La mort d’un grand monsieur
Monsieur Raymond Devos vient de mourir. Tristesse.
J’ai toujours aimé les mots. Dans les livres, les chansons, les sketches même ! Enfant, je dévorais la Comtesse de Ségur, je fredonnais les paroles de Michel Sardou et je reprenais à mon compte les textes et mimiques de Fernand Raynaud.
Au fur et à mesure du temps, j’ai changé de lectures et de chansons ; mais pour remplacer Fernand Raynaud, il me fallut attendre les années 1980 et l’humour décalé de Raymond Devos. Il me captivait avec ses histoires absurdes, sous une avalanche de mots qu’il débitait à une allure folle, avec une aisance toute déconcertante. Essayez donc d’apprendre « Sens dessus dessous » et de le réciter, non ! de le jouer... Ou « Mon chien, c’est quelqu’un »... Déjà, les lire, c’est mourir de rire, alors tenter de les interpréter... Mais vous pouvez également vous risquer à déclamer l’un de ces courts poèmes, Je hais les haies, au hasard, en tâchant encore de ne pas vous emmêler dans les assonances et les métaphores.
Personne ne pratiquait l’absurde aussi talentueusement et avec autant de classe.
Il va manquer quelqu’un au pays de l’humour et de l’ironie...
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