Bleu comme la nuit

Secoué par les frasques coquines de Ribéry, Govou, Benzema…, le monde des crampons est saisi par l’affaire de « proxénétisme sur mineure » que les tabloïds du monde nous envient. Scarface sans Al Pacino, ça manque de peps quand même ! Il ne fait pas beau temps pour les remakes.
Relativisons. Parlons humain. Humanité serait un bien grand mot tant le sordide l’emporte sur le reste. Si à 19/20 ans, on ne laisse pas Popaul tendre et détendre sa libido dans le bassin des ouragans comme la nature le lui commande, l’âme humaine ne serait plus ce que je pensais qu’elle était. Je suis rassuré, elle demeure !
Les esprits prudes – ils ne manquent pas par ces temps de pudeurs indécentes – sortiront le parapluie de l’hypocrisie pour baver quelques principes anachorètes, se branlant en loucedé le mandrin sans vergogne, l’illustration d’une bimbo scotchée au frontal, jusqu’à extraction des fonds, les guiboles raidies par le spasme qui vient. Que celui qui ne l’a pas fait ou pensé… Tant pis pour lui !
Je ne sais pas vous, mais j’ai regardé avec soin les photos de la fameuse Zahia, celle par qui… Quelle notoriété soudaine ! En les regardant, je me suis vu autrefois, ne lui laissant pas le temps de faire une pause-café pour prendre une photo, à Doubaï ou ailleurs. D’accord avec les anachorètes, elle n’a pas le regard scintillant de l’inaccessible étoile, mais vous n’allez pas me dire que vous êtes insensible à la cambrure et au luxe de son appartement témoin ! Vous n’allez pas me dire non plus qu’elle a l’allure d’une collégienne mormone abusée à son corps défendant dans la grange familiale ! D’ailleurs, elle affirme crânement avoir caché son âge lors de ces « relations coupables »…
Certains évoquent l’image d’une France flétrie par ces joueurs de foot un peu trop rapides devant les buts. Drapeaux et enseignes nationaux souillés par la luxure. S’il n’y avait que ça pour dégrader cette image aux yeux du monde, la France en sortirait quasiment indemne ! Sans chercher des justifications à une affaire de moeurs impliquant le milieu glauque des affaires, du proxénétisme et de la valse de l’argent pas trop propre ou carrément sale, attardons-nous un peu sur les hommes mis en cause dans une affaire qui sent mauvais, très mauvais et peut-être pas à l’endroit qu’on pense. Interrogeons-nous plutôt sur l’univers et les sur les « victimes » du jour, victimes bien rétribuées puisqu’elles sont le coeur et la respiration fétide des bonnes affaires de l’industrie sportive.
Voilà des jeunes qu’on chope au berceau ou presque, qu’on arrache au milieu familial, qu’on forme et qu’on façonne pour tuer et se faire tuer dans l’arène. Avec ou sans pelouse, c’est une arène. Voilà des gars à qui on inflige une formation de gladiateur et qu’on envoie se perdre au nom d’un principe honteux : gagner quoi qu’il en coûte. Gagner de l’argent, beaucoup d’argent, sans autre souci éthique que celui du profit. Pas d’états d’âme. La célébrité est à ce prix.
Pas de vie normale. Un jeu vidéo pour compagnon et une grosse caisse pour la frime. La tête dans le guidon, ils sont formatés pour produire encore et encore, du beau jeu et des mauvais coup. C’est de l’élevage en batterie. Ils gagnent de l’argent, mais à quel prix ! A l’âge où l’on s’amuse avec l’insouciance de la jeunesse, ils soignent les ligaments croisés du genou, les ischio-jambiers, les entorses et autres accidents musculaires. On fait attention à la nourriture, aux femmes, aux supporters, aux médias assassins, aux coups bas qui pleuvent comme des hallebardes, à ceux qui t’aiment, à ceux qui te détestent. Aux jaloux, aux cons, aux frustrés, aux débiles… A tous ceux qui le moquent et le font souffrir du complexe de l’être inculte, incapable d’aligner deux phrases sans trébucher. Son orteil vaut aussi cher que le plus beau des diamants ! Il gorge les caisses des propriétaires et autres apparatchiks du système sous les applaudissements des masses, elles-mêmes préparées, manipulées, avachies, jouant le rôle de robinet.
L’organisme est une pierre précieuse qu’on cultive pour des gros plein de soupe sans pitié. L’univers sportif est un noeud de crotales ! Un système politique aux rouages graissés pour empêcher de penser hors circuit. Toute intrusion est malvenue. Le joueur peut s’écraser contre un mur, y laisser sa peau, aucune espèce d’importance, un autre bovin viendra le remplacer au pied levé et les soirées incitatives dans les boites branchées continueront dès plus belle dans le fleuve du fric et de la corruption.
Avec ça, il faut que le joueur soit un homme, un vrai, un dur. Pas une tarlouze ! Non mais ! Un qui en a entre les jambes. Quoi de plus naturel, dès lors, quand l’occasion se présente – souvent – s’il le prouve avec comme seule carte d’identité la chose qu’il connaît le mieux, l’argent qui coule à flots ? Champagne ! C’est moi qui arrose !
Dans cette lamentable affaire, le puritanisme va bon train. On tape, peu importe qui tombe. On parle de morale, on distribue les bons et les mauvais points. On parle de proxénétisme, de trafic, de mise en examen, comme si la solution à ces dérives se trouvait là où l’on pointe le doigt. L’arbre qui cache la forêt, encore et toujours.
Si embastiller Ribéry, Govou, Benzema et d’autres pouvait arrêter la gangrène, nous aurions alors toutes les raisons de nous réjouir, car un monde nouveau serait sur le point de naître. Arrêtez, salissez, brûlez…, le mal est ailleurs !
Que cache-t-elle cette “affaire” ? Je ne suis pas convaincu ni par la clarté qu’elle dégage, ni par son véritable objectif.
lediazec
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