Eric Black, l’Écossais du 57
A l’occasion de son 55e anniversaire, retour sur la carrière d’Éric Black : le plus français des footballeurs écossais.
Originaire d’Aberdeen, dans le Nord-Est de son Ecosse natale, c’est aussi dans le Nord-Est (mais de l’hexagone cette fois) que ce buteur au nom de rockstar se fera connaître des amateurs de football français via cinq années passées en Ligue 1, à la fin des années 1980, dans les rangs du Football Club de Metz.
Vainqueur de la Coupe des Coupes face au Real en 1983
Membre de la grande équipe d’Aberdeen alors entraînée par un certain Alex Ferguson au début des années 1980, Eric Black (seulement 19 ans à l’époque) se révèle aux yeux du grand public en inscrivant l’un des deux buts de son équipe en finale de la Coupe des Coupes 1983 face au… Real de Madrid ! S’il vous plait ! Particulièrement adroit de la tête, le natif de Bellshill comptabilisera ainsi un total de 70 buts en 180 matchs disputés pour le compte de son club formateur tout en garnissant au passage son armoire à trophées avec la C2 donc, mais aussi la Supercoupe d’Europe en 1983, ainsi que 2 titres de champion (1984, 1985) et 4 Coupes d’Ecosse (1982, 1983, 1984 et 1986). Chouchou du public du Pittodrie Stadium, outre son but face aux Madrilènes, les fans des « Dandy Dons » se souviennent également de lui pour son fabuleux hat-trick du mois de février 1983 face au Celtic, ou encore plus généralement pour le duo de feu qu’il formait d’abord avec son complice Mark McGhee, puis avec Franck McDougall.
Buteur décisif pour Metz en finale de la Coupe de France 1988
Fort de ce palmarès plutôt conséquent, Black rejoindra alors de façon surprenante le FC Metz à l’été 1986. Et en Moselle, Eric fera même des débuts tonitruants, remportant d’emblée la Coupe de la Ligue 1986, tout en inscrivant 10 buts en D1 dès sa première saison. En outre, 4 saisons durant, il formera également l’une des plus belles triplettes offensives que le club grenat ait connues de par son association avec les internationaux tricolores Bernard Zénier et Carmelo Micciche. Au total, Eric Black aura ainsi marqué 28 buts en 95 matchs disputés (dont 26 buts en 85 rencontres en D1) pour le FC Metz de 1986 à 1991. En outre, c’est d’ailleurs au cours de son passage en Lorraine que Black glanera ses 2 seules sélections au sein des « Tartan Terriers » (l’équipe nationale écossaise). Mais l’apogée de sa période messine demeurera à jamais la finale de la Coupe de France 1988 face à Sochaux. Ce jour-là, tandis que son équipe est menée au score par les Lionceaux (sur un but de Stéphane Paille), l’Ecossais sautera plus haut que tout le monde pour égaliser (de la tête évidemment) juste avant la mi-temps sur corner. Un but qui emmènera sa formation jusqu’à la fatidique séance des tirs au but où la bande à Kastendeuch et Hinschberger finira par s’imposer au bout du suspense (5-4), remportant ainsi le trophée national pour la seconde fois de l’histoire du club lorrain.
Fin de carrière prématurée et reconversion comme entraîneur
Malheureusement, le parcours de l’Ecossais prendra fin prématurément suite à des problèmes récurrents au dos qui le contraindront à se retirer aux débuts des années 1990. Une retraite précoce donc qui ne parviendra pourtant pas à éloigner bien longtemps ce mordu de foot des terrains verts. C’est ainsi qu’en 1998, Eric entamera une carrière d’entraineur, d’abord comme assistant de Jozef Venglos au Celtic de Glasgow, puis via différents postes de manager ou d’assistant sur les bancs de nombreux clubs britanniques tels que Motherwell, Coventry, Birmingham, Sunderland ou encore Blackburn. Enfin, en 2016, sa connaissance de la langue de Molière lui permettra de devenir le bras-droit de Rémi Garde à Aston Villa, puis celui de Claude Puel à Southampton.
Pour conclure, les propos de son ancien partenaire dans le 57, le gardien Michel Ettorre, sont peut-être ceux qui illustrent le mieux la mentalité du bonhomme : « J’aurais aimé que certains jeunes joueurs du centre de formation puissent voir Eric s’entraîner. Pour lui, chaque séance était l’équivalent d’une finale de Coupe du Monde ». Tant gentleman que coéquipier exemplaire, pas étonnant qu’Eric Black ait ainsi laissé une trace indélébile dans le cœur des supporters messins.
Lionel Ladenburger
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