Mangez du hareng !
Herring ! arenque ! hering ! sild ! aringa ! haring !, autant de mots qui résonnent dans nos halles à marée, pour désigner ce joli poisson argenté aux moeurs grégaires qui vit en bancs entre Golfe de Gascogne et eaux froides nordiques.
Frais, salé ou saur, le hareng a longtemps été la nourriture plébéienne par excellence. Après avoir contenu à lui seul quelques méchantes famines et assuré la prospérité de moult cités portuaires, il aurait - dit-on - fait office de monnaie jadis.
Pour toutes ces bonnes raisons, on le célèbre encore et toujours dans bon nombre de villes et de villages côtiers.
Bien qu’abondant, la surpêche a pourtant failli lui coûter la peau et les arêtes, l’Union Européenne ayant été contrainte de légiférer en urgence sur les quotas.
Heureusement pour notre ami vif argent, l’attrait nouveau pour le commerce de poisson domestiqué lui offre pour l’heure un salutaire répit.
Savez-vous que, non content d’être un des plus abordables, ce petit poisson est aussi l’un des plus sains qui soit, aux vertus diététiques et culinaires reconnues ?
Peu chargé en métaux lourds, car situé en bas de l’échelle alimentaire, contrairement au thon, il contient à peu près tout ce qui est recommandé par les diététiciens : sélénium, phosphore, vitamines A et D, B2, B3, B 6, B12, sans parler du précieux Oméga3, présent en abondance dans sa chair onctueuse.
Seul bémol ! une fâcheuse tendance à élever le taux d’acide urique.
Ce poisson gras des mers froides vit essentiellement en Atlantique Nord, mais il est aussi pêché dans l’océan pacifique.
Les marins pêcheurs hollandais de Vlaardingen le connaissent bien qui seront les premiers à trouver le moyen de le conserver en le traitant au sel de mer (conservation en saumure). Un trouvaille d’importance, car le hareng est un poisson de piètre conservation.
Grâce au saumurage et à la technique des caques, les séjours en mer s’allongent et la populace s’en trouve du coup mieux nourrie.
Une fois déchargé à quai, le hareng est dessalé à l’eau de source, puis fumé ou vendu à la criée.
Alors, si Chirac nous conseillait de manger des pommes, Sarkozy pourrait bientôt recommander le hareng à la plèbe que nous sommes.
Aussi, et pour nous mettre en appétit et prendre ce poisson par le bon bout, quoi de mieux que cette petite chansonnette venue tout droit du pays qui l’apprécie le mieux !
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Et maintenant, pour accommoder votre nouveau et ô combien admirable futur compagnon, je vous livre ici quelques recettes de ma saumure personnelle :
- A la française : Hareng pomme à l’huile à la lyonnaise
Hareng cru, légèrement fumé mariné dans l’huile d’olive et servi tiède sur pommes de terre cuites coupées en lanières, oignon et ciboulette
- A la danoise : Kryddersild en saumure et sucre
Hareng frais salé, sucré, mariné aux épices (baies de myrte, gingembre, cannelle, clou de girofle, santal), caqué et conservé en haut du frigo pendant un mois
- A la norvégienne : Salade nordique
Hareng fumé ou caqué (pressé salé en barrique) coupé au ciseau, pomme acidulée, avocat, aneth ciselé, yaourt, vinaigre de cidre
- A la hollandaise : Maatjesharing ou hollandse nieuwe
Hareng cru, légèrement salé et maturé, fondant donc, frotté sur un lit d’oignons émincés ultra fin et englouti d’une traite
- A la germanique : Bismarckhering sandwich
- A l’espagnole : Hareng grillé
- A la belge : Kipper purée
Hareng salé et à peine fumé à plat sur des copeaux de bois, présenté en filet et servi froid ou tiède avec purée de pomme de terre à l’oignon émincé cru et arrosé de vinaigre blanc.
Bon appétit les amis !
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