Traîner une casserole !
C’est un jeu pour certains chenapans, attacher des vielles casseroles soit derrière une voiture soit à la queue d’un chien. Cette action ne vise qu’à faire du bruit.
Un homme politique devant ses casseroles.
Mais pour un homme politique, traîner dans sa réputation des affaires douteuses n’est pas incompatible pour se présenter à une élection. Pour certains, cela équivaut à une décoration.
Le "casse-toi, pov' con !" du Président est une casserole, tout comme la "bravitude" de Ségolène Royal, la Rolex de Séguéla ou les lapsus de Rachida Dati. S'y ajoutent les postures malheureuses (Bernard Kouchner et son sac de riz) et les interventions mal préparées (Roselyne Bachelot et sa recette anti- canicule : se garer à l'ombre !).
Une casserole peut venir d'un passé embarrassant (l'écolo Nicolas Hulot autrefois sponsorisé par Rhône-Poulenc, multinationale de la chimie), ou d'une rumeur (l'alcoolisme supposé de Borloo), voire d'une seule bourde qui dézingue toute une carrière (le ministre Olivier Stirn qui avait payé des figurants pour ses meetings).
Sous l’ancien Président, nous avions trois ministres avec des casseroles :
Rama Yade (pour son hôtel sud-africain plus onéreux que celui des Bleus),
Christian Blanc (pour des cigares payés par le contribuable)
Alain Joyandet (pour un permis de construire illégal).
Sans parler des membres de l’UMPS :
Petit florilège des Rois de la Casserole. Source.
Avec 40% des suffrages, Jean-Paul Alduy est arrivé en tête du premier tour des élections municipales organisées à Perpignan le 21 juin 2009 après l'invalidation de son élection en mars 2008 pour fraude électorale dite "fraude à la chaussette".
Maire de Levallois-Perret de 1983 à 1995 et depuis 2001, et député des Hauts-de-Seine de 1988 à 1997 et depuis 2002. Il est condamné en mai 1996 à quinze mois de prison avec sursis, 200 000 francs d'amende et deux ans d'inéligibilité par le tribunal correctionnel de Nanterre pour avoir fait travailler à l'entretien de son domicile et de sa résidence secondaire trois employés municipaux. En 2001, Patrick Balkany se présente sans étiquette et emporte les élections face au maire sortant soutenu par le RPR et l'UDF, Olivier de Chazeaux.
Député-maire de Mantes-la-Jolie entre 1995 et 2005, présidents du Conseil général des Yvelines de 2005 à mai 2009. Condamné en 2006 à 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux, Pierre Bédier fait appel de cette décision, l'appel ayant un effet suspensif. Il est réélu président du Conseil général des Yvelines en 2008.
Maire d'Istres (Bouches-du-Rhône) de mars 2001 à novembre 2002, François Bernardini est condamné pour une série d'affaires politico financières à dix-huit mois de prison avec sursis, 400 000 francs d'amende et cinq ans d'inéligibilité. Il est réélu en mars 2008 à la mairie d'Istres.
Maire de Dieppe de 1989 à 2001, il est condamné en 2003 par la Cour d'appel de Rouen à un an de prison avec sursis et à deux ans de suppression des droits civiques, civils et de famille pour "détournement de fonds publics et recel". Après avoir récupéré ses droits civiques en 2007, Christian Cuvilliez est de nouveau candidat aux élections municipales à Dieppe en 2008 sur la liste municipale d'union de la gauche conduite par Sébastien Jumel (qui remporte les élections). Il est réélu au conseil municipal.
Il est condamné en 1998 à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux. De novembre 1986 à octobre 1987, il a reçu un salaire fictif mensuel de 10 500 francs de l'Association régionale pour la formation et l'éducation des migrants, basée à Lille. En 1999, Harlem Désir est élu député européen. En 2001, il est élu conseiller municipal à Aulnay-sous-Bois. En 2004, à la tête de la liste du PS pour la région Île-de-France pour les élections européennes, il est réélu et promu vice-président du groupe parlementaire du Parti socialiste européen. Il est réélu en 2009. Il est depuis Secrétaire Général du PS.
