L’OM : stabilité instable
L’OM est sur le podium du championnat de Ligue 1 pour la deuxième fois en deux ans. Du jamais-vu depuis quinze ans. Pourtant, le départ de Nasri à Arsenal laisse présager l’ombre d’un doute…
Drogba en 2004, Ribéry en 2007, Nasri en 2008. Les étoiles marseillaises sont filantes. C’est un constat. La stabilité prônée par Pape Diouf n’est donc que relative. Chaque année, on se sépare de la perle. Alors, oui, l’OM est monté deux fois sur le podium depuis deux ans. Mais cette année Marseille a eu chaud. Le recrutement fastueux de l’été 2007 a été décevant. A part Mandanda, l’OM a même été sauvé par des joueurs déjà présents : Niang et Valbuena. Bref, le départ de Nasri n’est que la continuité de ce qu’il se fait depuis trois, quatre ans. Et cela comporte des risques.
Le premier pour Samir Nasri lui-même. Arsenal comporte déjà des joueurs talentueux au poste de milieu offensif (Fabregas, Rosicki…). Pour un joueur de 20 ans, Marseillais pure souche, le départ comporte un risque. Le syndrome Gourcuff n’est pas à écarter. Néanmoins, on peut faire confiance à Nasri. Malgré son âge, il compte quatre saisons de Ligue 1 derrière lui, plus de 120 matchs. Son talent et surtout son intelligence sont autant de garanties pour voir Nasri, handicapé cette saison par un lot d’innombrables pépins, exploser au plus haut niveau. Le foot français en a besoin. Les Bleus notamment. Alors bonne chance Samir.
Les autres risques sont pour l’OM. La manne financière dégagée par son transfert, environ 15 millions d’euros, ajoutée à l’enveloppe allouée traditionnellement au recrutement, va sans doute permettre à Marseille de frapper fort en matière de transferts. Bref, de nouveaux joueurs vont arriver. D’abord pour remplacer le minot meneur de jeu. Un poste-clé. La réussite du remplacement de Drogba en 2004 (Luyindula) puis de Ribéry en 2007 (Ziani) montre que la tâche n’est pas aisée. L’argent ne suffit pas.
Enfin, l’OM confirme que le mot stabilité dans le Sud a un sens particulier. Quasi miraculeusement, cela a marché cette saison. Mais cela aurait pu tourner en eau de boudin. La logique aurait voulu que l’OM conserve son équipe, dont Nasri, au moins une saison de plus, en y ajoutant deux, trois recrues pour la renforcer. Quand on finit sur le podium deux années de suite, les bases sont bonnes. Il faut juste renforcer à bon escient. Changer les bases plus renforcer est donc plus risqué. Diouf a bien compris que le temps des chambardements incessants des Marchand, Tapie ou Bouchet était révolu. Les deux saisons précédentes le montrent. Mais le chemin est pourtant là, direct. Pourtant, on ne s’y enfonce pas à fond. C’est dommage.
L’OM n’est décidément pas un club comme les autres. Cela peut faire peur pour la saison prochaine. Mais, comme la normalité n’est pas marseillaise, cela peut aussi marcher. L’OM est unique, c’est aussi pour ça qu’on l’aime.
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