La L1, un spectacle qui ne fait plus recette
Tandis qu’en coulisses on s’active pour le prochain appel d’offres des droits TV du championnat, la qualité du jeu proposé sur les pelouses françaises n’en finit plus de décevoir.
Avez-vous vu Marseille-Lens, dimanche dernier ? Ce « grand match » diffusé sur Canal +, entre deux clubs phares du foot français, avait, sur le papier, de quoi séduire jusqu’aux supporters les plus blasés. Un choc prometteur, aurait-on pu croire. En réalité, on en était bien loin. Cette rencontre entre 18e et le 15e de Ligue 1 s’est révélée ennuyeuse au possible, l’OM venant à bout d’une équipe artésienne transparente grâce à un petit but de Zenden à vingt minutes de la fin. D’un côté comme de l’autre, l’animation offensive a été proche du néant, et l’inspiration des vingt-deux acteurs sans cesse annihilée par la peur de mal faire. Ironique, pour les retrouvailles de JPP avec le Vélodrome...
A l’image de ce nouvel avatar du spectacle proposé actuellement sur les terrains de l’hexagone, pas étonnant que le public se lasse. La récente Coupe du monde de rugby a montré qu’il n’y avait pas que le ballon rond capable de fédérer des millions de personnes autour d’un événement sportif. Et au vu de la pléiade de stars de l’Ovalie qui évolueront dans des clubs français cette saison, le top 14 pourrait devenir une cible de choix pour les diffuseurs.
Sauver les meubles
Pas étonnant non plus que la chaîne cryptée, qui finance le championnat depuis sa création en 1984, émette de légitimes réserves quant à la qualité d’un produit qu’elle a de plus en plus de mal à valoriser auprès de ses abonnés. Qui plus est à la veille de renouveler son bail avec la LFP, laquelle cherche un moyen de préserver cette manne providentielle (600 millions d’euros pour la période 2005-2008 !).
Autre illustration du malaise ambiant : la situation du PSG. Propulsé en haut de l’affiche et chapeauté par Canal+ (encore elle) il n’y a pas si longtemps, le club de la capitale semble poursuivre son déclin. Après une saison 2006-2007 particulièrement difficile, on pouvait s’attendre à un sursaut d’orgueil. Mais le redressement annoncé tarde à porter ses fruits. Samedi dernier à Valenciennes, c’est un curieux raisonnement qui a conduit l’entraîneur Paul Le Guen à se passer de certains cadres (Pauleta, Gallardo, Armand, Frau, Luyindula), préférant faire confiance à des jeunes joueurs (Sakho, N’Goyi, Arnaud, Sankharé, N’Gog) certes prometteurs mais inexpérimentés. Une stratégie absurde, sportivement et économiquement. Le Parc des Princes, qui fait si peur aux joueurs, n’est pas prêt de revoir du beau jeu...
Manque de moyens et de confiance
Pendant ce temps, Lyon continue son règne, malgré l’usure du pouvoir et grâce à l’éclosion du tandem Benzema-Ben Arfa (pourvu qu’ils ne s’exilent pas !). Et ce n’est pas à Nancy, auteur d’un très bon début de saison, de devoir assumer seul la concurrence. Sur la durée, Rennes et Bordeaux paraissent mieux armés pour rivaliser avec l’OL. Les autres ? Toulouse est rentré dans le rang, Saint-Étienne manque de régularité. Quant aux « grosses écuries » (OM, PSG, Monaco), elles sont à la rue.
D’aucuns diront que le spectacle ne fait pas le résultat, ou encore que les championnats étrangers (Angleterre, Espagne et Italie surtout) ont des moyens autrement plus conséquents pour attirer les meilleurs joueurs, mais il demeure un vrai problème, d’ordre psychologique. Avec un peu de confiance et beaucoup de volonté, les clubs français sont encore capables de briller (en témoigne la prestation marseillaise à Liverpool au début du mois).
Alors joueurs, entraîneurs, dirigeants : arrêtez de vous dégonfler et mettez-y du cœur ! Donnez envie aux amateurs de foot d’aller au stade et, pour les plus jeunes, de regarder les matches à la télé plutôt que de faire une overdose de PES 8...
18 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON