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Orléans : Prohibition sélective

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Retour spectaculaire du gant de fer

Notre bonne cité par l’entremise de son nouveau ancien maire avait décidé avec une formidable réussite de se réapproprier les bords de Loire qui au fil des années étaient devenus de vastes lieux de désolation et de parcage automobile. La rénovation fut spectaculaire, la transformation se fit métamorphose et bien vite, les quais devinrent la côte d’allure de notre cité. Il convenait de s’y montrer, d’y avoir sa place, son bateau ou ses habitudes.

Jusque-là, rien que de plus agréable. La Loire retrouvant cette attractivité qui avait été toujours la sienne dans les siècles passés. La petite différence cependant était le glissement d’une agitation économique liée au fret fluvial à un tourbillon festif avec musique, balades, restauration et oisiveté. La lumière attire toujours les moucherons, la fête sa cohorte de dérapages et de trublions.

L’effet de masse d’une foule qui a pris au fil des Festivals de Loire l’habitude de s’approprier cette petite bande de pavés et de bitume pour s’y agglutiner à la moindre occasion et lors des belles soirées diverses a provoqué naturellement débordements et excès. La jeunesse est montrée du doigt parce qu’elle déserte les établissements limonadiers pour venir boire sans modération au vu et au su de tous.

Les mégots, les canettes vides, les reliefs d’une alimentation rapide et emballée sont venus accompagner ce déploiement inconsidéré de travers. Le bruit s’est mis de la partie, la fête suppose une amplification des musiques portatives et l’heure du couvre-feu s’est largement déportée vers le mi-temps de la nuit. Un enfer pour les riverains, un désastre pour les équipes de nettoyage, un casse-tête pour les mariniers victimes de dégradation et d’actes de malveillance, un désastre pour l’image de marque.

Le retour de bâton ne pouvait qu’advenir avec la résurgence de notre Zorro local, le chevalier blanc de la bienséance et de l’autorité. L’homme qui sous des aspects patelins cache une détermination de fer, un autoritarisme forcené qui explique sans doute son peu de notoriété parmi ses collègues élus de la Métropole. Lui n’en a cure, il roule des épaules, lance des escouades policières sur le pierré à la poursuite de l’alcool sous le manteau. Juste combat s’il ne portait pas en lui-même une discrimination éclatante.

Pour boire sur les quais, il convient de bourse délier chez un professionnel de la chose. Ce qui est légitime devient rapidement injuste un peu comme ces privilégiés qui boivent du champagne dans les loges d’un stade de France où l’alcool est interdit aux manants. La police devient dans l’instant force de classe, système d’oppression des uns et de protection des autres.

Le problème ne se résout pas à un billet d’humeur facile à écrire. L’équation pour revenir à plus de sagesse et de modération passe par de nombreuses variables qui mériteraient d’être examinées avant que de débuter le nouveau mandat par la phase répressive. Les tensions montent, des bagarres éclatent, des tenanciers qui sont écartelés entre des exigences contradictoires se trouvent placés en première ligne et exposés à la vindicte des exclus.

Tout est à repenser à commencer par une extension de la zone de regroupement. Nombreux jeunes gens l’ont compris qui se retrouvent désormais au-delà du pont de Vierzon pour échapper à cette pression désolante. D’autres ont trouvé un havre de paix sur l’autre rive, celle que délaisse la masse agglutinée des mouches du coche. Il faudrait également se réapproprier le port historique, celui de Recouvrance et y installer des bateaux pour des échappées vers l’ouest. Il conviendrait encore d’apaiser l’espace en muselant un peu les champions du déplacement rapide sur engins électrifiés. Tout ce qui concourt à la parade, la représentation, la frivolité participe à la folie qui gagne la masse oisive et festive.

Ne s’en prendre qu’aux jeunes buveurs serait une profonde injustice. Le délégué à la sécurité dans son immense volonté d’ordre nouveau devrait ne pas satisfaire son électorat en frappant sur les autres. Son mandat hérité du suffrage électoral recèle une valeur universelle, implique un souci d’équité et de justice. Il ne faudrait pas l’oublier au lieu de flatter les vieux démons qui en bord de Loire peuvent rapidement se transformer en monstres et en dragons incontrôlables. Il pourrait ainsi montrer à tous qu’il a du cœur sans qu’on le pousse à BOU.

Apaisement sien.


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2 réactions à cet article    


  • Tcharl 29 juillet 2020 17:45

    Pour une fois qu’orleans a l’air de bouger un minimum. Et les petits vieux s’en plaignent comme d’habitude.

    J’ai passé mes 7 années d’études à la source et c’était à mourir, je déconseillerais cette ville à tous les jeunes, même mes pires ennemis : fuyez ces faux bourgeois mes enfants, de toute façon ils ne veulent pas de vous !


    • C'est Nabum C’est Nabum 29 juillet 2020 17:52

      @Tcharl

      Je pense que vous n’avez pas compris
      Je dénonce ce refus de la mixité et de la fête de la part d’un responsable local qui ne veut voir que ceux qui paient et se tiennent tranquille

      Les bourgeois de barrique sont impitoyables pour qui ne vit pas comme eux

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