Et à la fin, c’est la zone euro qui gagne ! (2)
Depuis le traité de Maastricht (92), quatre fois sur 6 Coupes du monde, six fois sur 6 Coupes de l'euro [1]... la zone euro gagne une proportion impressionnante (10 sur 12) de compétitions.
Et à chaque fois que ces coupes ont été gagnées par un pays 'européen' (le critère étant la participation à la coupe de l'euro UEFA), ce pays était dans la zone euro !
Coupes du monde |
1998 France, 2006 Italie, 2014 Allemagne (2 exceptions hors Europe : Brésil en 1994 et 2002) |
Coupes de l'euro |
Allemagne, France, Grèce, Espagne, Espagne, Portugal |
En termes de probabilités, c'est tout simplement impressionnant.
Selon la population
La première façon d'aller un peu plus loin est de comparer par rapport aux populations respectives de chaque pays, et donc de la zone euro par rapport à la zone non euro. Zone euro : 337 Millions, sur Coupe Euro 750 M =>44.9% seulement. (Voir Eurozone et Euro 1996 )
Car avec la Russie, la Turquie, la Pologne, la Tchéquie, le Danemark, la Suède, le RU, la Suisse et la Biélorussie par exemple, la population des pays participant à la Coupe de l’Euro est bien plus nombreuse que celle de la seule UE (512.6 millions).
La probabilité pour la zone euro de remporter 6 coupes de l'euro est donc de 0,449 puissance 6 = 0,8% seulement !!! Il y aurait 0.8% seulement de chances à des pays de la zone euro de l’emporter 6 fois sur 6, si la population était un critère pertinent.
Et si l’on exclut la Russie et la Biélorussie, qui ne sont pas dans une forme économique fantastique, ce qui ne favorise pas d’attirer de nombreux excellents joueurs, cela fait encore 594 millions, et 56,7%, et donc 3,3% seulement de chances à des pays de la zone euro de l’emporter 6 fois sur 6.
C’est à dire 30 fois moins de chance que les 100% constatés !
Selon la 'valeur' économique des équipes
La population n'est pas un critère suffisamment pertinent ?
Prenons alors un critère plus spécifique, aligné sur la 'valeur' supposée des joueurs constituant chaque équipe nationale, du point de vue des sommes déboursées par les clubs pour s'attirer leurs joueurs [2].
Cette façon de faire évite plusieurs critiques, notamment :
- celle relative au niveau de vie des différents pays : si un joueur a une cote élevée, alors qu'il provient d'un pays à faible PIB par tête, c'est probablement qu'il est employé par un club étranger, et les pays à faible niveau de vie ne sont donc pas pénalisés par ce critère
- et même celle relative au niveau des joueurs, supposé directement lié à leur cote sur le marché. [3], et à leur moyenne qui peut différer selon les pays.
Ainsi, en tenant compte de la 'valeur' totale des équipes, en zone euro et hors zone euro, on s'affranchit de biais importants. Et les chiffres sont encore et toujours très parlants :
Zone euro : 6134 ; Hors zone euro : 2717 ; Total = 8854 millions d'euros.
Ratio (zone euro / total) = 69,3%, à la puissance 6 (6 coupes de l'euro) : 11% seulement.
Et pour les 4 Coupes du monde + les 6 Coupes euro, à la puissance 10 : 2.5% !!!
Il ne devrait donc y avoir qu'une chance sur 40 pour que cette conjonction de victoires se réalise !
Cela ne peut pas résulter du hasard.
La 3e partie de cet article "Et à la fin, c’est la zone euro qui gagne ! (3) Une équipe de foot peut-elle être séparée de son contexte socio-économico-politique ?" concernera les interprétations possibles.
PS. Cet article est écrit avant la finale, pour éviter toute contestation liée au statut de la Croatie versus l'euro : les gouvernemet successifs ont pris position pour passer à l'euro, et les sondages montrent aussi la volonté de la population en ce sens ; Mais ce pays n'est pas (encore) dans l'euro.
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