Est-ce que je pourrais résoudre la crise ?
Est-ce que je me découvrirais une vocation à la hauteur de la France millénaire ?
Est-ce que je saurais imposer une douzaine de mesures pour redonner au pays son rayonnement et son efficacité ?
Est-ce qu’enfin, je pourrais être à la hauteur de ces comoriens qui viennent de choisir leur destin avec nous ?
Si j’étais président…. Résoudrai-je la crise en France.
Peut-être, hélas je ne suis pas président, et même si je l’étais, ce ne serait pas à moi de monter ce dossier. Je me contenterais d’arbitrer les propositions des experts de la république, experts politiques ou techniques.
A travers de mon prisme, je me suis fait une idée des difficultés que le pays traverse, celles imputables au système, celles relevant de l’action collective des nations et celles propres à mon pays.
Charité bien ordonnée et responsabilité me font analyser d’abord les difficultés françaises avant les avatars des autres, j’ai déjà constaté les travers de notre société civile et pendant la campagne électorale, j’ai bien mis le doigt dessus, ça faisait mal, et les électeurs m’ont suivi. Il faut maintenant des actes.
Oui, mais, par-dessus tout cela, la déstabilisation du système économique mondial m’est tombé dessus comme les sauterelles sur un champ de mil en Afrique de l’est. Moi qui m’installait au chevet du malade, prêt à lui faire ingurgiter des potions déjà amères de début de mandat (le meilleur, on le garde pour la fin, pour être réélu), je me trouve contraint de composer avec mes voisins, tous aussi égoïstes et faux-cul que possible… la terre est basse n’est-ce pas !
Alors, j’ai décidé d’être un grand président. Retourner sa veste faisant parti de l’art des hommes politiques, Je me suis dit que devant l’histoire, la France méritait mieux que d’être dirigée par un petit groupe de mafieux inféodés au cartels internationaux. Mes amis, mes soutiens, mes relais d’influence, mes aboyeurs, tous, je les ai revu dans leurs actions, des Bouygues, Arnaud quasi familiaux jusqu’à un certain Lefevre, la pire serpillère imbue d’elle même et jamais élue par personne. Je me suis même pris à rêver qu’un destin européen pouvait s’ouvrir devant moi si je savais saisir l’occasion.
Réflexion faite, plus de traité de Lisbonne, soutenu par ces mêmes marionnettes qui légifèrent (bien grand mot) sur le fromage au lait cru au nom de notre santé. Le fromage qui pue c‘est mal car ça ouvre une brèche dans le commerce des fromages en caoutchouc. J’en ai même pris du dégoût pour un Barroso qui, justement à propos de santé, devrait plus se préoccuper de l’accès au soin des européens de l’est et des pays dits « libéraux » plutôt que des bactéries de nos fromages. En guise de fromage, c’est bien le sien qu’il défend mais pas le notre.
J’ai donc décidé d’être un grand président et faire jouer la clause de subsidiarité descendante selon l’acte unique européen pour demander à mes équipes gouvernementales ET la société civile en général de parfaire cadre économique et social que nous pourrions mettre en place pour assurer un développement plus juste, plus efficace et plus harmonieux de notre pays. Une sorte de ’Grenelles", bien que le concept se soit fortement dégradé, suite à la malheureuse mascarade de l’an passé sur sa version écologique et environnementale.
Pour sortir de la crise, j’ai décidé de prendre les mesures symboliques mais également fortes dans l’orientation de mon action. La France va se doter, en sus de sa constitution et de la charte des droits de l’homme, d’un acte fondateur économique constituant le pendant version « personne morale » à la charte des droits de l’homme. Ceci est nécessaire pour éradiquer les comportements « loi de la jungle » qui sont en pratique partout en occident.
Cet acte fondateur sera officiellement gravé dans le marbre dans sa version définitive avant l’ouverture de la campagne électorale des présidentielles en 2012.
Le destin millénaire de la France me touche et poussé par je ne sais quelle adrénaline, j’ai ordonné, profitant de l’élan d’autoritarisme que je possède, de prendre les mesures suivantes… Toutes sont provisoires en attendant une évaluation chiffrée et surtout cette future constitution économique que mes concitoyens choisirons et voterons. J’ai néanmoins le secret espoir que les mesures qui seront prises réussirons, se généraliseront et feront de moi l’icône des bâtisseurs de L’Europe, futur phare de la planète. On peut toujours rêver devant sa glace, le mâtin en se rasant.
