La défaite est finie
Cette fois, rideau, les clowns bleus ont quitté l’Afrique du Sud sur une défaite contre le pays hôte, question de politesse sans doute. Certains demandent déjà pardon, d’autres des têtes, mais Escalettes, lui, droit dans ses bottes au fond de l’eau, fait comme si rien ne s’était passé. We will survive.

On commençait à bien rigoler quand même, avec cette France là. On commençait à s’y faire à ce feuilleton rocambolesque, inédit et tragicomique que nous servaient les Bleus, jour après jour. On commençait à s’y complaire, presque, à ces rebondissements, ces ministres qui font pleurer les joueurs, ce sélectionneur prompteur qui empêche son capitaine de venir s’excuser, ce préparateur physique qui balance son chronomètre ou son sifflet, on ne sait plus très bien, on commençait à s’y attacher à ce bordel monstre, dont seuls nous étions capables, là bas. Que les français, déjà mal qualifiés, pour oser pareil spectacle, que les français pour s’affranchir ainsi des codes, des règles des textes et de la déontologie. Ce côté pédant, anarchique, je m’en foutiste, branleur et hypocrite, râleur et mesquin, arrogant et pleureur, made in France, sans hésiter, et pas désagréable à suivre, finalement. Et ça a continué jusqu’au bout, avec un Domenech aux petits oignons, même cuit, qui refusera de serrer la main à l’hypocrite et aussi mauvais que lui sélectionneur éliminé de l’Afrique du Sud. Enorme Raymond, qui tire la tronche jusqu’au bout de la conférence de presse, histoire d’en rajouter une couche sur la mauvaise image qui désormais nous colle aux basques, pour l’été au moins, pour un peu plus longtemps sans doute. Raymond sans peur, sans honte, mais avec tristesse, qui déclare être prêt à assumer. On n’en doute pas, mais un peu quand même : des années que le bonhomme nous roule dans la farine, il y a donc fort à parier qu’assumer, il n’en a rien à foutre. Raymond mis en cause par Evra, un peu plus tard, Evra qui déclare que le sélectionneur sourcilleux l’a empêché de venir présenter ses excuses en conférence de presse la veille du match, lundi soir. Evra et son « grand pardon » dont ce serait l’heure, selon lui, avec les « grandes explications » qu’il promet. Evra qui semble avoir appris de Raymond : lui aussi se moque un peu du monde, en tête des briseurs d’entraînement d’abord, et en pleine repentance 48 heures après, en plus déçu de n’avoir pas été titularisé. Ou Evra est idiot, ou il prend Domenech pour un jambon. Un peu des deux peut-être.
Evra non titulaire pour ce dernier match, normal, en tant que capitaine il paie pour les agissements du groupe, rien à dire. Evra ne doit plus être capitaine des Bleus, d’ailleurs. Gallas, lui, a terminé sa carrière, un autre des meneurs de la fronde. Henry a fini sa carrière bleue aussi, Henry qui promet lui aussi de « parler » et qu’on peut soupçonner d’avoir eu un rôle assez trouble durant le séjour en Afrique du Sud. Ribéry pose question également. Pas clair, le kid de Boulogne, pas net, pas franc. Lui non plus ne mériterait pas d’être dans les premières listes de Blanc. Anelka, sans commentaire. Gignac n’a pas le niveau, Valbuena n’a servi à rien comme prévu, Clichy est à revoir, comme Diaby, quant à Gourcuff… Titulaire aujourd’hui, il a saboté sa sélection d’un coup de coude curieux, suite à une envolée assez inutile. Gourcuff, faut voir, donc. Pas encore le grand joueur annoncé, le syndrome milanais qui revient. Pour le reste, au revoir Govou, Cissé, à un degré moindre Malouda, qui a paru relativement sincère dans son implication. Et puis, c’est le seul buteur français de cette compétition, alors. Quant à l’étage supérieur…les gars à côté de Domenech, Boghossian Martini Duverne and co, au revoir, et Escalettes, Houiller, Le Graet, idem. Surtout Escalettes. Il aurait dû accompagner Valentin dans sa débandade, mais il n’en prend pas le chemin, il parle même de reconstruire. Reconstruire, d’accord, mais sans vous, cher monsieur Escalettes, il faut quand même que d’autres que les joueurs assument. Sans quoi c’est trop facile. Ou vous ne mesurez pas l’ampleur de la catastrophe, et dans ce cas vous êtes incompétent, ou vous le mesurez mais vous ne voyez pas en quoi vous êtes responsable, et à ce moment là vous êtes incompétent une nouvelle fois. Il est temps pour vous de quitter non le navire, mais l’épave.
On va faire ça, maintenant, attendre le départ des uns, les révélations des autres. Attendre la première liste de Blanc, comme la deuxième saison d’une série démarrée très fort. On est toujours déçu, en général, par les deuxièmes saisons, à quelques unes près. Surtout que là les acteurs vont beaucoup changer, enfin espérons, parce que si c’est toujours les mêmes qui tirent les ficelles, écrivent les dialogues, tournent les plans, et jouent, on est parti pour s’emmerder, longtemps, redevenir banals, transparents, joyeusement médiocres : si peu français.
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