Monsieur Puce, sa femme et le chien
Le confinement pour cause d’épidémie du coronavirus nécessite des changements dans la vie quotidienne. A côté des images de drames, en information continue, ces adaptations à la situation peuvent aussi donner quelques occasions de sourire.
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Dans ces jours de confinement, comment les époux Puce vont-ils organiser leur promenade quotidienne ? Autorisée ? Interdite ? Tolérée pour des raisons précises.
Première difficulté se munir d’une attestation de déplacement dérogatoire, datée, signée, en ayant coché les bonnes cases dont le modèle est fourni par l’administration.
Tous deux retraités, sans problème de garde d’enfants, sans besoin, pour le moment, de déplacement pour motif de santé, sauf réapprovisionnement dans quelque temps de médicaments indispensables, ils n’ont, heureusement, pas besoin d’utiliser les cases 1, 3 et 4.
Bien évidemment un basset ne peut se promener seul et a besoin d’un accompagnement, administrativement prévu : ce sera donc Madame Puce. Elle pourra sortir dûment pourvue d’une attestation pour besoins des animaux de compagnie, après avoir coché la case 5.
Cependant, Monsieur Puce, pour cette galanterie, va être assigné à résidence car il serait abusif de prévoir deux accompagnants pour la petite bête chérie. Encore que si Madame tient la laisse, Monsieur pourrait être préposé au ramassage des besoins privés de l’incontinent basset…
Mais pour ne pas irriter la force publique, il préfèrerait utiliser un motif prévu : déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle, par exemple. A condition de courir car un de ses amis a appris, à ses dépens, que la marche n’est pas acceptée comme activité physique individuelle !
Et à 84 ans, il n’est pas question de se remettre à la course à pied. Il n’a même pas la tenue adéquate, notamment des chaussures de sport. Impossible à acheter. Peut-être, la marche rapide, un peu ralentie, mais avec deux bâtons… La case 5 est donc encore exclue.
Reste la case 2 : déplacement pour effectuer des achats de première nécessité dans des établissements autorisés. A défaut de brioche, Monsieur Puce ira acheter la quotidienne baguette de pain quand Madame promènera le gentil basset.
Il va donc pouvoir marcher. En compagnie de Madame mais ce ne sera pas une marche matrimoniale. Pour respecter la consigne et donner le bon exemple civique, il devra se tenir, devant ou derrière son épouse, à plus d’un mètre, ou mieux sur le trottoir d’en face.
Cette distanciation réglementaire n’est cependant pas insupportable. Elle n’est heureusement pas obligatoire à l’intérieur du domicile.
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