Macronus Augustule
Ceci est de l'histoire fiction. Encore ?!!! On nous en sert à la louche, et dans presque toutes les écoles ! Et alors ? Un peu de rab ne vous fera pas de mal. Rassurez-vous, c'est de l'histoire future, rien à payer, pas d'excuses, RIEN vous dis-je.
Il s'agit ici de mythologie, de légende, de crépuscule des idoles en quelque sorte. C'est l'histoire d'un mec : Macronus Augustule.

Les chroniques de l'an 2017 après J-C font état d'un petit prince tombé de la Lune en Gaule, qui trépigna pour avoir un mouton, puis un autre, et qui obtint in fine tout un tas de moutons bêlants, en marche derrière son flûtiau, droit sur la falaise.
Il était jeune, il était beau, il n'aimait rien autant que lui-même, et n'obéissait qu'à ses instincts et à ceux de vieillards sévères, mais point austères, cruels souvent, bien que leur discours et leurs yeux gonflés fussent volontiers larmoyants. Ses admiratrices étaient légion, ce qui n'empêcha nullement le petit prince, dès son accession aux manettes élyséennes, de couper les vivres des légionnaires fourbus.
Comment expliquer le mystère de sa prise de pouvoir, alors que le lait et l'ambroisie coulaient encore sur sa lèvre boudeuse, entre ses dents du bonheur ?
Essayons.
Depuis longtemps en cette ère lointaine, les rois d'Occident et d'Extrême-Occident étaient désignés dans le secret bancaire par des chefs, des grands-prêtres ou des organismes barbares. On les a tous oubliés, mais à l'époque, la seule mention de leur nom propulsait l'audacieux démystificateur dans l'arène, où il servait de pâture aux fauves déchaînés.
L'un de ces fakirs en Gaule était le sbire Attali, fils d'un parfumeur au parfum établi sur la périlleuse Côte des Barbaresques. Quand les Berbères locaux se firent menaçants, la famille Attali déménagea en un lieu mieux achalandé, en plein cœur de l'Empire Lobibi, en Gaule donc.
L'Attali y passa sa jeunesse à arpenter les coulisses du pouvoir, fréquentant ses pairs, comme lui réfugiés de luxe. Aussi ne tarda-t-il pas à se retrouver à la cour. Conseiller d'un poussah, il s'auto-promut calife des Bangladais en 1989, et sa vie durant, ne cessa d'intervenir dans la vie publique de la Gaule, qui certes n'en demandait pas tant.
Mais revenons à notre Augustule, autrement plus séduisant. Né dans la lune, il fut d'abord, vers l'âge de 14 ans, couronné monarque des cœurs mûrissants par une pédagogue échevelée − ce qui lui monta à la tête. Tout enivré, il se fit instruire par des vieillards du Capitule, qui s'occupèrent d'en faire un roi des Lobbies, à grand renfort d'emballage. L'Attali faisait partie de ces protecteurs chenus et satellitaires de l'Empire Lunatique décadent. C'est lui qui fut chargé de faire tomber d'une poussée le petit prince sur la planète Lobibi, après que le cercle des Lunatiques eut décidé de le promouvoir au poste élyséen.
Les vieillards lunaires en réalité ne désiraient en faire qu'une pâte à modeler dans leurs mains arthritiques, de façon à s'enrichir encore davantage en saisissant le bien d'autrui. Mais il arriva une chose stupéfiante : Macronus Augustule se mit à trépigner ! Il voulait être président, pas perroquet ! Parce que c'était son projet.
Il s'adressa à ses légionnaires : à l'aide, mes hommes ! Les vieux commencent à me courir sur le haricot ! Flanquez-leur une raclée, qu'on en finisse ! Je suis une startup à moi tout seul ! Pas une multinationale ! La Gaule est mon pays ! Pas un hôtel ! Pas un asile !
Les groupies de Macronus Augustule en ébourrifèrent leurs plumes, et comme elles avaient l'habitude de répéter tout ce qu'elles entendaient dans le poste, elles se mirent à crier : En Marche ! En Marche ! et en chœur, ce qui énerva encore plus Augustule.
- La ferme ! s'écria-t-il. On vous a pas sonnées ! Où sont les légionnaires ?!!! Ici ! De suite !
Mais les légionnaires étaient loin, dans je ne sais quelle autre planète, traînant leurs pauvres bottes ressemelées, occupés à des missions de pacification guerrière. Ils n'entendirent rien du tout, dans le feu de l'action. Et tout ça, à cause des vieillards.
Résultat, c'est l'Attali en personne qui détrôna Macronus à l'aide des suisses de l'Elysée, et s'assit sur son pouf.
- Ah ça non ! décidèrent les admiratrices mortifiées, privées de leur prince-enfant, qu'elles cajolaient toutes en pensée dans le secret de leurs alcôves. Alors, telles les oies du Capitole, elles firent entendre in petto des sons disgracieux autant qu'inattendus. En Marche ! En Marche !
Je vous épargne la suite, trop longue à raconter. Mais l'Attali fut chassé à son tour. On ignore ce qu'il devint. Les oies peuvent être terribles, mais on pense qu'il ne dérogea pas à la coutume lunatique et mourut dans son lit, d'usure extrême. Quant à Macronus échappé, il se planqua chez les légionnaires, portant son havresac comme les autres, en queue de peloton.
Ce qu'il devint ? Allez savoir. Peut-être une statue de sel. Les chroniques n'en parlent pas.
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