Je vous rappelle que toutes les mesures provisoires que je propose maintenant n’ont donc qu’une portée théorique de 3 ans. Il va sans dire que je vous cite les grands titres de ces mesures, certains détails sont trop longs à présenter… : Voici les 3 paquets que je propose :
Le « PAQUET ECONOMIQUE »… Cinq mesures fortes :
Constitution d’un indice économique IC
« Indice de croissance » pourrions nous l’appeler, basé sur diverses mesures de prix (pétrole, matières premières, produits de l’agriculture, mais également prix à la consommation, loyers, crédits etc….) cela n’est pas contradictoire avec la mesure suivante. L’effet de décalage et donc de spéculation par les acteurs économiques devrait être fortement atténué. Cet indice existe dans le concept, là, pour ceux qui lisent l’espagnol :
http://www.uf.cl/DefUF.htm
Blocage immédiat des prix, et des marges…
Pour éviter l’inflation qui va obligatoirement découler des actions de sauvegardes actuellement en cours.
Blocage des salaires et des revenus sociaux…
Il faut impérativement rendre cohérents les liens économiques. Cela ne veut pas dire que les minima sociaux, le smic ne peuvent plus bouger… ils doivent être indexés sur l’indice économique IC.
Plan et pratique comptable des entreprises :
L’objectif est de contrôler la vraie valeur ajoutée des entreprises, et de façon non négligeable de s’assurer du respect des bonnes pratiques économiques dont les coûts, le dumping, les ratios d’investissements et de redistribution, les bases fiscales etc…
La chambre de compensation nationale bancaire
Un organisme de transfert entre banques nationales et internationales, incontournable car, c’est bien beau de vouloir contrôler les paradis fiscaux, mais c’est beaucoup plus simple et plus efficace de contrôler les flux, ce n’est pas Clearstream qui nous dira le contraire. La Banque de France est parfaitement bien placée pour cette mission
Le « PAQUET SOCIAL »… Quatre mesures centrales :
Le retour à la fiscalité non dérogatoire
Il s’agit là de bloquer les multiples distorsions qui existent aujourd’hui et de rebâtir l’équilibre sociétal :
- Tous les revenus doivent payer un impôt, de préférence progressif, même si par ailleurs les mécanismes de redistributions sont là pour effectuer une forme de compensation. Il n’est pas absurde de demander au plus pauvre un impôt, même très faible lorsque cela est évalué comme tel, compensé par la redistribution sociale ou économique
- Suppression de toutes les exonérations de charges sociales, sans exception. Encore une fois, les aides sectorielles peuvent apporter des formes de compensations lorsque cela est nécessaire
- Suppression de toutes les surtaxations et/ou détaxations
- Création d’une partition entre la fiscalité économique et la fiscalité sociale afin d’accueillir la future organisation de la contribution nationale au système social.
Retour au service public
Conscient que la solution de marché est bonne, mais inadaptée face aux exigences incontournables de la vie, on doit définir un certain nombre de domaines réservés non marchandisables.
En ce sens il est déjà possible, outre les fonctions régaliennes de l’état telles que la justice, police et l’armée la mise en place de cinq domaines objet d’une règlementation particulière, comme…
- Les supports des aménagements liés aux transports (ports, aéroports, gares, voies et routes)
- Les communications (la poste, les réseaux filaires-genre téléphone, internet- mais aussi hertziens –fréquences-)
- L’énergie -Les distributions nécessaires à la vie- (production et transport d’électricité, de gaz, bassin hydrauliques, assainissement et réseaux correspondants)
- L’éducation (y compris la recherche)
- La santé (les soins et la recherche)
Cela ne veut pas dire pour autant que tout doit être public, mais que l’état peut et doit déléguer, dans des conditions contractuelles particulières les missions que les secteurs privé acceptent d’assurer
En particulier il y a deux secteurs qui doivent posséder un filet de protection, bien que n’appartenant pas objectivement aux services publics, ce sont les secteurs de la banque et du crédit et de l’assurance où, l’état doit, soit posséder des contrats basiques à offrir, soit établir des règles d’accès minimum a déléguer aux entreprises privées pour qu’aucune exclusion ne puisse subvenir..
