Football : Paris est Allemand

6 000 supporters d’outre-Rhin, si ce n’est plus, ont garni l’enceinte parisienne et nettement monopolisé les encouragements. Timides, les quelques chants rouge et bleu auront été immédiatement stoppés par une série de puissantes contre-offensives jaune et noir. A Paris, le PSG n’était plus chez lui. A l’époque où les supporters portugais de Benfica remplissaient également les travées, les Kops parisiens avaient au moins encore la force, la possiblité, de se faire entendre en retour.

Comment a-t-on pu en arriver là ? Depuis le plan drastique lancé par Robin Leproux visant à « assainir » les tribunes du Parc des Princes, l’ambiance n’a jamais été aussi plate. Les anciens abonnés boycottent, les passionnés hésitent. Résultat, le Parc des Princes se vide et est de plus en plus triste à voir. L’apogée aura indiscutablement été ce jeudi soir de Coupe d’Europe, et cette réception du Borussia Dortmund. Parisiens, vous êtes chassés des tribunes ? Ne vous en faites pas, les supporters allemands se chargeront de vous remplacer, laissant se dérouler tranquillement une rencontre en territoire ennemi, sur le sol de Lutèce.

Le Parc des Princes perd progressivement son âme. A quoi aurait-il ressemblé si la LFP n’avait pas mouillé son pantalon en interdisant les déplacements lors des deux classico ? Le jaune d’hier soir aurait sans aucun doute mué en un bleu ciel provoquant, déshonorant. En parlant de matchs à l’extérieur, quoi de plus ridicule que les minuscules parcages parisiens depuis le début de la saison ? Des affluences dignes des plus insignifiants clubs de Ligue 2, et encore. A Montpellier, la semaine dernière, les quelques courageux supporters franciliens auront du braver la honte de ne pas dépasser la barre des 30 individus.

Et pendant ce temps, on se vante de ne plus déplorer d’incidents en marge des rencontres. Pas d’empressement, chers observateurs, le plan n’est actif que depuis quelques semaines. Or, il ne me semble pas qu’à l’époque où le Parc avait encore une voix, les débordements se produisaient toutes les semaines. Enfin bref.

Un Parc des Princes jouant contre son camp, voilà l’avenir rêvé par l’élite dirigeante. Hier soir, les tribunes jaunes et à fort accent allemand ont pu donner du cœur à l’ouvrage à leurs joueurs, quand les supporters locaux se demandaient s’ils ne s’étaient pas tromper d’adresse. Un bel exemple qui marque la fin d’une ère. Le Parc n’est plus le Parc. Paris jouera bientôt à l’extérieur chaque semaine, et le 12ème homme portera fièrement les couleurs de l’adversaire. Est-ce bien là le PSG que vous souhaitez, Robin ?