Nicolas et la Princesse...
Répondant aux questions des journalistes, le Président à déclaré qu’ « Il était grand temps que l’on prenne les choses en main. Moi, j’ai été élu pour ça, par vous. La France ne doit pas être effrayée par les réformes. La réforme du Livre est une priorité gouvernementale, une nécessité si nous voulons avancer dans ce monde qui change, qui bouge, et qui lit de moins en moins. »
Sur les causes profondes d’un tel projet de Loi, le Président a rappelé que « le principe de réalité devait l’emporter sur les rêveries des uns et des autres. Il faut le dire, et moi, eh bien je le dis, on ne peut pas accueillir tous les livres du monde. C’est impossible. L’immigration des livres est un vrai problème, qu’il faut savoir regarder en face. On ne peut pas tolérer ces livres étranges, parfois incompréhensibles, qui dérangent les gens et invitent à la réflexion. C’est bel et bien, l’Ordre public qui est enjeu, a ajouté le Président, et je ne transigerai jamais sur ce point. »
« Quand les gens disent que ces livres sentent mauvais, sont incompréhensibles, et coûtent chers », a développé le Président, « c’est peut-être maladroit de leur part mais on peut comprendre de tels propos dans la mesure où ça ne sert à rien de réfléchir. On ne produit rien en réfléchissant profondément. Ce qu’il faut c’est tout au contraire agir, et s’adapter au monde. »
« Si j’avais trop réfléchi, a dit le Président, tenant à faire une confession amicale, eh bien je n’en serais pas là, tellement ça tourne en rond les mots, et tellement elle est belle, ma femme. Regardez donc comment finissent ces faignants de profs, a-t-il ajouté – sujet sur lequel le Président entend d’ailleurs communiquer dans le mois à venir, disant « réfléchir à une Réforme de grande ampleur, dans la mesure que les deux problèmes, je veux dire Livre et Profs, sont souvent liés. Il ne faut pas que les rats quittent les navires pour revenir par la fenêtre, en effet. »
Le Président a ensuite abordé le point le plus sensible de la réforme, la distinction entre « les livres acceptables, bien intégrés, voire même utiles à la société » et les « autres, ceux auxquels il faut savoir dire non. » « Je ne veux pas polémiquer sur cette question, que l’on prend parfois de manière trop subjective. » « Un collège d’experts sera nommé, de toute façon, en cas de litige, dont le Président a d’ores et déjà indiqué quelques noms « dont nul ne saurait remettre en cause les compétences en ce domaine » : Latetitia Hallyday, Cauet, Steevie Boulay, Geneviève de Fontenay, Franck Ribéry et Jordy seraient « d’ores et déjà disposés à composer ce collège. »
Toutefois, le Président, envisage un moratoire sur la question des Classiques. Tout en faisant remarquer « qu’un Classique, faudrait déjà savoir ce que c’est. Il n’y a pas que du bon dans la Pléiade, par exemple, et il n’est pas certain que Socrate ait écrit lui-même ses livres. », le Président dit, sur cette question, vouloir l’apaisement : « On peut comprendre que les gens soient attachés à ce genre de livres. Voyez-vous c’est vrai que c’est souvent illisible mais ça s’est quand même intégré, au fil du temps, et donc, ce n’est pas comme les Roumains ou les Noirs qui n’ont pas de Classiques. » « Il faut faire le distinguo, a précisé le Président, et, dans un premier temps, les gens pourront encore, s’il le désire, accéder à « Narval, Ribot, Platoon, ou Prout. »
Le Président, revenant sur la mesure concrète de l’envoi citoyen des SMS permettant à chacun d’entre nous de vérifier l’intérêt du livre à la Cellule J’ai Lu du gouvernement, ou de signaler un abus manifeste à l’Etat, a tenu à faire savoir qu’il espérait « faire baisser le coût d’environ 15 ou 20%, c’est à l’étude. » Rappelons que le Ministre avait parlé, hier, de deux SMS à 0,51 centimes d’euros. Mais « Il ne faut pas qu’un acte citoyen soit surtaxé, a tenu à préciser le Président. Le problème du Livre ne doit pas handicaper les Français dans leur aspiration à une vie saine et épanouie. Il a précisé que l’intégralité des sommes serait affectée à l’autodafé. »
Enfin, sous les applaudissements, il a tenu à rappeler à la Princesse de Clèves, qui n’avait rien demandé, qu’elle pouvait se casser, la sale conne.
Francis Kuhn, pour CNN international.
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