Comment sauver nos stades ?
Une nouvelle fois, l’actualité sportive est gangrénée par les actes en dehors des stades. Alors que les jeux olympiques se sont déroulés dans des conditions parfaites, le football fait tristement parler de lui. Plus particulièrement, il s’agit du Paris Saint Germain, club plus connu aujourd’hui pour ses affaires extra-sportives que par ses résultats sur le terrain.
Ce sport, ce jeu se coupe de ce qui fait tout son être : le public, le vrai, c’est-à-dire les familles.
Comment réagir ?
Alors que le pouvoir ne cesse de prendre des mesures législatives, la seule vraie réponse provient actuellement du Président du PSG. Ce dernier a décidé, fait unique en France, de ne plus vendre de places pour les matchs à l’extérieur à ses supporters. Cette décision est remarquable car elle représente une véritable volonté d’en finir. Volonté qui ne semble présente chez les politiques.
En effet, les interdictions de matchs qui fonctionnent très bien en Angleterre, ne semblent pas aussi efficaces en France. Pourquoi ?
Tout simplement, les interdits de stades doivent pointer au commissariat au coup d’envoi. Rien ne les empêche d’aller au stade par la suite. Au Royaume-Uni, la personne doit pointer à la mi-temps et à la fin du match. De même, les stades disposent de fichiers électroniques d’interdits de stades permettant de refuser l’accès à ces personnes.
Pour améliorer l’accès au stade aux familles, il faut « socialiser » les enceintes. Il faut ouvrir des crèches, des garderies par exemple. Il faut que le stade devienne un espace de vie, un espace de rencontre. Il ne faut pas que le lieu devienne la possession unique des supporters. Cette socialisation permettra une ouverture à un public nouveau, mais aussi un mélange qui aura un effet positif sur ce qui se déroule dans et autour des stades. Aujourd’hui, les alentours du Parc des Princes se vident les après-midi et les soirs de match. Il faut éviter cette peur.
Clairement, le positionnement de milliers de policiers ne suffit pas. L’actualité nous l’a prouvé.
La répression ne doit pas être la réponse à tout problème. Et lorsque l’on en use, il faut que cela soit utilisé efficacement. Quel est l’intérêt de mettre du sursis ou une mise à l’épreuve à une personne qui a participé à une bagarre, à des saccages dont le résultat est le coma d’un homme ? Est-ce que cela l’empêchera de revenir le samedi d’après ?
Une autre solution, plus extrême, est possible. L’augmentation des prix des billets a en effet permis en Angleterre un tri du public. Pourtant, il semble peu probable que cela aurait un effet positif en France où les personnes ne se ruent pas dans les stades quel que soit le prix (même si les gens sont prêts à payer très cher des places de concert). De même, le rugby nous prouve tous les week-ends qu’il est possible de réunir 80.000 personnes dans un stade, avec des places à 5 euros, et où tout se déroule à merveille.
Quoi qu’il en soit, il ne faut pas une réponse automatique des pouvoirs publics par des décisions irréfléchies. Il faut un véritable dossier, une véritable étude sur la question. D’autant que la France est candidate à la réception de l’Euro 2016. Cette compétition sera une occasion rêvée pour retravailler sur la notion de stade, et pour les remettre à neuf.
La décision du Président du PSG, tout aussi bonne qu’elle soit, ne doit pas devenir définitive. Elle n’est qu’une réponse partielle, en attendant que l’Etat se charge du problème. La violence dans le football n’est pas inhérente à ce sport, faisons en sorte qu’elle ne le devienne pas.
Arthur-Léo.P
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