Coupe de la Ligue : vive les seconds couteaux !
La finale de la Coupe de la Ligue mettra au prises deux équipes du « ventre mou » du championnat de France : l’OGC Nice et l’AS Nancy-Lorraine.
Certes, certains esprits chagrins feront remarquer (à juste
titre et sans vouloir offenser les supporters des deux clubs) qu’on aurait pu rêver
d’une affiche plus prestigieuse pour remplir le Stade de France. En effet, la
capacité du Stade de France est deux fois plus importante que la somme des
capacités du Stade du Ray, enceinte niçoise de 18 500, et du stade Marcel Picot,
enceinte nancéenne de 20 087 places. D’autre part, le palmarès des clubs
est assez peu important, Nice ayant connu ses heures de gloire dans les années
1950 (4 titres de champions de France -1951, 1952, 1956, 1959 - et 2 coupes de France
- 1952, 1954) et depuis 1960, la vitrine de l’OGC Nice ne se remplira plus que d’une
coupe de France au goût amer, la victoire de 1997 ayant lieu lors d’une saison
de relégation précédent un long purgatoire en 2e division, jusqu’au
retour dans l’élite en 2002. Le palmarès nancéen est encore plus maigre :
une seule victoire en coupe de France en 1978 face à ... Nice, à l’époque où les
Nancéens s’appuyaient sur un jeune de leur centre de formation, un certain
Michel Platini, et les Nancéens ne sont remontés dans l’élite que cette année. Ce
sont aussi deux des plus faibles budgets du championnat de France, ne disposant d’aucune star, plus habitués aux déplacements en bus qu’aux jets
privés. Il a même fallu que Nice se batte devant les cours d’appels et le Comité
olympique du sport français pour ne pas subir une relégation financière en
championnat de national (3e échelon) en 2002, la montée dans l’élite étant validée à
la dernière minute.
Mais malgré tout, ces deux clubs ont su faire front. Nice a
toujours su assurer le maintien depuis 2002, et Nancy est très bien parti pour
faire plus qu’un aller-retour. Et la finale qui se peaufine n’a rien d’une
finale au rabais. D’abord, pour deux clubs loin de la menace de la relégation, mais
tout aussi loin des quatre premières places du championnat, c’est une chance
inespérée de disputer la coupe d’Europe l’an prochain, et pourquoi pas de s’inspirer
de Strasbourg, vainqueur surprise l’an dernier qui, cette saison, est aussi
brillant en coupe d’Europe (le club est toujours en course et affrontera Lovech
en 16e de finale de la coupe UEFA) qu’il déçoit en championnat (19e
et avant-dernier). Ensuite, si ces deux clubs sont en finale, c’est parce qu’ils
le méritent. Nice est allé éliminer le richissime voisin monégasque sur son
propre terrain 1-0, marquant un but assassin à 2 minutes du coup de sifflet
final, après avoir résisté intelligemment aux stars (Vieri & co) de la
principauté. Déjà en quart de finale, les Niçois avaient réussi l’exploit de
sortir Bordeaux, deuxième du championnat au terme d’un match épique dans un
stade du Ray bouillant. Quant aux Nancéens, ils ont eu un parcours plus simple,
jouant tous leurs matchs à domicile, et s’imposant souvent avec le score minimum
de 1-0, excepté en demi-finale où ils ont étouffé Le Mans en s’imposant 2-0, grâce
notamment à un but plein de culot du jeune Manu Da Costa (19 ans). Les deux équipes doivent beaucoup à leur entraîneur, comme c’est souvent le cas pour les petits budgets
du championnat. Le corse Frédéric Antonetti, l’entraîneur niçois, est un vrai
globe-trotter avec certains résultats brillants : deux montées dans l’élite
(avec Bastia en 1994 et Saint-Etienne en 2004), 2 finales de coupe de
Aux 22 acteurs de cette affiche insolite de démontrer que
non, il ne s’agira pas d’une finale au rabais, mais bel et bien d’un match pour
enrichir leur palmarès, et décrocher une méritoire place en coupe d’Europe !
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