Rêve en queue de poisson ; cruelle nouvelle
Dormir comme un loir a la saveur de l'oubli profond ; du réel trop présent échangé en la découverte de l'invisible jouissif.
Le songe onirique nous emporte ; corps et esprit, par fois en des mondes parfaits, même s'il n'existe évidemment pas de règles en ces moments nocturnes autonomes ; instants fluides où on peut traverser les murs et les plafonds, enfin affranchi des contraintes physiques.
Mais, comme le thé au lait investit la madeleine de Prout, le Gj motivé dépouille virtuellement le renégat en col blanc, lui pille sa Rolex et le noie à l'heure exacte sans un regard sur le chiffre où s'arrêtent les aiguilles.
image provenant de Twitter suite à l'opération ''collez vous aux forces de l'ordre''
Note ; suite à des erreurs et des fautes de frappe, je reposte cette nouvelle un peu bizarre améliorée et corrigée, ce texte est entièrement fictif, même si inspiré de faits réels, enfin presque...
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Ce soir là en dormant trop loin je m'envolai trop haut dans un monde trop bas.
Ça commençait bien pourtant, ce rêve ; je visualisai une cagnotte planétaire organisée par litchy.com, elle avait réuni 12 milliards d'Améros, la nouvelle monnaie mondiale qui valait 1000 euros en un seul, compensant la sur-inflation infinie du régime capitalo-déficient, un peu avant l'auto-incinération du Système ou Serpent Monétaire qui, un jour ou l'autre et précisément main tenant, se mord la queue.
Cette tirelire était en grande partie financée par un consortium de zélites déchues pourchassées qui déprimaient comme jamais face aux Gilets Jaunes sentencieux ; qui leur interdisaient le shopping du samedi ; exit les emplettes de luxe et les repas intimes à la Tour d'Argent, carbonisées les Bentley.
Croulant sous des milliards inutilisables du fait de cette haine populaire généralisée aux quatre coins de la planète, les zélites déclassées en étaient réduites à se terrer dans leur bunker quatre étoiles, et dégoûtées ; avaient décidées de quitter la terre.
Elon Musk avait décroché l'appel d'offre du transit interstellaire qui lui permettrait d'arrêter la drogue douce aux interviews. Après avoir avoir revendu Tesla, et ayant eu accès à des documents confidentiels transmis par un infiltré de la Zone 51, il avait fait fabriquer par rétro-ingénierie petit-grise un engin spatial pratique, suffisamment fiable pour traverser les distances intra planétaires. C’est-à-dire que le vaisseau zélitique pouvait passer d'une dimension à une autre, en principe, et téléporter en cas de problème où bon lui semblait, en guise de canoë de sauvetage dimensionnel, ses passagers...
Car et ce pendant, comme pour la première Mongolfière qui fut testée par un condamné à mort par sécurité vers 1780* avec quelques animaux de ferme inoffensifs, et de peur de la malice proverbiale des Petits Gris à grosse tête qui s'amusent à tromper les terriens-crétins de puis environ cent vingt mille ans, Elon Musk avait préféré favoriser les prétentieux si sûrs d'eux-mêmes que carbonisés à vie et insortables à l'air libre ; autrement qu'à l'intérieur de blindés anti-géjis ou d'hélicoptères ultra-rapides, et à tout le moins encerclés d'une horde de gardes dits du corps.
Surtout ceux dont le narcissisme exacerbé les poussait à refuser toute chirurgie esthétique transformatrice éventuelle de leur tête à claques et à chasseur de prime ; subterfuge à mafieux repentis sauvés par le Fbi-programme de protection des témoins, échange de mauvais procédés qui permettait aux balances collaboratives de survivre aux contrats lancés par Cosa Nostra.
Plutôt qu'abandonner les riches haïs à la foule barbare et contre quelques milliards, Musk les avaient donc gracieusement évacués de l'atmosphère létalo-terrienne.
Habituées aux grands espaces, aux ranchs de milliers d'hectares remplis de bêtes à cornes ou à crinière qu'ils dévoraient ou chevauchaient voluptueusement en siphonnant la menue monnaie de l'esclave 2.0 abruti au jeu vidéo, à la rééducation transhumanique distillée dans les zékoles d'une république baroque peuplée d'illuminés de haut en bas et de bas en haut ; ceux des lumières gadlucéennes et ceux des réverbères à led géants des stades à décérébrés vociférants ou les deux, les zélites ne pouvaient se contenter à vie de souterrains moquettés même spacieux et d'air reconditionné.
Ils préféraient encore le risque de l'espace inconnu à la certitude du bannissement honteux qui les assimilaient de force au peuple exsangué qu'ils haïssaient cordialement.
Parallèlement, l'incinération festive des propagandistes surpayés des média menteurs, du politicien parvenu et des barbouzes et des trolls démasqués ; clôturait la fin des semaines du Monde Nouveau ; tous les samedis, des autodafés géants formaient un spectacle flambant où l'on punissait les panégyristes officiels et les fielleux anonymes.
