Lumière sur le Mixed Martial Arts (MMA) pour les novices

Jugé par ses détracteurs comme un sport dangereux et primaire, le MMA ne laisse personne indifférent. Souvent associé à tort au film Fight Club, le combat libre, très technique, reste l’une des disciplines les plus taboues du monde sportif..
Qu’est-ce que le MMA ?
La traduction littérale (Arts Martiaux Mixtes) est très représentative de la nature de ce sport. Le MMA allie les techniques de plusieurs autres disciplines d’arts martiaux (boxe française, boxe anglaise, karaté, judo, lutte, jiu-jitsu, muay thaï...) pour donner naissance à un sport à part entière. Les combattants évoluent aussi bien dans un octogone (cage) que sur un ring ou une surface de tatami selon l'organisation.
"Le MMA est une synthèse de tous les sports de combats, orchestré par une trentaine de règles d'interdictions".
Il s'articule en trois secteurs principaux : le combat « pieds-poings », le combat debout en corps à corps (lutte et judo), le combat au sol (jiu-jitsu brésilien, grappling avec frappe). Les confrontations durent trois fois 5 minutes et il y a quatre façons d’en sortir vainqueur : le KO (l’adversaire est littéralement mis « au tapis »), le TKO (KO technique où l’adversaire ne peut plus se défaire d’une prise et ne peut techniquement plus rendre les coups ou s’en protéger), la soumission (l’abandon de l’un des combattants) ou encore la décision unanime ou partagée du jury.
D’où vient ce sport ?
Le MMA n’est pas né d’hier, son ancêtre n’est autre que le pancrace, un sport de lutte grec, avec lequel il a de grandes similitudes. L’Europe est le berceau de ce sport ancestral, plusieurs traces de la pratique du pancrace ont été découvertes en Grèce, Turquie, Italie, Syrie, mais aussi en Espagne, Portugal et en France ! C’est également une discipline que l’on retrouve dans les Jeux Olympiques en 648 av. J.-C. La pratique du pancrace était déjà cadrée par des règles basiques : interdiction de mordre et de frapper aux yeux.
Les combats étaient gagnés soit par l’inconscience de l’un des deux combattants, soit par la soumission, déclarée par un signe de la main du combattant en mauvaise posture.
Mais bien souvent, à cette époque, comme le spectacle primait avant tout, les combats finissaient par la mort de l’un, voire des deux combattants.
Le pancrace a peu à peu fini par disparaître avec la montée en puissance des Romains, préférant la lutte et la boxe. C’est bien plus tard, à Rio de Janeiro au début des années 1900, que l’on retrouve les traces du pancrace dans le vale tudo, puis le jiu-jitsu brésilien.
C’est grâce à une famille de célèbres combattants brésiliens qui s’est expatriée pour promouvoir le jiu-jitsu aux États-Unis que, de fil en aiguille, des combats sont organisés, et une première organisation (similaire à un « club » pour faire un parallèle avec un sport classique) voit le jour. Elle reste aujourd’hui l’une des plus connues dans le monde du MMA, il s’agit de l’Ultimate Fighting Championship (UFC).
Et en France ?
Si, dans ses débuts, le MMA était très controversé à cause de la violence des coups, aujourd’hui, tous les combats sont sur-encadrés, les combattants soumis à des examens avant chaque combat, et certains coups sont interdits (comme les coups de tête ou dans les parties génitales). Des médecins, présents aux rencontres, n’hésitent pas à faire arrêter un combat si celui-ci devient trop risqué.
Pratiqué de la sorte, ce sport de combat n’est pas plus dangereux que les autres.
Malgré tout, la France reste l’un des pays à s’opposer fermement à la pratique de ce sport. La raison invoquée reste la violence engendrée par le « manque de règles », bien que toutes les techniques soient puisées dans tous les autres sports de combats (eux autorisés).
Il y aurait également une raison politique, car certaines personnes dans les gouvernements successifs s’opposent fermement à la reconnaissance du MMA comme étant un sport à part entière, tout comme bon nombre de sportifs devenus ministres.
Sachez toutefois qu’il existe des alternatives tout à fait légales et pratiquées, comme le pancrace (coups au sol interdits) ou encore le pankido (seuls les coups au visage sur un adversaire au sol sont interdits).
Les combattants français, à l’image de Gaël Grimaud (Champion du monde), sont obligés de se rendre à l’étranger (Angleterre, Suisse, États-Unis, etc.) où les combats sont légaux pour pratiquer le MMA en compétition.
Le MMA fait couler beaucoup d’encre, mais cela ne permet pas pour le moment de trancher favorablement pour l’autorisation de ce sport dans l’Hexagone.
