Le mondial qatari : une aberration
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Le comité exécutif de la FIFA a attribué hier l’organisation du mondial de football 2022 au Qatar, premier pays du Moyen-Orient a accueillir une manifestation sportive majeure. Si Sepp Blater se réjouit d’aller vers de nouveaux pays, je ne partage pas son optimisme. La désignation du Qatar comme hôte du mondial, c’était la pire décision possible.
En premier lieu, il faut savoir qu’au Qatar, en plein été, les températures avoisinent les 50 degrés. Le sélectionneur adjoint belge Marc Wilmots, sommé de commenter la décision de la FIFA a regretté que l’on joue avec la santé des footballeurs sans tenir compte de l’intérêt sportif. On me dit que les stades seront climatisés. Du foot dans des bulles réfrigérées. En effet, les 12 enceintes qataris seront toutes climatisées afin de permettre aux joueurs de disputer les matchs dans des conditions normales. Chocs thermiques et calvaire à l’extérieur des stades : voilà ce qui attend les supporters.
En outre, comment peut-on consciemment attribuer l’organisation d’un mondial à un pays de 11 437 km2, censé abriter les douze stades de la compétition ? Le Qatar devra construire 9 neufs enceintes d’au moins 45 000 places (et 3 à rénover) dans un périmètre restreint, c’est à dire un stade tous les 953 km2. C’est comme si la France comptait sur son territoire 708 stades d’une taille équivalente à celui de Gerland. La question du remplissage des stades mérite également d’être posée dans un pays de moins d’un million d’habitant. Ajoutez à cela la construction des infrastructures nécessaires à l’accueil des supporters et des journalistes, le territoire du petit émirat qatari est trop étroit pour accueillir un mondial digne de ce nom.
Il ne faut pas manquer d’évoquer le climat social qui règne au Qatar, bien que les moeurs soient plus libérales que chez certains voisins. La vente d’alcool est strictement contrôlée, ce qui j’en suis sur, réjouira les supporteurs venus faire la fête pour le Mondial. Le Qatar reste d’ailleurs un état autoritaire, dirigé par un émir au pouvoir absolu.
Il faut néanmoins reconnaître au dossier qatari certaines qualités, qui lui ont permis de remporter assez facilement la mise. L’étonnante modernité des enceintes (voir vidéo) qui seront construites et leur viabilité à long terme (elles seront démontées puis déplacées vers des pays en voie de développement) sont un point positif. La volonté d’organiser un mondial à coût carbone zéro est également saluable : ainsi, la climatisation des stades se fera grâce à des panneaux solaires. Deux éléments intéressants mais pas suffisants pour que le mondial qatari ne tourne pas au fiasco.
Retrouvez ce billet dans son contexte original sur http://offensif.net
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