Les malheureux zélites étaient encagés dans des chambres à barreaux pour animal de zoo, pendues à des grues mobiles au moyen de câbles rappelant les jeux cruels de Louis XI.
Exposées à la foule Place de la Bastille ; les cages bourrées d'ignobles étaient montées ou descendues selon les besoins. On pouvait s'amuser par exemple à les tremper à moitié ou en plein dans la Seine ou les balancer à la façon d'un pendule magnétique entre deux blocs de béton, histoire de les bercer efficacement.
Nus, au soleil ou sous la pluie ; givrés de blanc duveteux en cet hiver glacial, les zélites étaient préalablement remis en forme pour pouvoir supporter une longue série de tourments. Ils étaient d'abord privés de nourriture une semaine pour qu'ils perdent leur surplus de gras ventral, seuls des jerricans d'eau sale les maintenaient en vie.
Une fois dégraissés, ils étaient activés au fouet afin qu'ils parcourent le 100 mètres haie en douze secondes.
Ensuite, ils étaient attachés à un arbre, baillonnés pour les empêcher de jacter, et insultés jour et nuit par des Gilets Jaunes volontaires sélectionnés pour leur voix puissante qui les empêcheraient de dormir 12 jours.
Puis, ils étaient équipés de casques hi-fi haut de gamme collés à la super-glu sur le crâne, récepteurs audio précis à dôme de titane dans lesquels circulait en classe A à lampes Western Electric 300B l'intégrale des œuvres au choix de ; Trapiq Truel, Ris Char Clef d'Ermane, Bilale Bassano, Qareine Shay Rîle ou Tokyo Camping.
Cette épreuve particulièrement pénible achevait un bon tiers des con-damnés ; fusionnant entre eux par résonance vacarmique ultra-mièvre les neurones des âpres zélites, aptes à coaguler vite car crochus ainsi que les flagelles séminales du piranha d'Amazonie.
Beaucoup tombaient dans un coma somnambule, et le cerveau soudé à la soupe auditive ils tournaient en rond à mort en piaillant des bribes de notes ineptes de ces chansons arriérées destinées à détruire chez l'inculte ravi toute forme d'accession à la sérénité.
Ceux qui survivaient étaient récompensés ; ceints au front d'une couronne d'épines christique en acier trempé connectée au secteur Énédis 12 heures.
Sous ce traitement électronique douloureux, les plus faibles décédaient vite en grésillant et étaient hachés menu dans une bétonneuse hi-tech équipée de couteaux en céramique puis redistribués sous forme de rations roboratives compactées comme des médaillons de foie gras ovale aux plus méritants.
Des croix en bois de palette étaient ensuite dressées sur lesquelles on liait les coupables et des tireurs d'élites les éborgnaient et les édentaient au Lbd, il était nécessaire que les victimes conservent un œil pour voir la suite.
Au loin, sévèrement encadrée par des Gjs vigiles une immense queue de zélites faits aux pattes comme des rats ; enchaînés aux mains et aux pieds par paquets de douze, psalmodiaient le requiem de Jauni à défaut du Missa pro defunctis de Domenico Cimarosa.
On distinguait beaucoup de visages connus malgré les nombreux hématomes qui couvraient les faciès mornes et dépressifs de ceux qui trop sûrs d'eux avaient présumé de leur défunte immunité…
Celui qui en particulier s'était pris pour un roi avait été débusqué par une équipe de crs repentis puis gentiment mais fermement menotté, il avait dû effectuer douze kilomètres à pieds sous les lazzis et les tomates, et arrivait enfin au terme de son voyage ; une jolie croix en sapin serait son dernier domicile connu.
Les bourreaux, équipés des terrifiants Lbds s'approchaient du pas de tir, tandis que des bambins en gilets jaunes couraient gaiement au bûcher avec des boîtes d'allumettes géantes décorées à la main de jolies scènes bibliques de martyrs dépecés ou écorchés vifs.
L'un d'entre eux avait déjà allumé son bâtonnet incandescent et l'approchait des brindilles savamment placées au pied de la croix où Macron était cloué…
C'est alors qu'une douleur insupportable et lancinante me réveilla en sursaut.
Je m'étais encore coincé le bras entre le mur et l'oreiller, et une crampe pénible me paralysait la main ; tandis que la télé que j'avais encore oublié d'éteindre m'annonçait tranquillement que le président remontait dans les sondages, qu'il allait se marier avec Benalla, et que la nouvelle constitution votée dans la nuit le consacrait Empereur à Vie.
* je n'ai pas retrouvé cette info et suis pourtant certain d'avoir eu un livre dans les années 70 qui précisait bien que, les concepteurs de l'engin ne voulant pas prendre de risque, un condamné à mort avait pris place dans la nacelle innovante...
PC 2019
''Au zoo, tous les animaux ont une tenue décente, sauf les singes ; on sent que l'homme n'est pas loin.''
Emil Cioran
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