Les Bleus, quand y’en a 1 ça va, c’est quand y’en a 23 qu’il y a des problèmes
Dernier ( ?) épisode des « Bleus font l’Afrique », ce mardi après midi, contre le pays organisateur. Une victoire large conjuguée à un non match nul entre l’Uruguay et le Mexique, enverrait la sitcom tricolore en huitièmes de finale de la Coupe du Monde. Vamos !

Tout petit épisode, lundi, dans la série « Le Rêve Bleu » coproduite par TF1, Canal+, mais plus le Crédit Agricole, qui préfère s’abstenir, comme Quick, qui ne souhaite plus afficher le visage d’Anelka entre la tranche de pain et le steak haché. Petit épisode, juste un Anelka qui atterrit à Londres, enfin, et qui annonce une prochaine conférence de presse où il devrait annoncer sa fin de carrière en équipe de France, juste aussi un Domenech, ah oui, quand même, un Domenech venu dire à la presse, sans Evra à ses côtés, d’une part combien il avait trouvé stupide l’attitude des joueurs de snober l’entraînement, d’autre part comment il avait lui-même choisi (tu parles !) de lire le fameux communiqué pour mettre fin à la mascarade (tant qu’il y est il a qu’à nous dire qu’il a choisi lui-même de ne pas monter dans le bus pour rejoindre l’hôtel) sacré Raymond, il tente tant bien que mal de sauver (son ménage ?) son image, et il ne s’arrête pas là, précisant aux journalistes lui demandant qui jouera contre l’Afrique du Sud, qu’il ne sait pas, qu’il fera en fonction de l’état physique et psychologique de certains. Ne joueront que ceux qui ont résisté aux secousses, mais qui sont ils ? Pas Gallas, pas Abidal, pas Evra, d’après les informations, mais c’est à vérifier. Sinon, pas grand-chose ce lundi, petit début de semaine, ah si quand même Roselyne Bachelot, les gros yeux en conférence de presse venue dire qu’elle avait rencontré les joueurs, qu’elle leur avait parlé, que c’était émouvant, qu’elle avait vu les yeux de chacun d’entre eux (46 yeux quand même !) et que certains pleuraient, ou pas loin. Dugarry et Ménès, dans le Canal Football Club, ont eu raison de se moquer de la ministre des Sports, pathétique et à côté de la plaque sur ce coup là. Sinon, donc, pas grand-chose dans cet épisode de début de semaine.
Dimanche soir quand même, dans l’émission foot d’M6, une nouvelle version de la phrase d’Anelka sortait, assez différente de celle citée par l’Equipe : « Va te faire enculer avec ton système de merde ! » aurait dit Nicolas à son sélectionneur préféré. Et comme dit Zidane, démentant par ailleurs tout interventionnisme, cette phrase n’aurait jamais dû sortir. Blague à part, si c’est la vraie phrase prononcée par Anelka, ça ressemble beaucoup moins que la précédente à une attaque personnelle mais beaucoup plus à un geste d’humeur du joueur contre un système de jeu qu’il n’a jamais apprécié. A part ça, bien sûr, ça ne change rien, comme dirait Alain Finkielkraut, pas très inspirée sur le coup, qui stigmatise les « petites frappes » qui auraient pris le pouvoir chez les Bleus, « c’est plus l’équipe de la Cité, c’est l’équipe des cités » a déclaré en substance le philosophe qui militerait presque a sa façon avec son vœu d’un retour des « gentlemen » dans l’équipe de France pour remplacer les supposés « voyous », pour des Bleus « blancs-blancs-blancs », opposés aux « blacks blancs beurs » qui ne lui convenaient pas trop en 98. Attention quand même à ce simplisme qui consiste à expliquer l’attitude pathétique des joueurs par le simple fait que beaucoup d’entre eux viennent de banlieue. C’est le même simplisme qui tendait à nous prouver que le triomphe de 98 était celui d’une France magnifiquement « métissée ». Il ne faut pas non, plus, le magazine So Foot a raison de le préciser, sous le coup de la déception ou de la colère, se laisser aller à dire n’importe quoi. Et puis, de toute façon, soyons réaliste : tout cela ne changera strictement rien. Escalettes partira, et alors ? Blanc arrivera, et alors ? Anelka ne jouera plus en équipe de France, ni Evra, ni Gallas, ni peut-être Ribéry, et alors ? On les remplacera peut-être par Ben Arfa, ou Benzema, pas plus facile à manager, à priori. Et l’origine sociale des futurs grands joueurs des Bleus (si si il y en aura) ne se situera pas forcément du côté des « gentlemen » souhaités par Finkielkraut. Les sportifs de haut niveau, et les footballeurs par conséquent, sont des gentlemen quand ils gagnent, redeviennent des voyous quand ça va moins bien. Ailleurs, on appelle cela le fair-play.
Du calme, donc, du calme : pas plus que le hold up de 98 était le signe d’un modèle d’intégration réussi, le big bazar de 2010 n’est celui d’une société qui se délite. Il s’agit de football, un sport où les acteurs couchent avec les femmes de leurs coéquipiers, se battent dans les boîtes de nuit, s’échangent des putes et se qualifient avec la main. Mais ont du mal à débusquer les traîtres. A suivre.
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