant un déni d'accouplement (sexuel) ? L'accouplement n'est plus sexuel, mais institutionnel dans le mariage (pour tous, j'allais oublier). Voilà pourquoi on ne mariera plus deux personnes comme dans le Code civil actuel, mais un couple, ou un duo rebaptisé « couple ». Déni de l'individu, indifférencié et volatilisé dans le mariage.
Le pseudo idéal soutenu par les lobbyistes gay est celui de l'amour, pas le sexe : « je suis un homme, j'aime un homme, je veux me marier avec lui. Je suis une femme, j'aime une femme, on se marie ». Presque, ils nous feraient croire que leur amour est du genre de celui prôné par Platon. Cupidon ne retrouve plus ses flèches, les cigognes ont déposé un avis de grève illimité. Les droits de l'enfant sont remplacés par un droit à l'enfant. Plus besoin de les faire, c'est un droit, je veux des enfants, j'y ai droit, c'est la loi. Avis aux hétéros, des prédateurs sont à l'affût, prêts à vous faire un procès pour obtenir le droit d'élever votre enfant. Sans compter qu'en cherchant à supprimer des inégalités, la loi en installe d'autres ipso facto : la PMA sera réservée aux femmes... et les mecs, alors ? Pas de problème, la loi arrive, tel Zorro, et offre aux hommes la « location d'utérus ». Pas de bol, seules les femmes peuvent louer leur utérus, d'où nouvelle discrimination, et sexisme à l’embauche dans les usines à bébés. Grèves, manifs, rien n'y fait. La prochaine étape : pour supprimer cette inégalité, une loi ordonnera l'émasculation et l'hystérectomie à la naissance. Plus question du slogan « droit à l’enfant pour tous ». Il sera remplacé par « castration pour tous ».
Dominique Bertinotti nous l'a promis, le projet de réforme sociétale des socialistes va transformer les meurs en plusieurs étapes, pour imposer à chacun de n'afficher que sa non-différence. L'ultime aboutissement sera atteint quand les différences, parce qu’elles sont la source des revendications identitaires, seront toutes éradiquées. Vincent Peillon a réaffirmé cette volonté en déclarant : « Mon objectif est de changer les mentalités des jeunes » (André Gide disait à peu près la même chose). En dehors du prosélytisme en direction de cet objectif, tous débats contradictoires susceptibles de permettre aux jeunes de contester les changements de mentalité imposés sont interdits. L’éducation sexuelle sera confiée aux gays, en lieu et place des cours d’éducation civique.
Pourquoi plusieurs étapes ? Voir l’allégorie de la grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite, revisitée par Olivier Clerc.
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Première étape : mariage unique, sans distinction de l'identité (sexuelle ou autre) des époux.
Ce mariage célèbre l'union entre deux citoyens parfaitement identiques pour tous. - Deuxième étape : la théorie des genres s’enrichit de 4 nouveaux genres. Jusque-là, c’était deux, homme et femme. Maintenant il convient de préciser 3 genres supplémentaires pour chacun des deux précédents : hétéro, homo, bi.
- Troisième étape : le mariage pour tous permettra l'abolition de l'infertilité. Cette abolition sera obtenue dans les étapes ultérieures.
- Nième étape : …. bla bla…
- Dernière étape : afin que soit abolie l'insupportable discrimination intrinsèque aux appareils génitaux, le gouvernement socialiste soumettra au parlement le plus ambitieux projet de loi depuis la rencontre entre Marie et l'ange Gabriel, le « coup de foudre fatal » qui a donné naissance à notre civilisation. Les biologistes auront pour mission prioritaire de réparer cette erreur de la nature, en dépoussiérant la mythologie grecque pour ressusciter Hermaphrodite.
Actuellement, la dernière trouvaille linguistique pour (tenter de) rendre la pilule moins amère consiste à remplacer la PMA par l’AMP. J’explique pour ceux qui ne perçoivent pas la différence :
- PROCRÉATION médicalement assistée
- ASSISTANCE MÉDICALE à la procréation
Le droit à la procréation échappe au législateur.
Le droit à l’assistance médicale, en revanche, est bien de son ressort.
Sauf que l’assistance médicale, comme son nom l’indique, s’adresse aux personnes qui ont besoin de soins médicaux. L’assistance médicale relève du Code de la santé publique. Pas du Code civil. Encore une tendance à la déviance, dans la continuité d’imposer aux Français des lois au service d’un lobby pervers et minoritaire.
La trahison entrera dans l’histoire, avec ceux qui, pour le moment, s’en gaussent aux dépens des électeurs qui les ont choisis pour changer le destin de la France, économiquement malade.
Dans le contexte actuel d’une pauvreté grandissante, ce n’est pas ce qu’attendent les Français d’un gouvernement, socialiste de surcroit.
Crédit image : Sommes-nous déjà à moitié cuits ? (Canalblog)
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