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Accueil du site > Culture & Loisirs > Sports > L’équipe de France et le poids de l’échec

L’équipe de France et le poids de l’échec

Je remercie Mr Brassens pour son accroche… j’aurais pu utiliser également « les trompettes de la renommée » mais nos joueurs manquent cruellement de poésie.
 
Notre équipe de France a malheureusement confirmé tout le mal que le monde du football et d’ailleurs d’une manière générale pensait d’elle. Elle a gravement chuté avant-hier soir contre un Mexique enjoué et volontaire, emportant avec elle sa froideur, son humour douteux, ses certitudes hautaines, ses comportements de starlettes.
 
Et même s’il ne faut pas généraliser, car l’on sait trop bien qu’un discours de façade est un passage obligé pour tout joueur qui veut rester sélectionnable (voir le cas des exclus tels Nasri ou Benzema), il reste un sentiment profond de déception sur le fonds et sur la forme dans l’expression de cette équipe.
 
On nous demande d’être solidaire sans restriction, d’être derrière ces… pardon nos joueurs, notre entraîneur, nos dirigeants qui oeuvrent pour le bien de la nation, de son image, voire de son économie. Il faut faire cesser les critiques dans les médias, faire taire nos anciennes gloires (qui ont pourtant un regard très avisé sur le sujet) et applaudir ! Etre des inconditionnels …
 
Je m’y refuse, et le premier élément que cette équipe et ses dirigeants devraient prendre en compte, c’est qu’il est dans la nature même du sport que le public et les médias soient là pour applaudir (certes quand le spectacle s’y prête), pour encenser (et ils le font), mais également pour partager, analyser, juger. Dans tous les pays il y a autant de sélectionneurs que de supporters, et ne pas accepter ce jeu c’est déjà une démonstration de prétention (n’est-ce pas, messieurs, qui ne souhaitent plus se rendre aux points presses). La critique est naturellement partout et dans le cas de l’équipe de France, elle est justifiée. Est-ce qu’on ne dit pas qu’un film est raté ou qu’un acteur est mauvais dans un film : je le dis moi de Gérard Depardieu, qu’ il y a des films dans lesquels il n’est pas bon et je le considère pourtant comme l’un des plus grands acteurs de l’histoire. Dans le même sens, Thierry Henry restera l’un des plus grands joueurs Français... mais bon là il n’a pas joué…
 
Et puis il y a l’image, c’est finalement là que le contenu de ces dernières semaines, voire de ces deux dernières années est le plus discutable car c’est l’image d’un pays, d’un peuple et cela ne doit pas être galvaudé. L’équipe de France, pour qui a la chance d’être appelé, c’est respect, altruisme, sacrifice, humilité, devoir et partage et non un cercle de l’égocentrisme, de la peur de l’autre ou de l’erreur. Une piqûre de rappel s’impose.
 
Nous avons le droit de critiquer ce comportement car il est retransmis dans le monde entier et que là-dessus nos sportifs nous doivent également des comptes. La richesse du footballeur puisqu’il semble que ce soit la notion ultime dans l’échelle des valeurs de la plupart des footballeurs (le seul moment ou ils sont solidaires c’est pour négocier les primes) ne tient pas qu’à son talent, mais également en partie à son public et aux médias.
 
Après cette débâcle, car on ne peut pas imaginer que le Mexique et l’Uruguay vont se tirer une balle dans le pied pour risquer de ne pas atteindre un prochain tour qui leur tend les bras, il est logique de souhaiter que les personnes qui sont à l’origine de cet échec (avoir maintenu Domenech après le mondial par exemple) tirent les conséquences du résultat sportif et humain qu’ils ont générés et laissent la place pour un nouveau projet.
 
… Et je rêve, je rêve d’une équipe composée de joueurs qui seraient respectés et aimés parce qu’ils jouent les uns pour les autres, les uns avec les autres. Je rêve d’une équipe qui se donne à fond sans baisser la tête en cherchant un fautif ailleurs que dans son short, qui salue ses supporters à la descente du bus, à la fin d’un match, une équipe qui sourit et qui produit un jeu enfin basé sur ses qualités. Je rêve également de supporters qui chantent, qui vont au stade pour faire la fête, qu’il n’y ai plus de fosses et de grillages au abord des pelouses …
 
Le résultat c’est bien mais ce n’est pas tout et le public aimera toujours une équipe qui perd au premier tour si elle n’a rien lâché sur les fondamentaux. Si je prends l’exemple du Brésil, je suis certain que l’une de leurs équipes les plus chères à leur cœur dans l’histoire sera celle de 1982, avec des joueurs flamboyants tels Socrates, Zico, Falcao, Junior, Eder … et pourtant elle n’a rien gagné !

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3 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 19 juin 2010 12:13

    (bis repetita)

    La « messe est dite ».

    La seule réponse possible à cette grossière insulte était l’exclusion immédiate de l’équipe « fais tes valises, tu peux rentrer chez toi... ». Cela n’a pas été fait, bien au contraire, puisque le très grossier personnage continue de pérorer et provoquer au milieu du groupe.

     Totalement irréel.

    Il est pour moi évident que les autres joueurs n’y comprennent plus rien : « on peut donc insulter l’entraineur et ... continuer » ? Tout le monde doit être décontenancé et a perdu ses repères et l’entraineur son autorité.
    D’ailleurs, en avait il encore depuis que la fédération avait annoncé son remplacement et depuis qu’il se la sapait lui même en imposant des joueurs hors de forme ou en acceptant que deux de ces joueurs fassent preuve de racisme envers le "bon élève de la classe" , Y.Gourcuff pour refuser de jouer avec lui et exiger qu’il soit exclu de l’équipe.

    Et oui, notre équipe est à l’image d’une partie de notre pays, en déliquescence, et mon vœu le plus cher est qu’on ne voit plus jamais ça . Pour ma part, je ne me sens pas représenté par les « racailles » (comme ils se nomment eux même).


    • posteriori 19 juin 2010 13:02

      Quand on a des supporters comme calmos (celui qui poursuit une militante heureuse d’avoir gagné des élections avec plusieurs de ses potes aussi nases que lui, mais non ce n’est pas une racaille lui !), effectivement vaut mieux perdre tous ses matchs et les laisser avec ce qu’ils meritent.


      • Nicolas 19 juin 2010 22:58

        C’est vrai que l’équipe du Brésil de 1982 était une merveille, les extraits montrés dans les documentaires étaient impressionnants (sauf leur gardien évidemment). Et je vois avec plaisir qu’il y a quelqu’un qui se souvient d’Eder et de ses tirs foudroyants (voir son coup franc contre l’Argentine à la WC 1982, ou sa reprise de volée contre l’URSS après s’être monté la balle).

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