Les courses camarguaises, c’est mieux pour les taureaux !
Si, comme moi, vous n’approuvez pas les corridas trop sanglantes, la Camargue offre une alternative intéressante pour les amateurs de spectacles taurins dans les quatre départements situés autour (Hérault, Gard, Bouches-du-Rhône, Vaucluse). Il s’y pratique la bouvine, une autre forme de relations avec le taureau. L’aspect le plus réputé de la bouvine est la course camarguaise.
La course camarguaise devient à la fin du XIXe siècle un jeu entre l’homme et le taureau, et sur les cornes du taureau sont fixées toutes sortes d’ornements qui sont enlevés par les amateurs téméraires. Depuis le 10 octobre 1975, c’est un sport officiellement reconnu. Les raseteurs tout de blanc vêtus sont des véritables athlètes qui s’entraînent toute l’année avec les taureaux. Ce sport n’est pas sans danger et les raseteurs exposent leur vie fréquemment pour gagner quelques points ou primes à ajouter à leur palmarès.
Le taureau de course camarguaise est reconnaissable à sa petite taille, sa robe noire et ses cornes dressées. Il est élevé dans le delta du Rhône et du bas Languedoc dans les manades, sous la surveillance des manadiers, nos « cow-boys » , appelés aussi gardians, reconnaissables à leurs chemises colorées et leurs chapeaux noirs caractéristiques, montés sur les chevaux camarguais, animaux résistants de petite taille à la robe gris blanche.
La course camarguaise se déroule selon des règles bien établies. Tout d’abord les raseteurs défilent sur l’air de Carmen et saluent le public et le jury, c’est la capelado !
Au premier coup de trompette, la porte du toril s’ouvre et on laisse une minute au taureau pour s’habituer à la lumière du jour. Après le deuxième coup de trompette, les raseteurs ont quinze minutes pour enlever avec des crochets la cocarde, les glands, le frontal et les ficelles fixées sur la tête de l’animal, qui seront comptabilisés pour l’attribution des points et des primes (offertes par les sympathisants des clubs taurins). La technique du raset consiste à s’approcher au plus près de la tête de l’animal, à ôter avec le crochet les ornements sans le blesser et à effectuer ensuite un repli stratégique vivement conseillé derrière les barrières de protection disposées autour de la piste des arènes. Cela requiert un long apprentissage et une bonne technique consiste à apprendre aux apprentis raseteurs de réussir à poser la main à plat sur le front de l’animal afin de réussir à faire de beaux rasets. Il faut plusieurs années d’entraînement avant de pouvoir affronter dans l’arène de véritables taureaux camarguais de compétition, dont certains sont devenus des vedettes au même titre que les raseteurs, quelques-uns ayant même des stèles et des statues élevées en leur honneur. Pour les raseteurs qui amassent le plus de points à leur palmarès, la gloire est au bout du crochet, mais comme je l’ai dit, cela n’est pas sans danger !
Si le fils d’un de mes amis n’y a laissé qu’une paire de jeans et quelques ecchymoses, certains ont été sérieusement encornés par ces bêtes puissantes et d’autres y ont perdu la vie.
Dans le folklore camarguais, les animaux traversent toujours les villes ou les villages encadrés par les gardians montés sur leurs chevaux. L’arrivée des taureaux est nommée abrivado, le départ des taureaux à la fin du spectacle vers les manades se nomme quant à lui bandido. Bien que souvent les taureaux utilisés pour ces démonstrations ne soient pas les mêmes que ceux lâchés dans les arènes, ces spectacles taurins ont conservé toute leur authenticité.
Si vous voulez en tant qu’amateur vous aussi vous mesurer aux bovins noirs, vous pourrez vous tester lors des "toro piscines" , où le spectacle consiste à faire entrer les quatre pattes d’une vachette dans une petite piscine située au centre de l’arène, en l’y attirant et en étant le plus rapide. Les enfants peuvent y participer avec de tout jeunes animaux et je garderais toujours le souvenir de mon plus jeune fils tout fier d’avoir gagné un bandana orné de têtes de taureaux pour être avec « bravitude » passé entre les jambes de l’animal.
L’actuelle crise britannique avec la présence de fièvre aphteuse a fait craindre le pire aux organisateurs de courses taurines en France, mais l’orage semblé être passé et si vous avez l’occasion de traverser la région qui va de Montpellier à Avignon et jusqu’au delta du Rhône, venez voir les courses camarguaises, un vrai spectacle, peu onéreux, qui vous fera découvrir les traditions taurines dans un style unique au monde !
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