Les organisations
Si l’UFC reste la plus médiatisée, il existe également d’autres organisations très connues comme Bellator Fighting Championschips et le Cage Warriors. Chaque organisation a ses propres règles concernant les limites de poids. Certaines d’entre elles pratiquent le MMA dans l’octogone, dit « la cage » et d’autres sur un ring. En France, il n’existe à ce jour aucune organisation de ce type.
Par contre, des équipes existent bel et bien. Des combats suivant les règles du pancrace sont tout à fait légaux et autorisés.
Plusieurs vidéos de combats sont visibles sur Youtube et si vous souhaitez voir des combats à la télévision, sachez que la chaîne RTL9 retransmet, tous les samedis et/ou dimanches soirs à 22h40, les combats de l’UFC (interdits aux moins de 16 ans).
Rencontre avec Gael Grimaud, Champion du Monde de MMA chez les Cage Warriors
Gaël Grimaud, 33 ans, Réunionnais et Toulousain d’adoption, Champion d’Europe de Jiu-jitsu, Champion du monde de Mixed Martial Arts (MMA) avec l’organisation Anglaise des Cage Warriors, Champion du monde de pankido depuis le 14 juin dernier lors des Golden Belts à la Réunion, et pourtant, une grande majorité ignore tout de lui et de son sport. Je suis allée à sa rencontre, et avec une gentillesse sans pareille, il s’est livré pour parler du Mixed Martial Arts. C’est avec beaucoup d’intelligence et de retenue que Gaël Grimaud explique le MMA. Certes, cette discipline reste un sport de combat à part entière, mais le fait d’avoir une bonne condition physique ne permet pas d’arriver à un bon niveau. Il faut également savoir respecter son adversaire, être un fin technicien et tacticien. Le contrôle de soi est également une vertu importante au MMA, au même titre que la réactivité. Pratiquer le combat libre requiert toutes les qualités que possèdent individuellement tous les pratiquants des autres arts martiaux, ce qui en fait un sport très complexe, tant dans la pratique que dans l’état d’esprit.
« Pour pratiquer le MMA, les muscles ne suffisent pas, il faut aussi se servir de sa tête. »
Lumière sur ce sportif de haut niveau
Pour la petite histoire, Gaël a quitté sa Réunion natale pour poursuivre un sport-étude dans la métropole. Fan de sports de combats et touche-à-tout, il n’a pas voulu se cantonner à une seule discipline, et après avoir décroché son titre de champion d’Europe de jiu-jitsu, il s’est attaqué au MMA.
En 2011, il devient alors champion du monde dans sa catégorie, chez les Cage Warriors. Depuis, il enchaîne les combats et se lance corps et âme dans ce sport afin de le faire vivre toujours un peu plus et de le faire découvrir au plus grand nombre.
Diplômé d’État, Gaël Grimaud a fait de sa passion son métier et donne des cours de grappling, de jiu-jitsu et de MMA au Boxing Factory (Colomiers), ainsi qu’au Sporting Village à Toulouse. Il donne également des cours privés dans des sociétés (comme Astrium), toujours sur la région toulousaine.
Loin des clichés de « barbares » ou de "voyous" que l’on attribue aux pratiquants de cette discipline, c’est un homme très humble et serein qui nous a accueillis. Son sport, c’est sa vie, et il tente de lui donner autant qu’il a reçu, l’un ne va pas sans l’autre.
Mais ce champion hors pair ne s’arrête pas là. En juin dernier, il a participé à l’organisation des Golden Belts, un événement de pankido sur sa terre natale : la Réunion. Recherche de sponsors, organisation des combats, invitation des participants et combattant lui-même, Gaël Grimaud est sur tous les fronts. C’est d’ailleurs lors de cet événement qu’il est devenu champion du monde de pankido par soumission, titre qu’il doit désormais défendre.
Au-delà de l’octogone, Gaël, c’est aussi une histoire, celle de son combat pour arriver toujours plus haut. Et cette histoire, il la raconte à travers « Coq Batay », sa ligne de vêtements. « Bien plus qu’une marque, Coq Batay, c’est un état d’esprit », un concept unique dans lequel chacun peut s’y reconnaître à un moment de sa vie. Partir de pas grand-chose pour atteindre ses rêves, tout quitter, se donner au maximum pour toucher les étoiles, tel est le message que véhicule Coq Batay.
« Soit tu rêves ta vie, soit tu vis tes rêves. »
Toutes les informations concernant la marque sont sur Facebook.
Retrouvez toute son actualité sur sa page facebook ainsi que sur son site officiel.
Crédits et remerciements à Sami Ranks.
Documents joints à cet article




8 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON