Johnny, ne nous quitte pas !
Ne nous quitte pas, ne nous quitte pas, Johnny. Tu ne peux pas nous faire ça et repartir comme ça, en nous laissant là. Il faut oublier, tout peut s’oublier, Johnny, le temps qui s’enfuit et les malentendus. Ne nous quitte pas. Moi je t’ offrirai des pluies d’ impôts, venues de chez nous, là où on n’en manque pas. Je creuserai par terre, pour t’ y enterrer, pour couvrir ton corps, et garder ton trésor. Je ferai un domaine, où tu seras roi, pour mieux te purger, grâce à tous nos droits. Ne nous quitte pas. Je t’inventerai, des taux insensés, que tu avaleras, parce que t’auras pas l’choix. Je te raconterai, l’histoire de ce gars, mort de n’avoir pas, pu tout rembourser. Ne nous quitte pas, Johnny, ne nous quitte pas. On a vu souvent, revenir heureux, un Belge exilé, qu’on croyait trop vieux. Il est paraît-il, des terres brûlées, où on prend ton blé, dès le mois d’avril. Mais quand vient le soir, pour qu’un ciel flamboie, le rouge et le vert, ne s’épousent-ils pas ? Ne nous quitte pas, ne nous quitte pas. Je ne vais plus pleurer, pleurer sur ton sort. Je resterai là, à te regarder, pelé et taxé, danser et sourire. Et à t’écouter, chanter et puis rire. Laisse-moi devenir, l’ombre de tes nombres, l’ombre de tes biens, l’ombre de ton gain. Ne nous quitte pas, Johnny, ne nous quitte pas.
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