Xavier Dugoin, maire de Mennecy en 1989, réélu en 1995, ne put se représenter en 2001. Dans le cadre de la disparition de 1200 bouteilles appartenant à la cave du Conseil général de l'Essonne, il est condamné en 2000 pour abus de confiance, détournement de fonds publics, falsification de documents administratifs et prise illégale d'intérêts, à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis, 100 000 francs d'amendes et deux ans d'inéligibilité. Il est aussi impliqué dans d'autres affaires. Il est réélu maire de Mennecy en 2008. Mieux, il serait aujourd'hui candidat pour succéder à Serge Dassault à la mairie de Corbeil-Essonnes...
Ce n'est pas à titre personnel mais en tant que trésorier du PS qu'Henri Emmanuelli est condamné en 1997 pour complicité de trafic d'influence dans l'affaire Urba. Condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et deux ans de privation de ses droits civiques, Henri Emmanuelli est réélu député PS des Landes en 2000 et président du Conseil général des Landes en 2001.
Maire de Bordeaux de 1995 à 2004, il est démissionnaire en 2004 lorsqu'il est condamné à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'éligibilité en tant que secrétaire général du RPR. Alain Juppé est réélu maire de Bordeaux en octobre 2006 dès le premier tour, et réélu, en 2008 toujours au premier tour.
Président du Conseil général de l'Oise de 1985 à 2004 et député depuis 2002. En 2000, il est condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Beauvais (Oise) pour prise illégale d'intérêts dans une affaire mettant en cause ses relations financières avec une société de communication, Euro2C. Il est relaxé en 2001 par la cour d'appel d'Amiens, mais cet arrêt est censuré par la Cour de cassation. En 2005, il est condamné par la cour d'appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis, 30 000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. En 2006, la Cour d'appel de Paris annule son inéligibilité, tout en confirmant sa condamnation avec sursis et son amende. Jean-François Mancel est réélu président de la Communauté de communes du Pays de Thelle en 2001 ; il est élu député de l'Oise en 2002 et réélu en 2007.
Elu maire de Béthune sans interruption de 1977 à 1996 et député du Pas-de-Calais de 1978 à 1996, Jacques Mellick démissionne de ses fonctions en 1996 suite à sa condamnation pour témoignage de complaisance dans l'affaire OM Valenciennes. En 2002, suite à l'invalidation de l'élection du maire sortant, Jacques Mellick est réélu maire de Béthune dès le premier tour.
Et combien d’autres ! Il est à croire que les électeurs aiment les repris de justice. Un livre relativement intéressant sur ce sujet : Le grand livre des casseroles de Philippe Vandel.
Mais c'est étonnant de voir à quel point le corps électoral oublie vite, et à quel point un homme ou une femme politique peut facilement se refaire une virginité. Certains, cependant, sont définitivement entachés, comme Dominique Strauss-Kahn. Mais lui en plus des casseroles, il a la queue….
Les parlementaires de devaient plus cumuler : Les cumulards du PS avaient jusqu’au 1er octobre pour démissionner. Résultat : il en reste plus de 220... et cela ne dérange plus la direction du parti.
Comme Monsieur Cahuzac, le candidat président nous aurait menti, les yeux dans les yeux ?
Promesse 48 : J’augmenterai les pouvoirs d’initiative et de contrôle du Parlement, notamment sur les nominations aux plus hauts postes de l’État a fin de les rendre irréprochables. Je ferai voter une loi sur le non-cumul des mandats. Je renforcerai la parité entre les femmes et les hommes en alourdissant les sanctions financières contre les partis politiques qui ne la respectent pas. J’introduirai une part de proportionnelle à l’Assemblée nationale.
Promesse 49 : Je porterai la durée d’inéligibilité des élus condamnés pour faits de corruption à dix ans.
Interrogé sur le projet de non-cumul des mandats, avancé pendant sa campagne par François Hollande, le président du groupe PS au Sénat et maire de Dijon François Rebsamen, a répondu mardi sur RMC : « Pas pour moi. »
« J’ai pris un engagement devant les électeurs, j’ai été élu pour six ans, jusqu’en 2014 je serai sénateur et maire. »
Trop de promesses, tuent les promesses !
La candidature, c’était l’heure de promesses, ou le leurre des promesses ?
Parfois, une casserole peut être un atout…
Illustration : http://www.ecosociosystemes.fr/profitation.html
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