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La LNB adopte l’AOC

La Ligue Nationale de Basket vient d’annoncer la mise en place de nouveaux quotas pour soutenir la formation à la française face à l’américanisation à outrance de ses équipes. Dès la saison prochaine, les effectifs de Pro A et de Pro B seront tenus de faire de la place aux jeunes pousses élevées selon le label hexagonal...

La Ligue nationale de basket vient d’adopter une réforme des quotas de joueurs qui va obliger certains clubs à faire de la place aux Français. D’un système basé sur la nationalité fixant une limite à six étrangers (dont quatre maximum n’étant ni Européens ni Cotonou : donc généralement Américains), on passe à un système instaurant la notion de « joueur formé localement ». Une sorte d’AOC (appellation d’origine contrôlée) qui impose à tous les clubs d’aligner au moins 5 joueurs du cru dans leur effectif de 10 (et 6 pour une équipe de 11 et 7 pour 12 en Pro A, 7 pour 10, 8 pour 11 et 9 pour 12 en Pro B). Ce qui équivaut, quel que soit le nombre de joueurs alignés, à un maximum de 5 joueurs formés à l’étranger par équipe (3 en Pro B).

Si en théorie cette règle peut permettre d’avoir une équipe 100% étrangère, c’est bel et bien une réforme destinée à favoriser la formation des jeunes Français qui a été votée. Conscient des difficultés à s’imposer rencontrées par ses successeurs tricolores, Aymeric Jeanneau, président du Syndicat national des basketteurs, ne manque pas de se féliciter de la réforme.

Cette avancée est une première étape importante vers une responsabilisation des joueurs issus de centres de formation qui démontrent, depuis des années, leur savoir-faire, confie le meneur de l’ASVEL.

Pour ce qui est des critères, le joueur sera considéré comme « formé localement » s’il a eu quatre années de licence en France entre 12 et 21 ans. L’aspect local n’est donc pas lié à un club mais à tout l’hexagone, sans pour autant limiter le label bleu-blanc-rouge aux seuls titulaires de la nationalité française. On peut noter que l’amplitude de l’âge pris en compte permet aux Français ayant décidé d’aller finir leur formation dans les universités américaines d’être eux aussi labellisés, pour peu qu’ils n’aient pas commencé le basket trop tard.

Avant que ce nouveau système ne soit mis en place, essayons-nous à l’appliquer aux équipes actuelles, histoire de se faire une idée des changements à venir. À Poitiers, pas de problème puisqu’on ne compte que trois Américains. Au Mans, à Orléans et à Roanne, avec 5 joueurs formés hors de nos frontières, on est aussi dans les clous. Tout comme à Strasbourg, Dijon, le Havre et Hyères-Toulon.

Andrew Albicy meneur espoir du Paris
Levallois Basket« title= »Andrew Albicy meneur espoir du Paris Levallois
BasketPar contre, il y aurait un joueur « non-AOC » de trop à Nancy, Cholet, Vichy, Rouen et Chalon. Comme pas mal de ses concurrentes, l’ASVEL 2010 peut s’aider de ses espoirs pour entrer dans les quotas (7/12 avec Lacombe et Fofana). Quant au Paris-Levallois, le club de la capitale serait loin du compte avec seulement quatre joueurs formés localement sur dix (Aka, Ekanga, JB Adolphe et le jeune Andrew Albicy)... tout comme à Gravelines où Bokolo, Akpomedah et les espoirs Rousselle et Courby sont entourés uniquement de joueurs non formés localement.

Les conséquences de la réforme sur les effectifs ne seront pas très importantes pour la plupart des clubs. Si les joueurs formés en France se voient assurer une place au soleil, les « Cotonou » (issus de pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) et les Européens vont probablement être les dindons de la farce. Dorénavant mis dans le même panier que les Américains (à moins bien sûr d’avoir été formé en France), la concurrence va être rude. Si en théorie, les joueurs US pourront désormais être jusqu’à cinq par équipe au lieu de quatre, on ne devrait pas assister à une hausse particulière de leur nombre puisque dans le même temps, les joueurs naturalisés (comme bientôt Ben Dewar à l’ASVEL) ne pourront être considérés comme « AOC ». Finies donc les naturalisations de complaisance rendues inutiles par la réforme.

Stephen Brun ailier fort SLUC Nancy Basket et
fan des Fantasy Leagues« title= »Stephen Brun ailier fort SLUC Nancy
Basket et fan des Fantasy LeaguesToutefois, on peut légitimement douter de l’efficacité de cette dernière concernant la protection de la formation made in France. Comme le montre l’application de ce nouveau règlement aux effectifs actuels, peu de changements sont à prévoir du côté de la représentation des Français qui resteront dans un rôle de complément dans de nombreuses équipes.

 

 


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1 réactions à cet article    


  • Voltaire52 Voltaire52 8 avril 2010 11:59

    Je trouve cela bien , cela permettra a un retours a l identification des supporters aux joueurs locaux et non a des mercenaires ....

    j espere la meme chose dans le football , 8/11 joueurs formés en france (pour la formation locale 2 a 4 joueurs serait rever)

    prenons l exemple de la real sociedad et de l athletico bilbao , clubs qui incarnent leur region ...la mentalite et la culture locale....

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