Affaire Beckham : Quid de l’aspect sportif ?

Car pour le supporter et l’amoureux de football, c’est surtout de cela dont il est question. Or dans cette affaire, l’aspect économique semble être le seul facteur déterminant pour les qataris, qu’importe le reste.

Ainsi, on a pu constater, en lisant la presse sportive, que Nasser Al-Khelaifi aurait déjà passé une commande de 20 000 maillots floqués Beckham auprès de Nike, histoire de s’assurer leur écoulement avant les fêtes de fin d’année. Aussi, dernièrement, c’est tous les services du club qui se sont mis sur le pied de guerre pour accueillir la star et gérer au mieux l’image de ce recrutement. La chaîne qatarienne Al-Jazeera, quant à elle, envisagerait également de toucher son billet en recrutant le Spice Boy comme consultant sport.

Même Bertrand Delanoë, le maire de Paris, toujours soucieux de transformer un peu plus sa ville en nid à touriste, s’est réjoui de l’éventuel passage du joueur à… Paris-Plage. Platini, lui, ne s’est pas trompé en affirmant que “ce sera bon pour les magasins et pour le shopping à Paris. (...) S’il vient c’est pour autre chose que le football”.

Nasser Al-Khelaifi l’a lui-même avoué : David Beckham est “un bon produit marketing”. Pour s’attirer ses faveurs, il aurait proposé à l’ancien galactic un salaire de 4,5 millions d’euros annuels, un luxueux appartement dans le VIème arrondissement, ainsi qu’une belle villa dans les Yvelines.

Mais n’est-il donc question que de cela ? Quid du plan sportif ?

Si certains on pu s’offusquer de la somme déboursée pour Javier Pastore, il ne faut pas omettre le fait que le prodige argentin est un jeune joueur d’avenir, plein de talent, et qu’il s’agissait là d’un pari prometteur et basé sur le long terme. Dans l’affaire Pastore, quoi que l’on pense du prix d’acquisition, le côté sportif n’était pas absent. L’affaire Beckham (36 ans), ne semble pas remplir les mêmes critères…

De plus, et il ne faut pas l’oublier, le flanc droit du PSG est déjà occupé par un joueur de talent : Jérémy Ménez. Y a-t-il donc à ce point urgence ? Si ce dernier déclare ne pas être inquiété par cette concurrence, et qu’il défendra son poste coûte que coûte, il oublie peut-être un point important (du moins, pour les dirigeants) : il ne fait pas vendre autant de maillots que la méga-star David Beckham.

Car c’est bien de cela dont il est ici question : vendre des maillots, des places, des produits dérivés, du rêve. Si Antoine Kombouaré dit sincèrement qu’il ne s’intéresse pas à toute cette histoire et que, pour lui, seule la vérité du terrain compte, aura-t-il son mot à dire face à tant d’intérêts économiques ? Pourra-t-il continuer à faire librement son travail d’entraîneur ? Et surtout, saura-t-il résister à la tentation qatari de s’offrir un coach plus bling-bling ? Difficile à dire.

Evidemment, David Beckham n’y est pour rien. D’ailleurs, son souhait le plus cher est avant tout, si l’on en croit ses déclarations, de “jouer”. Jouer, pour disputer les prochains JO de Londres avec la sélection anglaise. Même si le capitaine parisien, Mamadou Sakho, estime que son arrivée serait bénéfique pour le mental du groupe, ce dont on ne doute pas, on est en droit de s’interroger sur le rapport qualité-prix d’une telle signature.

Christopher Lings ( PlanetePSG )