Une ode aux Cons
À une notable exception.
Le Con, fort loin du cadre intime et secret, est sorti de sa clandestine grotte chaude et humide pour s'incruster le plus souvent, tel un morpion, sur ceux qui n'en ont pas. Le Con prenant de l'importance, réclama l'imposition, non des mains ou d'un quelconque appendice prétentieux, mais d'un adjectif illustrant sa gloire. Les plus arrogants s'arrogeant ce titre pour eux seuls.
Le Con par là même est fort curieusement du reste, par un subtil renversement des rôles, l'apanage de la gente masculine. L'homme, est toujours prompt à réaliser des prodiges d'imagination pour mériter à chaque instant ou peut s'en faut, cette plaisante qualification. Être Con est devenu ainsi une marque de fabrique, un label qui sied à merveille à ces curieux personnages qui exhibent leur virilité comme une oriflamme.
Des tribus de cons se formèrent ainsi au gré de l'évolution de l'espèce, qu'elles soient naturelles ou conjoncturelles, factuelles ou naturelles. Pour l'immense cohorte de ces membres prétentieux, le Con est une évidence. Nous pouvons sans l'ombre d'un doute distinguer le Petit du Grand tout comme le Gentil du Méchant. Ceux-là d'ailleurs aiment à s'opposer, à se faire la guerre et incessants assauts d'extravagances pour mériter ce titre.
Le Gros échappe à la dualité, le maigre se refusant à participer à la surenchère. L'ascétisme du second le mettant à l'abri des débordements de toute nature propre à son alter et gros. Même en faisant une cure, le gros Con demeurera éternellement ce malappris qui se moque des autres avec un mépris sidérant. Seul au monde, du moins le pense-t-il, il se range pourtant dans l'immense cohorte des malotrus de petite vertu.
Le Sale suit le même mouvement. Sournois et en tous points retors, il ne trouvera jamais son contraire. Il peut sans cesse se laver les mains après tous ses dérapages, ses inepties et autres vacheries qu'il aime à semer sur son passage, il restera éternellement ce type qui fait tâche. Laissons le macérer dans son ignominie, il n’est rien à attendre de lui.
Le Jeune et le Vieux sont les pendants d'une évolution naturelle de l'espèce. Il est simplement ici question de limite, une frontière fluctuante qui se franchit quand la connerie cesse d'être une facétie, un jeu, un rite de passage pour s'enkyster durablement dans le comportement de celui qui a pris ou trop bu de la bouteille. Ces deux-là savent que tôt ou tard ils feront la paire, rarement pour le meilleur mais toujours pour le pire.
Il ne reste plus qu'à examiner le cas du Pauvre Con. Risée de certains puissants qui se sentent au-dessus du commun, il est le plus à plaindre, n'ayant rien fait pour mériter pareille infamie et surtout l'aversion de ceux qui en définitive sont responsables de son sort. Il serait grand temps qu'il se rebiffe afin de bouter ceux qui n'héritent jamais de ce vocable en dépit de leur incommensurable connerie mortifère.
J'évoque ici la catégorie injustement écartée de la tribu : le Riche Con. C'est l'être le plus insupportable, le plus nuisible, le plus repoussant de la création. Il transpire le mépris, l'arrogance, la suffisance, la vanité et le plus total égoïsme. Le Riche Con a totalement et définitivement rayé tous les autres de son environnement. Il veut jouir sans entrave, gaspiller à loisirs, accumuler toujours plus et ce, en spoliant, en exploitant, en asservissant tous les autres.
Il est venu le temps de la grande réconciliation de tous les autres Cons ! Petit – Grand – Méchant – Gentil – Gros - Sale – Jeune – Vieux, tous Cons de belle nature, enfin réunis pour la bonne cause. Qu'ils se donnent la main pour le lancer à la seule chasse qui sauvera l'espèce humaine, une traque sans trêve ni repos, sans pitié ni pardon. Sus mes amis aux Riches Cons. Ce sont de très loin, les plus nuisibles de toute la création.
À contre-sens.
Grand, je vous le concède amplement
Vieux quoique pas encore barbon
Pauvre ce qui me sied comme un gant
Tous trois viennent orner ce plaisant Con
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Ces adjectifs me collent à la peau
Accompagnant ce qui fait ma gloire
Un blason tout comme un oripeau
De qualités qui viennent m'échoir
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Être Con, plus qu'un privilège
Vous octroie une part d'humanité
Si pour beaucoup c'est sortilège
Pour moi, j'assume cette fierté
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Par contre, je maudis le petit
Quand le jeune m'est insupportable
Mais je reste sans aucune saillie
Pour le riche, y-a-t-il vocable ?
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Préférons ceux qui ont leur pendant
Pour former de joyeux compères
Le grand et le petit c'est charmant
Le vieux et le jeune font la paire
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Refrain
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Si le sale ne se fait pas mousser
Ne souillera pas son contraire
Mais le riche, il fallait s'en douter
À nous tous, a déclaré la guerre !
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Nous les cons des autres espèces
Préparons la lutte finale
Mettons tous les riches à l'index
D'un doigt entrant dans les annales
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Refrain
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Offrons petite place à nos gros
Qui n'enflent pas de la bourse
Puisqu'ils partagent tous nos maux
Participeront à la course
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Chassons le riche con sans pitié
Ce fossoyeur de la planète
Nous n'en ferons nul quartier
Leur cœur est sec, la chair blette
•
Refrain
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