Contrat de travail universel
Il n’y a aucune bonne raison pour qu’il existe autant de contrats de travail différents. Deux contrats sont essentiellement utiles à l’économie. Le contrat « CDI » pour toutes les activités permanentes et le contrat limité dans le temps « CDD » dont les règles doivent être précautionneusement précisée. La notion de fonctionnaire persiste mais l’état ne doit plus considérer comme intouchables ses employés
La solidarité universelle
Financée par le secteur « fiscalité sociale » la protection sociale universelle éducation, santé, chômage, retraite ne doivent plus dépendre du contexte « secteur économique » du travailleur, car cela est une injustice profonde. Celui qui travaille bénéficie de plein droit de la solidarité nationale.
Et enfin « PAQUET CITOYEN »… trois mesures de confiance
Le retour la représentativité vraie
Le pays souffre actuellement d’un déficit de démocratie et d’une subtilisation de pouvoir malgré notre constitution. Il convient donc de revenir à des fondamentaux simples de la démocratie.
- Candidature ! Accès à la candidature plus facile (fin des 500 signatures, par exemple)
- Choix ! Election proportionnelle quasi intégrale sur liste pour les élections collégiales (législatives, européennes) et mode de sélection selon des critères qualitatifs pour les élections individuelles (municipales, présidentielle)
- Cumul ! Non cumul d’activités professionnelles Non cumul de mandats selon le taux d’occupation de chaque charge et naturellement plafonnement des indemnités correspondantes.
Le contrôle citoyen du fonctionnement de l’état
Notre société est victime d’un déficit d’information sur l’action de l’état malgré la débauche de médias.
- Chambre d’évaluation ! Sur le fonctionnement de l’état : A l’instar de la cour des comptes, il faut instaurer dans chaque ministère une délégation de la représentation nationale (émanation des deux chambres) pour assurer l’évaluation des actions des ministères. Il n’est pas normal, qu’une mesure décidée ne soit pas mise en œuvre, ou, si elle est appliquée on ne puisse connaitre son efficacité.
- Droit de suite ! Sur l’information du citoyen. La manipulation des opinions est tres facile. Une limitation de cette manipulation peut être mise en place en assurant un droit de suite a l’information. En ce sens il faut que dans les médias, presse, radio, télévision, les informations délivrées dans le cadre d’une émission ou d’une publication désignée comme « information » soit complète. En prenant comme exemple les bulletins météorologiques, on connait bien les températures du lendemain, mais on ne sait jamais si les prévisions ont été justes puisqu’il n’y a aucun suivi. Les informations doivent donc, dans les mêmes conditions de visibilité, être complétée jusqu’à leur terme, obligeant ainsi à s’assurer de l’exhaustivité et de la sincérité des messages délivrés.
L’expression du citoyen : le référendum
Le recours au référendum a question unique semble être une mesure de bon aloi pour connaitre la position du peuple face a un problème nouveau. Il faut définir le champ de ces problèmes bien évidement. Malgré une pacification politique apportée par le renforcement de la représentation populaire par le mode de scrutin, l’élu ne détient pas pendant sa mandature tous les pouvoirs.
Voila, si j’étais président, je ne mettrais pas Mickey à la culture et cette semaine, à Londres, je ne me présenterais sûrement pas avec un dossier sur les rémunérations des patrons. Ce serait carrément honteux, car cela ne correspondrait pas aux enjeux et aux défis que nous impose la future moralisation du capitalisme.
Si nous désirons vraiment conserver notre modèle global, il est hélas obligatoire de l’encadrer, non pas d’une moralité mouvante, intenable et contextuelle, mais d’une humanité certaine, stable et universelle.
Ne rigolez pas, face à ces quelques mesures qui cachent malgré tout de grands bouleversements. Je peux même parier que certaines d’entre elles sont dans les cartons. Si ce n’est aujourd’hui ou demain, elles s’imposeront... Car c’est avec le temps que va s’effondrer notre égoïsme. Les pires des livres de science fiction nous ont déjà décrit en long, en large et en travers des futurs sombres, radieux ou simplement actuels… il n’y aura pas de société en couche sociale, il n’y aura qu’une humanité. Plus vite nous y arriverons, plus vite nous bénéficierons de ses bienfaits.
Pour mes lecteurs... sachez qu’en si peu de lignes il est difficile de tout exprimer, ...
PS : Nicolas, si tu me lis….