Dunga remplace Scolari, ou quand le Brésil ne veut plus être le Brésil
Les amoureux du football offensif qui pensaient que les deux raclées subies par la sélection brésilienne lors de ses deux derniers matchs (contre l’Allemagne en demi-finale 7-1, puis lors du match pour la 3ème place 3-0 contre les Pays-Bas) serviraient de détonateur pour mettre à la raison les décideurs de la Fédération brésilienne en sont pour leurs frais.
En effet, si la CBF a bien décidé de se séparer de Luiz Felipe Scolari, ce n’est en rien pour mettre à sa place un romantique du ballon rond, loin s’en faut, puisque son successeur n’est autre que Dunga, le sélectionneur qui était déjà aux manettes lorsque le Brésil s’est fait éliminé par les Pays-Bas en quart de finale en 2010. A l’époque ses joueurs lui reprochaient un management et un style beaucoup plus basés sur le physique que sur le jeu. Il lui avait également été reproché de ne pas avoir sélectionné Ronaldinho.
Capitaine et Champion du Monde d’une sélection ennuyeuse en 1994, cet ancien milieu de terrain au jeu rugueux et sans imagination n’est guère apprécié dans son pays par la presse comme l’opinion publique.
Agé de 50 ans, celui qu’on surnomme « simplet » au Brésil, a déclaré : "Je sais que je dois améliorer beaucoup de choses, en particulier avec les journalistes. Je fais mon mea culpa. […] Je suis prêt à recevoir des critiques, des suggestions. […] En attendant, c’est un immense plaisir d’être ici de nouveau. Merci pour la confiance que vous m’octroyez".
Après son Mondial raté, on était en droit de penser que le Brésil repartirait sur de nouvelles bases et avec des hommes nouveaux, qu’à l’image de l’Allemagne en son temps il saurait se remettre en question. On pouvait espérer que ce style de jeu trop "européanisé" qui ne gagne plus et qui de plus ennuie le public serait jeté aux oubliettes et que le football "samba" retrouverait son identité. Le retour de l’austère Dunga à la tête de la sélection prouve le contraire. C’est triste pour le Brésil et surtout pour le football.
C’est un peu comme si demain Didier Deschamps décidait de quitter la tête de l’équipe de France, et que pour ne pas vouloir prendre un inconnu on redonnait les clefs de la maison bleue à Raymond Doménech.
J’imagine déjà vos sarcasmes face à une idée aussi saugrenue.
Qu'ils sont chanceux ceux qui ont pu admirer le Brésil victorieux de Pelé en 1970, ou encore ceux qui ont été enchanté par Zico, Socratès et compagnie en 1982.
Depuis les années 90 le Brésil a perdu ce label qui était synomyme de beau jeu dans le monde du football, et le retour de Dunga à la tête de la sélection Auriverde ne fait que renforcer cet abandon.
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