Les jumelles coupées du monde

Rappel sur leur parcours : à tout juste neuf mois, Jarnette Olsen présente ces filles, Mary-Kate et Ashley, au casting de "La fête à la maison" (actuellement diffusé sur la chaîne Comédie). Elles décrochent le rôle de la petite Michelle Tanner qu’elles se partagent pendant huit ans. Après la fin de la série, les sœurs Olsen sont loin d’être au chômage puisqu’elles enchaînent les films, les séries, les disques, leurs produits dérivés se comptent par centaines, et les ventes par milliers. Aujourd’hui, après plus de dix-huit ans de carrière, Mary-Kate et Ashley sont les jumelles les plus connues du monde, et leur fortune est estimée à plusieurs millions de dollars.

Tout ce succès, cette célébrité soudaine, ces paillettes, ne leur ont-elles pas tourné la tête ? Les jumelles ont toujours prétendu le contraire : « Nous vivons une existence parfaitement normale comme tous les jeunes de notre âge », clament-elles haut et fort. Par la suite, elles ajoutent : « Nous sommes très proches de nos fans. D’ailleurs, ils nous connaissent mieux que nous-mêmes. »
Justement, leurs fans n’ont qu’un souhait : les rencontrer.
C’est lors du dernier séjour des jumelles en France, début octobre, que certains fans ont cru pouvoir enfin réaliser leur rêve. Pourtant, une admiratrice de dix-huit ans, que nous appellerons Amandine, n’a pas eu l’impression que l’on accueillait les fans à bras ouverts, bien au contraire. « On ne voulait même pas me laisser rentrer dans l’hôtel », raconte cette dernière. « Puis, lorsque j’ai pu voir l’agent des jumelles, il m’a dit que ce n’était pas lui qui ne voulait pas me laisser rentrer, mais les managers américains », poursuit la jeune fan. « Le pire, c’est que les jumelles ne sont même pas au courant », raconte une employée de l’hôtel.
Après plus de six heures d’attente, Mary-Kate et Ashley sortent enfin de l’hôtel, escortées de deux gardes du corps chacune. C’est alors qu’Amandine s’approche des deux sœurs et leur demande poliment (et en anglais) si elle peut les interviewer. Les deux sœurs lui ont tout simplement répondu en chœur : « No » ! Elle n’a même pas eu le temps de leur demander un autographe, et encore moins de prendre une photo ou leur demander pourquoi ce refus. Immédiatement, un des vigiles l’a empêchée de les approcher... Et pendant ce temps, les célèbres jumelles en profitent pour se sauver...

Amandine n’en est pourtant pas à son coup d’essai.
Déjà, lors de leur passage en France en 2004, cette dernière était présente et on lui avait déjà barré la route. « J’attendais près de la sortie de l’hôtel avec une dizaine d’autres fans et Mary-Kate est passée par une autre porte à un mètre de nous, discrètement. On n’était pourtant pas nombreux... », regrette-t-elle.
Après ces deux déconvenues, Amandine est amère. Elle, qui a donné sans compter de son temps et de son énergie pour faire mieux connaître les jumelles en France ! En effet, voulant partager son admiration pour les sœurs Olsen avec d’autres fans, elle a créé, dès l’âge de quatorze ans, un fan club pour donner les dernières informations concernant l’actualité des jumelles. Ce fan club, elle continue, plus de quatre ans après, à l’animer avec autant de passion. Petit à petit cette activité l’amène d’ailleurs à envisager une carrière dans le journalisme. « J’avais tant espéré que les jumelles seraient ma toute première interview. J’avais pourtant tout prévu. Quelle déception ! »

On pouvait se dire que les fans, gagnants des concours, auraient, au moins, plus de chances.
Mais il n’en est rien !
Deux jeunes filles qui avaient gagné le concours organisé par le magazine Dream’Up et dont le prix était une rencontre avec Mary-Kate et Ashley Olsen, ressentent la même amertume qu’Amandine : « On a pris la photo pour le magazine, on a donné nos cadeaux aux jumelles et elles sont parties », raconte l’une d’entre elles.
Mais pourquoi protège-t-on autant ces demoiselles ? Ce ne sont pourtant pas les fans qui vont leur faire du mal !

Après cela, comment peut-on encore croire que les sœurs Olsen vivent "une existence parfaitement normale", comme elles le prétendent ? Ne seraient-elles pas, comme tant d’autres de ces "people", une illusion que l’on fait miroiter aux yeux naïfs et crédules du jeune public... qui contribue pourtant à les enrichir grandement...