Ejaculation symbolique entre mâles sur le podium de Formule 1 !
Chaque spectateur a pu regarder ce rituel symbolique et immuablement mis en scène qui survient sur le podium de chaque Grand Prix du circuit lors de la remise des coupes juste après les hymnes nationaux du vainqueur de la course et de la marque du véhicule. Les trois premiers classés de la course débouchent des magnums d’une marque de champagne sponsor de la course et s’arrosent d’un jet spermatique pour la plus grande satisfaction du public qui ne comprendrait pas qu’ils abandonnent ce rituel institutionnalisé depuis des lustres.
Certes, le champagne accompagne très souvent les événements sportifs et festifs, mais cela ne prend jamais une dimension aussi importante que lors des courses automobiles. L’inauguration de vaisseau se fait aussi au champagne, mais l’on projette la bouteille sur la coque au bout d’une ficelle. Les marins doivent avoir un nom spécifique pour ce morceau de corde. Et puis, désormais, les navigateurs solitaires arrosent aussi, mais là, on comprend mieux l’allusion du marin isolé qui en lâche une giclée après l’abstinence de la course. Les Grands Prix étant limités à deux heures maximum, la durée de la continence ne peut être retenue pour les pilotes, comme elle peut l’être pour les marins.
Un tel scénario ne peut pas être un leurre d’appel sexuel ou d’une quelconque métonymie, loin de là, mais d’une pure symbolique de l’éjaculation entre mâles. Il n’y a rien de plus explicite. Les vainqueurs se présentent comme des hétéros virils dans la force de la jeunesse, ils ont d’ailleurs été applaudis auparavant par une double haie de jeunes femmes en jupes courtes (sauf à Dubaï et Bahreïn). Il existe d’ailleurs toute une série de jeunes beautés qui suivent les champions et sont présentées comme autant de fiancées, d’admiratrices ou de groupies. Mais sur le podium, plus question d’égéries ou de jolies femmes. On s’arrose entre mecs d’un jet puissant, sorte de geyser de fluide séminal et quand l’euphorie gagne, on arrose aussi les mécanos et toute l’équipe qui a participé à la victoire. Pas question de secouer la bouteille pour envoyer une giclée à une jolie femme. On s’asperge de liquide entre hommes. Et on n’attend pas d’être sous la douche pour s’en coller une dose.
La course automobile est quasiment du domaine masculin. Seuls les rallyes autorisent la présence de quelques femmes pilotes. Il en existe aussi dans les formules américaines, pays où les femmes s’affirment souvent dans des secteurs réservés ailleurs aux hommes. Mais en Formule 1, il n’y a pas de femmes dans les voitures. D’autre part, aucun de ces pilotes n’a fait son coming out, et Graham Hill, le père de Deamon avait l’habitude de rouler une pelle à la préposée qui lui tendait la coupe. Les pilotes de F1 se la jouent viril, ils sont sensés risquer leur vie à chaque course. En réalité, depuis le décès d’Ayrton Senna, les précautions se sont accumulées et les pilotes de F1 sont loin d’être des gladiateurs malgré leurs très grosses… rémunérations. Au moindre débris sur la piste et à la plus petite averse, la voiture de sécurité neutralise la course et les héros grassement payés ne risquent plus leur peau, ils tournent les uns derrière les autres en attendant sagement. Les 24 heures du Mans, qui nous rappellent Steve McQueen, l’homme dans toute sa splendeur virile, sont tout aussi sécurisée, depuis que sous l’initiative de Jacky Ickx décida ne plus courir à sa voiture lors d’un départ en épi. Pourtant démonstration de courage mâle, la course aussi mérite son champagne sur le podium. Car c’est bien connu, les sports mécaniques, c’est un truc d’hommes permettant de les rouler.
Alors, puisqu’ils ne sont pas homos, pourquoi font-ils semblant de s’asperger de sperme ? Pourquoi s’en collent-ils symboliquement une dose ? D’abord, c’est souvent celui qui a gagné la course qui commence le rituel. Histoire de montrer qu’il est le vainqueur et qu’il encule les deux autres. Ensuite, le second et le troisième sont obligés de répliquer pour montrer aux caméras « qu’ils ne sont pas des tapettes ». Curieusement, personne ne fait remarquer qu’il s’agit d’une imitation de partouze entre mecs où l’on répand sa semence tous azimuts sans se soucier des gonzesses.
La France n’a plus de Grand Prix depuis longtemps, circuit inapproprié, certes, pression de verts et des écolos scandalisés par ce gaspillage d’énergie fossile. Mais les lois interdisant la publicité sur l’alcool lors d’événements sportifs y sont pour beaucoup dans la disparition de la course sur le territoire national, alors qu’à Monaco, toutes les publicités sont permises. Or, un Grand Prix de Formule 1 sans aspersion finale au champagne, c’est comme une quiche sans lardons, une femme sans clitoris ou une crucifixion sans Jésus.
Mais s’il existait une Formule Femme, avec quoi pourraient-elles s’arroser à la fin de la course ? Du 5 de Chanel, du lait maternel, je vous laisse la possibilité des suggestions, même les plus farfelues ou extravagantes.
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